" J'espère que tu rigoles, murmure la voix à l'autre bout du fil.
- Oui bien sûr, ironise Éric en riant, je t'appel à vingt-trois heures pour le plaisir de te réveiller.
- Tu oses me proposer de ce venir manger chez toi en pleine nuit, parce que tu te sent seul, s'insurge Charles avec effusion.
- Oui, répond-il le plus sérieusement du monde. A moins que tu es des poèmes à écrire..."
De son côté, Charles fulmine, peut être qu'il n'est pas fait pour la littérature mais ce n'est pas une raison pour se moquer de lui toute la soirée.
"J'arrive alors... cède-il.
- Oui! s'exclame joyeusement le barman. J'espère que tu aimes la bouffe italienne...
- Ça passe sombre crétin... répond son interlocuteur en râlant.
- Tu n'as pas mon adresse, dit tranquillement Éric changeant de sujet par la même occasion. C'est qui le crétin maintenant?
- D'accord, tu veux la jouer comme ça? s'emporte légèrement son ancien client derière son téléphone, viens me chercher où je reste ici."
Charles raccroche.
Sachant pertinemment qu'Éric n'allait pas tarder à arriver il attrape une des dernières choses dans son placard, un muffin. Le jeune homme a beau savoir qu'il risque de ne plus avoir faim tant que ce n'est pas lui qui paye...
Le peu de vivres dans sa cuisine lui rappelle qu'avec tout ce qui lui arrive il n'a même pas réussi à faire des courses.
Dans un soupire Charles s'affale sans aucune grâce sur une chaise en bois à l'apparence étrangement débrayé avec sa paille apparente... La table en bois massif trônant au milieu de la cuisine ne fait que renforcer cette impression.
Dieu que ce muffin est bon...
Cependant les minutes passent et personne ne vient... Charles commence sérieusement à croire que son ami l'a laissé tomber.Lorsque soudain quelques coups tapés à la porte le rassurent immédiatement.
Le jeune homme l'ouvre distraitement et sort par la même occasion. Sans un mot il observe Éric sortir une cigarette de sa poche et tenter désespérément de l'allumer non sans difficultés en pestant contre l'humidité ambiante...
Ignorant ce deplorant spectacle et estimant que le couloir est froid, Charles attrape une écharpe sur le porte manteau avant de l'enfiler.
Il ferme délicatement sa porte en essayant de faire le moins de bruit possible alors qu'Éric émet un son semblable à un cris de joie lorqu'une flamme apparaît sur son briquet.
" Tu fumes?s'étonne Charles non sans une certaine répugnance.
- Non, je me transforme en train. raille le blond en s'écartant histoire que son compagnon ne se prenne pas un nuage du fumée en pleine face. Ce qui n'empêche tout de même pas Charles de détourner la tête pour minimiser les risques.
- Idiot...chuchote-il en réchauffant vainement ses mains froides."
Il est vrai que douze degrés à minuit c'est assez banal mais pas en septembre... Comme quoi le réchauffement climatique fait ce qui lui plaît.
Charles appréhende la température extérieure et son ami doit littéralement le jeter dehors pour qu'il accepte de franchir la porte. Éric en profite pour continuer de faire la conversation.
" Pourquoi? j'ai pas le physique du bad-boy rebel, fumant des joints? C'est un peu vrai puisque j'ai détesté...
- T'as déjà goûté?demande son ancien client avec une certaine méfiance... "
Les garçons frisonnent à l'unisson lorsque un courant d'air plus frais que les autres répend dans l'air l'odeur agréable du repas d'un voisin.
" Bien-sûr que oui, au lycée! s'étonne le barman. Pas toi?
- Je travaillais plutôt...balbutie le jeune homme embarrassé en serrant un peu plus son écharpe avec une moue énervée."
Apercevant ce geste frileux, Éric retient avec difficulté un éclat de rire moqueur étouffé dans la paume de sa main.
" Charles Cebale tu es un véritable cliché...
- Peut être mais toi tu es un cliché de rebel raté! répond le susnommé Charles sur la défensive en marchant droit devant avant de se stopper net devant l'objet en face de lui. "
Une magnifique moto lui fait face reluisante et d'un noir éclatant. Impressionnante par sa taille, simplement par sa beauté ou le prix qu'elle a dû coûter.
Sûrement un des rêves de Charles, sauf peut-être pour la couleur si banale... Il l'aurait sûrement prise en bleu mais là n'est pas la question, avant qu'il n'est pu dire un mot son propriétaire le devance.
" Jolie? demande Éric, un sourire dans la voix.
- Absolument magnifique... C'est quoi? s'exclame son compagnon admiratif en contournant le véhicule pour mieux l'observer.
- Une authentique Harley-Davidson! répond joyeusement le blond. Impressionnant pour un pauvre barman au salaire si bas que même un croissant devient une dépense excessive... "
Toujours bouche bée, Charles observe la moto sous toutes ses coutures, inspectant avec attention chaque parcelle de mécanique présente...
Éric grimpe dessus faisant signe à Charles de le rejoindre. Ce que fait le brun en souriant... La soirée ne sera peut être pas si désagréable que ça...
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Foule Sentimentale
RomanceCharles est calme, Charles est souvent sarcastique, Charles est désagréable parfois mais, Charles est sensible, Charles est paumé, Charles est un grand enfant. Éric est amoureux. Ce n'est pas peu dire! Laure est une femme, Laure est une mère, Laure...