Tout naturellement, Raphaël a profité du fait que l'on soit dans lamême classe pour jouer avec mes nerfs. Toute la journée, il meglissait un très peu discret « oublie pas de m'attendre à lafin des cours » dès qu'il me croisait. Une fois, alors que jem'appliquais à l'ignorer en sortant du self, il passa derrière moiet répéta cette même phrase, me faisant sursauter, ce qui le fitbeaucoup rire... C'est ainsi que la journée s'est passée :dans l'attente, l'impatience d'y mettre un terme et l'énervement.
Je sortis en dernière de la classe à la fin de la journée.C'était plutôt inhabituel pour moi mais si j'avais une chance pourque Raphaël parte en m'oubliant, je n'hésiterais pas à la saisir.Pourtant en passant le portail, il était là. Adossé au murd'enceinte, scrutant les élèves qui quittaient le lycée, ils'approcha dès qu'il me vit.
J'avais remarqué que les gens commençaient à lancer des rumeursdepuis ce matin là. C'était probablement due à l'impressiond'inaccessibilité que donnait Raphaël, mais je ne me voilais pasla face : ma tendance à éviter les hommes en général y étaitprobablement pour 50% aussi. C'était très énervant pour moi. Detoute les personnes avec lesquelles j'aurai pu être associée, ilfallait que ce soit lui qui soit élu gagnant à la loterie de mamalchance.
Je me demandais vaguement si lui aussi était agacé par lasituation mais je me repris aussi tôt. Cet abruti n'avait qu'à sedébrouiller tout seul ! Après tout, c'était sa faute si cesrumeurs existaient.
Nous marchions depuis quelques minutes et le silence devenaitpesant quand je commençait à m'impatienter. Il était venu pour meparler et me l'avait fait comprendre de façon très peu subtiletoute la journée, alors qu'est-ce qu'il attendait ?
« Alors ? Qu'est-ce que tu me voulais ? cédais-jefinalement.
-Est-ce que tu leur parles ? »
La surprise m'arrêta net au milieu de la rue. D'où sortait-il ça ?Je ne voyais qu'une seule solution, maintenant que j'étais face aumur : nier en bloc en espérant qu'il n'avait pas de preuves.
« Bien sûr que non. D'où sors-tu ça ? C'est n'importequoi !
-Je t'ai vu parler avec cet homme sur le toit du lycée le jour oùtu t'es évanouie. »
Et bien, les dieux ne m'avaient pas entendue cette fois...
« Si tu connaissais déjà la réponse, pourquoi as-tu poser laquestion ? Tu veux me faire du chantage ? Pourrir maréputation inexistante ? Qu'est-ce que t'attends de moi ?
-Pour commencer, tu pourrais arrêter de voir le mal partout. J'aijuste besoin que tu me rendes un service, mais je peux pas t'en direplus là.
-Et pourquoi je ferais ce que tu me demandes ? Je n'ai aucuneraison de faire ce que tu veux, on n'est même pas amis.
-Pour me remercier de t'avoir emmener à l'infirmerie l'autrejour ? »
Il y avait des fois où j'aurais vraiment dû me taire. A ce momentlà, par exemple, j'aurais pu me contenter de tourner les talons etrentrer chez moi, mais non... Je lui avais demander desjustifications... Quelle idiote ! Et lui aussi, qu'est-ce qu'ilpouvait m'énerver !
« Très bien alors dis-moi au moins où on va.
-Chez moi, conclut-il. »
Comment ça « chez lui » ? Qu'est-ce que c'étaitque ce plan ? Je commençais à imaginer les pires scénariosquand une solutions aussi stupide qu'inutile s'imposa à moi :si je restais immobile peut-être qu'il m'oublierais ici, ou qu'ilpenserait que je me suis endormie et partirait sans moi...
« Tu devrais avancer, ça m'étonnerait que tu acceptes que jete porte. »
Cette phrase me convainquit immédiatement. Aller chez lui nem'enchantait pas vraiment mais je préférais encore ça à me faireporter à travers toute la ville, surtout par lui.
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Le jour où tout a basculé (En Réécriture)
Dla nastolatkówAnna-Lisa est une jeune fille de 17 ans renfermée, elle s'éloigne le plus possible des garçons et ne s'implique qu'avec ses amies proches. Adolescente au passé difficile, sa vie change du tout au tout, le soir où elle entend une de ses amies se décl...