Chapitre 11

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Si ce matin-là de mai, ma mère n’aurait pas pris son vélo pour aller travailler et que cette voiture ne l’aurait pas frappé, on aurait continué à former une famille. Une vraie famille. J’aurais peut-être eu un petit frère ou une petite sœur...

Mon père m’embrasse de ses lèvres humides, heureux et traverse la porte.

C’est le champ des oiseaux qui m’a réveillé et le rire de ma belle-mère à l’extérieur. Elle est là en train de parler avec Brad. À chaque seconde, ils riaient, ils souriaient, ils se regardaient avec des yeux...des yeux que mon père faisait hier quand il parlait de ma mère.

Je descends à tout vitesse voir mon père et je croise France.

-Bonjour, ma belle. Bien dormi? Dit-elle avec des vieux linges dans les bras, prêt à laver je suppose.

-Oui. As-tu vu mon père? Il faut que je lui montre quelque chose...

-Il est parti travailler. Annonce-t-elle. On est lundi. Ah, et ton déjeuner est prêt.

Comment j’ai pu oublier qu’on était lundi!  Quelle débile. Je voulais trop montrer à mon père ce que j’avais découvert hier et je n’avais même réalisé qu’on était le premier jour de la semaine. Et on regardant France, j’ai aussi réalisé que j’avais le Plan A de ma vengeance devant moi. J’ai eu un sourire complice en pensant à ce que j’allais faire.

-France, c’est les vêtements de Catherine que tu as là?

Dit oui, dit oui, France, je t’en supplie. Répond oui. Je ne la quitte pas des yeux.

-Oui, chérie, pourquoi?

Je souris de toutes mes dents et lui dit :

-Je veux m’en occuper. Dis-je en les arrachant de ses mains en la laissant bouche-bée : depuis 8 ans, je n’ai jamais osé  l’aider dans ses tâches ménagères et maintenant elle doit se dire si je suis tombé sur la tête. C’est parce que j’aime beaucoup ma belle-mère et je veux lui faire plaisir. Ai-je continué en m’éloigner peu à peu de la femme de ménage, qui me suivez du regard traumatisé.

« Mais, ce n’est pas elle qui me disait à chaque soir qu’elle haïssait Catherine, qu’elle ne supportait plus la voir chez elle? Les jeunes changent trop vite de nos jours... pense France dans sa tête.  Sarah, je la connais depuis l’âge de cinq ans et elle n’a pas changé, toujours la petite fille aux cheveux lisses et aux yeux verts que sa mère aimait tant. » dit-elle avec un sourire dans le visage.

Le Plan A est fait. Je suis une génie! On va bien rigoler, j’en suis sûre.

Maudit destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant