My little things®

Chapitre 28

J'entame mes nouilles asiatiques alors que mon portable sonne. L'afficheur présente le numéro de l'hôpital St. Thomas. Les battements de mon cœur accélèrent. Est-il arrivé quelque chose à mon fils? Est-ce une récidive de son opération? Dès lors, une panoplie de scénarios défilent dans mon esprit. J'accepte l'appel la boule au ventre, en m'attendant au pire.

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« Bonjour? Je réponds aussitôt avec un noeud noué à ma gorge.

-Bonjour, ici le docteur White. Je parle bien à la mère de Logan Styles? »

Mes craintes se multiplient à une vitesse folle tandis que lui réponds que c'est bien la bonne personne qui se retrouve l'autre bout du fil. Si jamais quelque chose est arrivé à Logan, je ne pourrai me pardonner de l'avoir laissé partir avec Niall.

« D'accord, dit-il très paisiblement. D'abord, soyez sans crainte madame Kane, j'appelle simplement pour fixer un rendez-vous de routine. »

Je pousse alors un soupire de soulagement pendant qu'il continue la discussion.

« Il est question d'un simple suivie, pour s'assurer que l'opération répond toujours aux besoins du cœur Logan. On pourra de même observer le développement de votre fils et constater les progrès fait depuis la dernière fois. Quelconques interrogations madame Kane?

-Non, si vous me dites que rien n'est alarmant, dis-je plus sereine. Vous m'avez seulement donné quelques frissons lorsque j'ai aperçu le numéro du centre hospitalier.

-C'est malheureusement quelque chose de fréquent dans mon métier, réponds le médecin en riant. Je suis désolé ce n'était pas intentionnel, croyez-moi. »

Il termine sa phrase dans un rire qui m'entraîne à faire pareil.

Après avoir fixée une date, je mets fin à l'appel téléphonique pour continuer mon repas. Je grimace alors que ma bouchée, froide, atteint mes papilles.

C'est donc après avoir fait réchauffé mon plat au four micro-onde que j'attaque enfin son contenu.

Après avoir mangé, je m'installe dans le canapé brun situé en face du téléviseur. Ce dernier est éteint, mais mes yeux restes planqués sur l'écran noir où ma silhouette y est plongée. Je suis face à moi-même, comme personne ne peut l'être. Je m'observe dans un silence complet. Je sculpte chaque trait de mon visage projeté à quelques pas de moi. Ceux que je vois sont durs, et je me surprend à constater que mon attitude dégage de la méchanceté. Comme si je devais me prouver quelque chose auquel du plus profond de moi-même cela ne faisait pas de sens. Nous sommes face à face comme ça un bon moment. Il m'est impossible de reculer à présent, la vérité est trop absorbante. Deux, cinq, dix minutes, je n'en ai aucune idée. Je reprend alors mes esprits lorsqu'un perçant rayon lumineux, provenant du soleil, reflète le téléviseur. C'est la première fois que le soleil se manifeste aujourd'hui, alors qu'il faisait gris depuis le début de la matinée. Cette lumière m'éblouie dans un premier temps, avant de me faire réaliser qu'il s'agit peut-être d'un signe. À ce moment précis, j'ai une pensée pour mon père, comme si j'étais convaincu que c'est lui qui m'envoie un message.

Mon père était un être sensible, sans malice et par-dessus tout, c'était un homme qui n'aimait pas les conflits. Néanmoins, mon père n'était pas rancunier, un trait de sa personnalité duquel que je n'ai pas hérité, sans grande surprise.