Son réconfort

127 21 9
                                    

Les yeux perdus dans la pupille de l'autre, Charles et Éric n'osent pas bouger un cil. Face à face, se frôlant presque, comme évoluant dans une bulle d'intimité partagée, aucun des deux ne sais quoi penser. Pourtant, une voix douce réveille les désirs du blond.

"Je veux oublier."

Éric sourit sans s'en rendre compte, il pense avoir saisit le sens des paroles du brun bien plus que n'importe qui. Et les idées qui lui traversent l'esprit commencent à lui faire perdre pied. Il attend cependant un signe, quelque chose lui prouvant qu'il a raison d'espérer.

Il l'obtient plus vite qu'il ne l'eut rêvé.

Un contact doux, furtif, deux lèvres effrayées de tant d'audace de leurs part. Mais qui restent tout de même collées à leurs jumelles, envoûtées. Tentant en un mouvement de saisir l'une des lèvres de son partenaire, il entrouvre celles-ci. Une langue timide tente de rencontrer celles du blond qui a quand a lui, fermé les paupières, savourant l'instant de bonheur que lui offre son amant.

Une réponse à son baiser ne se fait pas attendre. Devenant plus sauvage, plus fort. Un désir à l'état pur, presque effrayant de par son intensité s'empare des deux jeunes hommes qui ne savent plus réellement où il est sont, les yeux drapées de luxure.

Charles tente d'enlever le tee-shirt du barman sans résultats, trop tramblotant pour que ses gestes soient coordonnés. Celui-ci s'en défait rapidement et en fait de même pour le brun. Ils ont vite fait de finir presque nu, ayant laissé leur gêne loin derrière, puis totalement. Chacun ne voit plus que l'autre. Éric s'impatiente, et il semble difficilement se contrôler, pour se calmer il tente l'humour, et c'est d'une voix rauque qu'il demande.

" T'es sûr d'être consentant cette fois?"

Charles grogne, roule des yeux et l'embrasse à nouveau, plus sauvagement encore, comme si plus rien ne comptait. Éric soupire de plaisir et le brun met fin au baiser. En souriant Charles lui rétorque.

"Prend ça pour un oui."

Cela suffit amplement au jeune homme pour reprendre ses esprits et enlacer le corps de son ancien client.

Il parcours chaque parcelles de son corps, il découvre du regard chaque morceaux de son être. Un corps pâle dont seul deux émeraudes ressortent avec intensité. Sublime. Une beauté qu'Eric voit sans défauts. Une légère rougeur qui le teinte au niveau des joues, une perle de sueur le long de son nez. Tant de choses qui font frémir le contemplateur, comme ses yeux qui deviennent un peu vitreux et se ferment de manière incontrôlable à chaque nouveau baiser dans son cou, à l'instar de ses lèvres pastelles qui s'entrouvrent dans une plainte ravalée.

Ils vivent pour de bon...

Il y a dans la pièce pourtant rafraîchie par le temps glacial, une chaleur moite qui figé les corps côtes à côtes. Assis contre un mur froid provoquant un frisson partagé, ils se regardent de nouveau profondément, fixement. Une mer bleu lagon dans une prairie verdoyante. Une expressivité dérangeante.

Et pour la première fois, ils ont compris, ils ont ressentit.

Ils ont fait l'amour.

Foule SentimentaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant