Chapitre 10

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Il détache ses lèvres de son blizzard.

-Je ne suis pas du genre à être une mauvaise personne mais, j’avais pensé à... Il soupire. Catherine est vraiment quelqu’un de bien, je ne pense pas qu’elle mérité ton haine. Enfin, je vais t’aider...J’avais pensé que tu lui fasses la vie impossible.

-Comme par exemple lui cacher des choses?

-...Oui, peut-être.

-Mais quelque chose de plus qui lui donnera l’idée de partir, de ne plus jamais revenir.

Bref, je sais qu’il faut que je lui cache son maquillage, que je mette du clore dans ses vêtements et de changer son shampoing avec un contenu de dé colorage à cheveux. Mais avant tout, il faut que je me fasse ami d’elle pour ne pas qu’elle me soupçonne; ce qui va être très difficile. Mais pour ne plus jamais revoir son horrible visage, ça va être une exception.

Mon père cogne la porte de ma chambre et je le laisse entrer.

-Chérie, on t’appelait des centaines de fois pour que tu descendes en bas. Le père de Joshua était venu prendre le déjeuner aujourd’hui.

-Je suis désolé, papa. Je dormais. La prochaine, j’irai.

-Et qu’es que je t’avais dit pour le verrouillage de porte? Ne fait plus jamais ça, compris?

J’hoche la tête en m’avançant vers lui.

-Tu sais papa, après cette longue journée de punition et de réflexion, j’ai réalisé que j’étais méchante avec Catherine et que maintenant je veux faire les choses bien en commençant par m’excuser avec ma belle-mère.

J’ai dû répéter une centaine de fois cette phrase car ç’a  résonnait tellement faux quand je le disais, mais à force de le dire ç’a paraissait réel.

Mon père a l’air si fier de moi, que j’ai eu un pincement dans le ventre pour lui avoir menti. Ses yeux lui brillent et me regarde si joyeux.

-Enfin, nous allons être une famille. Une vraie famille. Dit-il en me faisant un câlin.

Une famille? Une famille avec elle? Il préfère faire une famille avec elle qu’avec Isabel Ross, ma mère. Je ne connais plus mon père. Je ne connais plus cet homme que chaque soir, il venait de rentrer à la maison et embrasser sa fille et sa femme. Qu’il dinait avec eux, qu’il les souriait, qu’il les faisait croire qu’il les aimait...

-Papa...tu as vraiment aimé maman? L’ai-je interrogé.

Il regarde au plafond.

-Je l’aimais plus que tout. C’était mon premier coup de cœur quand je l’ai connu il y a vingt-quatre ans auparavant. Elle était là en train d’attendre l’autobus, charmante avec son chignon parfait, elle me regardait. C’était la femme la plus belle que j’ai jamais vu dans ma vie...

C’était comme si il parle au plafond, mais ça me faisait du bien de l’entendre parler de ma mère avec tellement d’amour. Il a enfin réalisé que j’étais là, qu’il n’était pas seul dans la pièce, alors il s’est tait.

-Alors pourquoi tu t’es marié avec Catherine?

-C’était tellement douloureux ce que je vivais, la mort de ta mère. J’avais besoin de quelqu’un. Et Catherine est apparu dans ma vie. La première fois où je l’ai vu c’était dans un bar.

-Comment ça? Ce n’était pas dans la pièce de théâtre?

-Non. La pièce de théâtre était la deuxième fois où je l’avais revu et puis, tout à coup, une troisième fois, une quatrième fois. C’était le destin! Rajoute-il en souriant.

Maudit destin! 

Maudit destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant