My little things®

Chapitre 25

J'observe en silence le tissus rigide qui enveloppe ma main depuis de nombreuses minutes déjà. Après une radiographie, le diagnostic était tombé: deux doigts de cassés, un de fracturé, et tous ça pour aboutir à six semaines dans le plâtre. Je l'avais choisi vert, la couleur préféré de mon fils. Quand il voit cette couleur sur un de ses jouets, il gesticule en répétant "vert, vert!"

J'ai la même préférence quand on parle de couleurs. La pomme n'est pas tombée loin de l'arbre.

«Ça sera compliquer d'écrire hein?  Me demande ma soeur, sans quitter les yeux de la route.

-J'imagine. Dis-je en croisant les bras.»

J'avais eu le temps de réfléchir sur tous ce qui se passe en ce moment. J'avais eu le temps de comprendre certaines choses. Quand j'étais seule, dehors, à hurler à la vie. J'ai compris que c'était de ma faute, et celle de personne d'autre. Je pouvais pas en vouloir à qui que se soit, ni même à ce "Ashton". C'est pas lui qui a ruiner notre relation, c'est moi. C'était seulement moi le responsable dans tout cette histoire.

«Harry? M'appelle ma soeur.

-Mmm?

-Tu m'écoutes?»

Je décolle ma tête de la vitre du côté passager pour la regarder.

«Désoler Gem, mon esprit était ailleurs... Qu'est ce que tu disais?

Elle rit avant de prendre un virage vers la gauche.

«Je disais que tu dormais chez moi ce soir.

-C'est une question?

-Non, une affirmation. Elle me dit, avant de tourner le volant, mais cette fois-ci, vers la droite.

-Ouais, peut-être que c'est mieux comme ça pour ce soir. Je soupire en enfonçant mon crâne dans l'appuie tête.

-Pour moi ça l'est. Je dormirai plus tranquille, si je sais que mon petit frère sera chez moi. En plus, je viens tout juste de finir la chambre d'invités. Tu sera le premier à séjourner dedans, me dit ma soeur en même temps qu'elle vire dans la rue donnant dans mon quartier.»

Il y a une minute de silence, et puis j'enchaîne la conversation avec une question qui hante mon esprit.

«Est-ce que tu en as parlé à maman?

-Non, bien sur que non, m'assure t-elle. Tu en as assez sur les épaules comme ça, j'aurais pas voulu te mettre maman en plus.»

Ça me soulage de savoir que ma mère n'est pas au courant de ce qui se passe dans ma vie en ce moment. Pour l'instant, j'ai pas l'intention de lui en parler, j'essaie juste de passer moi-même au travers. Après, je verrai bien ce que ferai.

«Je lui en parlerai quand je serai prêt. Ou bien les médias vont s'en charger, maugréais-je.

-Peut-être, mais ne te met pas de pression avec ça Harry. Il faudra qu'elle le sache à un moment ou à un autre.»

Les foutus médias. Je n'ai jamais eu une bonne relation avec eux. Ils ont tendance à tout défaire ce qu'on dit, la réalité. Ils rentrent dans notre vie privé, simplement pour une question d'argent. Celui qui aura la plus grosse nouvelle, la plus grosse primeur à mettre sur la table aura une augmentation. C'est insensé.

Mais c'est ça, le monde du showbizz.

«Voilà, couine ma soeur en rentrant dans l'entrée de la maison. Va chercher tes choses, je t'attends dans la voiture. C'est bon?

-Ouais, je reviens dans quelques minutes. Putain, râlais-je.»

Pas évident d'ouvrir la portière d'une voiture avec un bras dans le plâtre. Pas évident du tout même. Gemma, qui assiste à la scène, ne se gêne pas pour rire de la situation. Je la fusille du regard, avant de rire avec elle.