Hypnotisé, Charles se dirige presque à tâtons à travers les tombes fleuries par leurs familles respectives.
Nul plan en vue ce qui paraît logique en somme. Il regarde donc avec attention les gravures de chaque monuments.
Les allées défilent et toutes les tombes se ressemblent de plus en plus pour le jeune homme, il ne saurait en aucun cas retrouver la bonne immédiatement.
Même le jour de l'enterrement elle lui avait parue banale...
Décembre 2002, Cauderan Bordeaux.
" Maman, pourquoi elle est triste la tombe de papa? souffla-il.
La jeune femme le regardait avec un étonnement non-dissimulé.
- Pourquoi tu dis ça? Elle est tout à fait banale... avait-elle rétorqué."
Peut-être mais son père était tout sauf banal. En tout cas pour son petit garçon de dix ans c'était le cas.
Du blanc, du noir, personne ne portait de couleurs gais, uniquement les plus tristes de leurs penderies.
Seul les enfants se permettaient un peu de couleurs, mais c'était tout.
Il n'avait pas pleuré, ce n'est pas d'un adieu triste que son papa aurait voulu...
Les premières gouttes de pluie chassent ces souvenirs embarrassant pour le laisser ce concentrer sur sa recherche.
Mais soudain, une plaque de marbre se détache des autres dans son esprit. Elle devient plus sombres que les autres.
Peut-être à cause du nom gravé en grandes lettres argentés:
Alexandre Cebale
12/04/1960 - 13/12/2002Charles n'a vu cet endroit qu'une seule fois dans sa vie.
Le jour de l'enterrement.
Puis sa mère n'a plus jamais exprimé une quelconque envie de rendre visite à son mari, dans sa maison même prononcer son nom était tabou.
Alors treize ans plus tard, revenir ici et trouver une tombe dévastée aux fleurs fanées et aux vases emêchés, il ne peux détacher son regard de ce nom.
Cebale.
C'est son nom. Celui de quelqu'un de proche. Quelqu'un dont il aurait dû profiter plus longtemps.
Une jeune fille se trouve devant lui, assise en face d'un tombeau blanc, un petit tombeau blanc.
Charles à l'étrange impression de la connaître, rousse aux grands yeux verts...
La jeune femme se lève pour attraper l'arosoire verdâtre à ses côtés. Apercevant le jeune brun qui le regardait avec insistance, elle lui lance un grand sourire.
Il s'avance près d'elle, ne se souvenant toujours pas de son nom, ils se connaissent... Mais d'où?
" Bonjour! lui lance-elle en souriant. Ça fait drôle de vous revoir ici!
Charles approuve d'un signe de tête, si seulement il se souvenait.
- J'ai oublié votre prénom... s'excuse-il.
Elle éclate de rire devant son air étonné.
- Laure Anasty, répond-elle. On s'est vu au bar en face de la boulangerie."
Charles devait bien avouer qu'il n'avait pas spécialement fait attention à cette boulangerie...
" Et vous vous êtes Charles? enchaîne la jeune femme avec effusion."
Gêné sans trop savoir pourquoi il acquiesce d'un geste de tête. Elle continue sur sa lancée
" Vous êtes venu voir qui?
- Mon père... répond Charles avec un sourire triste."
Ça lui faisait bizarre de reparler de lui après tant d'années. Elle lui rend son sourire mais en plus conciliant.
"Et vous? demande le jeune homme pour changer de sujet.
Le sourire de la jeune femme se fane automatiquement, et se transforme en une grimace incontrôlée.
- Je suis venue voir mon fils."
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Foule Sentimentale
RomanceCharles est calme, Charles est souvent sarcastique, Charles est désagréable parfois mais, Charles est sensible, Charles est paumé, Charles est un grand enfant. Éric est amoureux. Ce n'est pas peu dire! Laure est une femme, Laure est une mère, Laure...