Maudit destin

Chapitre 3

-J’ai vu que tu as parlé avec ton nouveau voisin près de la maison. Comment se nomme-t-il? Me questionne Catherine en observant savoureusement sa nourriture végétarienne.

-Joshua. Ai-je dis d’une voix froide.

Mon père ne sachant plus quoi faire, tousse, reste une minute sans bouger, me regarde et se remet à manger. Catherine sourit en regardant son époux et elle aussi se remet à grignoter son repas. Catherine, peu importe ce que tu fasses tu n’auras jamais ce sentiment de complicité avec moi, ce sentiment qui te fasses croire que je te sens comme une mère. Tu as changé mon père. Je regrette tellement d’avoir insisté à papa d’aller observer cette scène de théâtre où son regard s’est croisé avec celui de ma belle-mère. Maudite scène de théâtre, maudit destin!

-Sarah, pourquoi parles-tu de cette façon à Catherine? M’interroge papa l’air sérieux. Elle veut uniquement que tout se passe bien entre elle et toi. Maintenant, excuse-toi. Ordonne celui-ci en avalant un morceau de salade, il ne me quitte pas des yeux.

 M’excuser auprès d’une madame qui a gâché ma vie, qui s’est mis au milieu de l’unique chose qui me restait : mon père, qui lui fait acheter tout le magasin et maintenant, elle veut que tout se passe bien entre elle et moi? Non mais sérieux! Mes lèvres ne bougent pas.

-Chéri, ce n’est pas grave. Brise le silence Catherine avec sa voix d’innocente. Je la comprends parfaitement...

-Ah oui? Votre mère est aussi décédée et deux mois plus tard, tu as partagé ta maison avec une madame que tu ne connaissais pas  et qu’elle se prenait pour votre mère?  Ai-je dis sans m’arrêter.

Mon père est rouge de colère, il donne quelques coups dans la table. Robert me regarde avec toute sa rage qui lui sorte des yeux et m’ordonne d’aller dans ma chambre.

Pourquoi? Parce que j’ai dit la vérité devant elle? Parce que je lui ai manqué de respect? Papa m’a manqué de respect en se mariant avec cette madame. Je me cache en bas de mon lit et verse quelques larmes qui tombent sur ma joue. J’aimerais tellement voir ma mère devant moi et l’étouffer de baiser, lui raconter la vie que j’ai sans elle.  Joshua, si seulement je pouvais te raconter ma vie, ce que ma vie est devenue il y a un an, ce que je ressens à l’intérieur de moi, mais je n’ai pas le courage.

Mon nom se fait entendre dehors. Je fais un bond, sèche mes larmes, respire et me dirige vers la fenêtre. C’est Joshua. J’ai eu un sourire qui se dessine sur mon visage quand je l’ai aperçu. Je lui salut. Il mime de sortir au balcon, je l’obéi.

-J’ai vu tes parents. Annonce-t-il. Ils sont gentils, ils nous...

- La madame avec des boucles dans les cheveux n’est pas ma mère.

-Oh, désolé, je ne voulais pas que tu te fâches... Je ne savais pas.

Je fais signe que tout est correct et Joshua continu son discours.

-Ils nous ont invité à souper, ce soir, chez vous pour nous souhaiter une bonne bienvenue.

Un souper? Qui a donné cette idée ridicule? Je suis sûr que c’est sourire hypocrite qui l’a proposé pour paraître gentille, alors que réellement elle s’en fou des voisins. Elle croit qu’elle peut décider, elle croit qu’elle est la chef de ma maison, mais je vais m’arranger pour la faire sortir de ma propriété.

-C’est bien. Alors, on t’attend à six-heures.

-T’es sûr que ça va? Ne me dit pas que ça te dérange l’idée du souper...

-Non! Bien sûr que non. C’est que...rien. C’est juste moi qui est bizarre.

Joshua met son visage interrogatif en fronçant les sourcils.

-Mais, ne prend pas attention à moi. M’ai-je en pressé de continuer.

-Oui je dois prendre attention à toi, tu es mon amie!

Les quatre derniers mots qui venait de prononcer ne cessent de se répéter dans ma tête et mon cœur fait un petit bond. Je me sens aimé par quelqu’un. Je sens comme si j’aurai une épaule où pleurer, où m’appuyer, une oreille pour m’écouter, une main pour essuyer mes larmes et des yeux pour savoir que je ne suis pas transparente.

Je souris de toutes mes dents.

-Tu peux aller au parc maintenant? Communique mon voisin.

Je regarde vers ma chambre, triste et déçue et replonge ma vision vers Joshua.

-Tout de suite, je suis puni...