Le Beau et La Belle démunie

Partie 36

👀 PDV DE NOHEYLA 👀

23:45. Nous arrivons devant notre appartement. L'ambiance joyeuse que nous avons d'habitude quand nous sommes entre nous Yanis et moi, n'est plus la même. Zakia est aussi présente mais elle est assise derrière. Elle continue de pleurer. Ça m'énerve de voir qu'elle joue la comédie. Nous sortons de la voiture et nous montons chez nous. Il n'y a que le bruit de nos pas et des reniflements de Zakia qui se font entendre. Quand je mets la clef dans la serrure, la voisine de palier sort en peignoir accompagnée de son mari. 

- Bonsoir ! 

- Ah bonsoir ! 

- Comment ça va ? Il va mieux ? 

- Il est actuellement dans le coma et... 

Zakia recommence à pleurer. C'est pathétique et là je suis sûre qu'elle fait exprès de pleurer fort pour attirer l'intention du mari. C'est un couple de jeunes français et d'habitude je ne suis pas attirée par les hommes français mais c'est vrai qu'il ne faut pas se cacher qu'il est beau. Mais il est déjà pris mais j'ai l'impression que Zakia ne l'a toujours pas compris ça. Je reprends de plus belle pour leur expliquer ce qui lui arrive. Les pauvres ils ont l'air vraiment tristes comme nous eux aussi aimaient notre grand-père malgré les différences d'origines. 

- On est vraiment désolés vous savez si vous avez besoin de quoi que ce soit svp venez sonner chez nous ! On est là on se réveillera pour vous si il le faut ! 

- Merci on le ferra ! 

- Promettez le nous ! 

- On vous le promet ! 

Ils rentrent et je pousse la porte de l'appartement. On part tous s'assoir dans le salon mais je décide de me lever rattraper ma prière. Malgré cette épreuve il faut penser à notre vie et à notre religion et surtout notre Dieu. Il ne faut pas l'oublier. C'est une épreuve venant de lui pour justement voir qui serait près à l'oublier ? Je lève Yanis pour lui dire de faire ses ablutions et il y va. Pendant ma prière je ne cesse de demander à Allah de faire attention à lui, de nous aider pendant cette dure épreuve et de rester à nos côtés. Pendant que je plie mon tapis de prière, j'entends quelqu'un chantonner. Je reconnais cette voix c'est Zakia ! Je sors en vitesse sans même enlever ma robe avec laquelle j'ai prié puis pars en direction de la cuisine où elle se trouve. Je la retrouve dos à moi entrain de chercher un verre dans le placard. 

- Zakia ? 

- Oui ? 

- Tu chantes là ? 

- Non je chante pas enfin je fais un mini bruit de chanson vite fait ! 

- Comment ça ? 

- Bah une amie à moi m'a appelé je lui ai expliqué la situation dans laquelle je suis et toutes les deux on a une musique qu'on chante tout le temps donc elle me l'a chantée maintenant je l'ai dans la tête. 

- Aaaah d'accooooord ! Et jedi est dans le coma mais je l'ai dans la tête ? 

- Me prends pas la tête stp ! 

- Non non je parle plus avec toi c'est mieux comme ça ! 

Je retourne dans la chambre et entends quelqu'un parler au téléphone. C'est Yanis qui discute avec un ami à lui. Il fait tout pour paraître heureux mais bien au contraire il ne l'est pas. Je ne prête plus attention et décide de retourner dans ma chambre et de me reposer parce que malgré tout demain je travaille. Nous n'avons pas le droit aux visites et ceux pendant plus de 1 semaine. D'ici 1 semaine et quelques jours nous pourrons entrer dans sa chambre. Aujourd'hui de ce que j'ai pu comprendre c'était exceptionnel parce que justement après nous n'aurons plus le droit. Je peux comprendre que ça puisse être dangereux mais malgré tout ça fait mal au cœur de savoir que votre grand-père est entre la vie et la mort et qu'on ne peut pas partir le voir. L'image avec tous ces fils accrochés sur lui et qui pendaient, le bruit de la machine qui l'aidait en quelque sorte à respirer, cette robe de chambre et sa respiration saccadée. Tout revient en boucle dans ma tête. Mais je ne pleure toujours pas.