Le vide. C'était ce qui se passait dans la tête du garçon. Rien. Le néant. Cela sembla durer puis il y eut un premier déclic.
Le cerveau se remit en route. C'était impossible. Une blague. Une blague de très mauvais goût. Mais la présence des deux hommes et leur visage compatissant lui fit penser le contraire.
Perdu, il fixa l'étagère en face de lui. Sa mère NE POUVAIT PAS être... morte.
– Votre père vient de nous appeler, il vient directement vous chercher. Vous pouvez attendre ici.
Le garçon sur sa chaise hocha la tête. Il tentait d'assimiler l'information, aussi invraisemblable fût-elle. Autour de lui, le bureau était celui d'un homme organisé: dictionnaire et dossiers partout.
Monsieur Hansonn père finit par arriver et les deux adultes quittèrent le bureau. L'homme avait le visage ravagé par la douleur, ce qui mit un coup au cœur de son fils. La mort de sa mère devenait horriblement réelle.
Son père le prit dans ses bras et toute l'émotion refoulée jusqu'ici s'écoula sous forme de sanglots, si violents qu'ils lui coupaient la respiration. La douleur arrivait à son esprit en un flux continu, une immense vague le submergea.
Quand il se sépara de son père, il vit que ce dernier avait cédé lui aussi aux larmes. Quand il parla, il ne reconnut pas sa voix:
– Qu'est-ce qu'il s'est passé? Je veux dire, vous m'avez caché un truc?
– Prends ta veste, je t'expliquerai en chemin.
Le garçon obtempéra et ils sortirent directement de l'établissement, direction la maison.
– Ta mère a été assassinée, dit-il après un long moment. Un inspecteur est venu à mon travail pour m'annoncer la nouvelle. Dès que je l'ai su, j'ai fait appeler le lycée. Et je suis venu.
– Assassinée ? Pourquoi ? Par qui ? C'est quoi cette histoire ?
– Je n'en sais pas plus que toi. L'inspecteur est retourné sur place pour voir où ça en était.
– Tu ne me caches rien ?
– Comme quoi ?
– Si vous aviez des ennemis, par exemple...
– Non, mon fils. Pas d'ennemis déclarés. S'ils sont cachés, ils le sont très bien. De toute façon, on arrive, on va pouvoir demander à l'inspecteur en charge de l'enquête.
Au détour du dernier virage avant la maison, une foule compacte se dessina. Il y avait en effet un nombre important de badauds, mêlant voisins et inconnus. Les agents de l'ordre était aussi présents en quantité, bloquant l'accès au pavillon par un cordon de sécurité. L'un d'eux vint à eux dès qu'il les vit et les entraîna à l'écart, dans le jardin. Allan vit que les agents profitaient de la foule pour recueillir des témoignages. Il reporta son attention sur l'homme. Sec, sévère, la quarantaine, il se présenta à Allan.
– Inspecteur Thorinsson. Toutes mes condoléances – puis aux deux personnes – Je suis désolé, mais vous n'allez pas pouvoir rentrer chez vous, nous devons continuer nos investigations. Monsieur, dit-il en s'adressant au père, nous pouvons vous accompagner à l'intérieur afin de prendre des affaires, en attendant que nous ayons terminé et.. nettoyé la pièce.
– Je veux venir.
Les deux adultes se regardèrent et l'agent s'éloigna de quelques pas.
– Je ne pense pas que ça soit une bonne idée, mon fils.
– Et pourquoi pas ?
– Parce que, d'après ce que m'a dit cet homme, l'assassinat est rituel. Ce qui veut dire qu'il y a de forte chances qu'il y ait une mise en scène.
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Les Fils de Loki
FantasyAllan apprend avec stupeur que sa mère a été assassinée et que les autorités préfèrent classer l'affaire sans suite en raison de son caractère sensible. Révolté, il décide de reprendre l'enquête et trouver le coupable, malgré l'interdiction formelle...