16 - Une Lueur d'Espoir

14 3 0
                                    




Malgré toute l'insistance dont il fit preuve, toute la persuasion dont il était capable et toute la flatterie dont il fit usage, impossible de lui faire avouer son secret.

Et malgré tout un week-end à chercher, rien. Son père étudiait toujours les pistes. Mais sans aller en cours, difficile d'avancer. Une véritable impasse.

– Alors, il t'a laissé revenir ?

– Il est intelligent. Il sait que ça ne jouera pas en ma faveur de rester à la maison, ajouta-t-elle, quand elle arriva le lundi matin.

– Comment tu te sens ?

– Fatiguée.

– Et pâle.

– Et pourtant, j'ai forcé sur le maquillage.

– Je ne vois personne nous regarder.

– Prends-moi dans tes bras.

– Pardon ? Ça va pas un peu trop loin ?

– Je vais regarder la cour, comme ça. Allez, sois pas timide.

Il s'exécuta, dos à la cour.

– Alors? demanda-t-il, tout à tract.

– Ça te dérange ? demanda-t-elle d'un ton moqueur.

Piqué au vif, il ne se démonta pas et posa son visage dans son cou. Et il remonta les main du creux de ses reins au milieu de son dos avec une douceur inédite.

Elle ne put retenir un frisson qui la secoua. Satisfait, il la regarda.

– OK, maintenant, c'est moi qui suis gênée.

– Remarque, c'est un peu plus crédible maintenant.

Elle finit par se dégager, un sourire aux lèvres, les joues rosies.

– Ça va aller vous deux, ou vous faites comme si on n'était pas là ?

– Pierce ?

– Oui ?

– Tu viens avec moi.

C'était péremptoire et Mey entraîna son ami plus loin.

– Et ton père ?

– Il ne me dit rien. Je pense que c'est parce qu'il n'a pas de piste...

Sa voix tremblait légèrement.

– Ah,ça y est, la chance tourne ! Je viens de voir deux personnes louches. Regarde, ils sont assis pile derrière, ils ont ouvert des cours.

Il les repéra vite, vêtus tout de noir.

– Je les connais... enfin, je les ai déjà vu. Ils sont en terminale, je crois.

– C'est une piste. On va demander à la pionne?

La surveillante, Elga de son prénom, notait les absences du matin.

– Elga, excuse-nous... On a trouvé un livre dans la cour. Et on pense que c'est à un garçon et une fille qui sont toujours ensemble et qui sont en terminale. Tu sais, ils sont toujours en noir. Un brun et une blonde.

– Ah oui, Elsa et Annouk. En effet, ils sont très souvent ensemble. Vous voulez qu'on leur rende ?

– Non,maintenant qu'on connaît leur prénom, si tu nous donnes leur classe, on le fera.

– Ces noms te parlent, Emma, demanda le garçon à la sortie.

– Je ne sais pas. Je les donnerai à mon père tout à l'heure.

– Oh, attends !

– Quoi ?

– Et si on fouillait dans le carnet d'absence, le jour de ton agression ?

– Bonne idée ! Mais il est dans le bureau.

– J'ai une idée pour la pause.


Dix heures pile, Emma débarqua en dérapant sur le carrelage.Interloquées, les deux surveillantes sortirent en trombe quand elle expliqua, paniquée, que Mey avait fait un malaise. Allan attendit une seconde, pour s'assurer qu'aucune d'entre elle ne revenait et s'engouffra dans le bureau. Le carnet des retards était ouvert, heureusement.

Et il nota qu'ils avaient été en retard de deux heures ce jour-là ! Il reposa tout comme à son entrée, se faufila dans la cour et rejoignit Emma qui aidait sa copine à aller à l'infirmerie. Et il lui murmura que c'était bon.

Une fois Mey déposée, ils se réunirent dans un coin de la cour. Emma avait communiqué l'information à son père et laissait Allan écouter au combiné.

– Une rumeur court sur ces deux familles... A priori, c'est probablement plus que ça.

– Tu penses arriver à quelque chose en trois jours à peine ?

– J'espère.Il serait peut-être temps de rentrer, maintenant.

– Et si c'était une fausse piste ? Non, je reste. On ne sait jamais.

– Et après, on se demande qui est le parent... À ce soir, ma chérie.

Allan avait bien senti l'angoisse dans la voix du père d'Emma.

– On est large, il reste trois jours, lui dit-il, en sortant de cours.

En effet, trois jours, c'était à la fois long et court.

– Il faut que je passe chez moi, ce soir, dit-elle. On se retrouve chez Kagan ?

– Évidemment. Tu fais attention ?

– Oui. Et toi, pas d'imprudences !

– Promis !Tu me connais !

Justement,se dit Emma. Justement.

Les Fils de LokiWhere stories live. Discover now