Chapitre 24

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J'aurai bien voulu respirer, mais une autre catastrophe s'est abattue sur moi lundi matin. En effet, j'étais en train de m'installer à ma place dans la salle de cours tout en discutant avec Roxie, quand Manuella est arrivée comme une tornade.



« Anna-Lisa Roberts ! Il faut qu'on parle ! s'exclama-t-elle.

-Euh, je peux savoir ce que j'ai fait ?

-Hier, Raphaël m'a appelé, il voulait savoir où j'étais parce qu'il voulait discuter un peu avec moi. Je faisais du shopping alors je lui ai dit de me rejoindre, et c'est quand il est arrivé que j'ai réalisé que je lui ai jamais donné mon numéro!

-Et ?

-Et, du coup je lui ai demandé comment il l'a eu. Et là il me sort « c'est Anna qui me l'a donné. » ! Alors dis-moi ! Depuis quand vous êtes assez proche pour qu'il t'appelle Anna ? Et tu lui fais assez confiance pour lui filer mon numéro ? Surtout que s'il l'utilisait que maintenant, ça voulait dire que tu lui avais passé il y a pas longtemps et donc vous aviez forcément passé le week-end ensemble ! »



Ok, c'est pas bon du tout là ! Manuella est en train de faire une overdose de romantisme. Si elle continue sur sa lancée, mes tympans n'auront aucune chances de finir la semaine.



« Sauf qu'y'avait un truc de bizarre, il avait un sac, du coup je lui ai demandé s'il partait quelque part. Et, au moment où il m'a dit qu'il avait passé le week-end à Indicity, tous mes espoirs de joli couple gnian-gnian sont tombés à l'eau... dit-elle en prenant une pose dramatique. »



Ouf, sauvée !



« Il avait un sac ? intervint soudain Roxie. Mais quand t'es venue chez moi hier, t'en avais un aussi.

-Quoi ? Oh ça alors, mais c'est merveilleux tout ça ! cria presque Manuella. »



Roxie, je te déteste ! A cause de ton intervention mon ouïe n'a aucune chance de survie. Triste vie...



Après ça, les filles n'ont pas arrêté de m'embêter, au point que je n'ai pas vu la semaine passer. D'ailleurs nous n'avons aucune nouvelles de Baptiste. Raphaël et moi nous débrouillons pour surveiller les comportements de Roxie, Manuella et ma mère, mais, même si nos doubles n'ont toujours pas agi, nous avons besoin de solutions.



N'empêche ! A croire que c'était juste un rêve normal, mais ça semblait tellement réel... ou alors c'était du bluff, me connaissant, ça ne m'étonnerai pas vraiment. D'un autre côté, c'est vrai qu'elle est mon alter égo, mais elle est aussi mon opposée. Ma copie et mon contraire en même temps... ça va être difficile de trouver comment la battre. Sans oublier l'autre abruti qui me tape sur les nerfs et qui squatte toujours chez moi ! Je jure que si Baptiste ne nous contacte pas bientôt, je vais commettre un meurtre !



C'est vendredi, les cours sont finis et j'ai croisé Raphaël par hasard à la sortie du lycée, j'allais l'ignorer quand j'ai vu une tête familière adossé contre le portail.



« Dis, c'est moi ou on connaît ce type ? demandais-je à Raphaël en lui montrant le désigné.

-Quel type ? dit-il en regardant la direction de mon doigt. »



Puis il s'est figé. On s'attendait pas à le voir débarquer ici. Nous nous sommes approchés et quelques élèves ont lancé des petits rires bourrés de sous-entendus quant au fait que je sorte en compagnie de l'autre idiot. Puis on s'est arrêtés devant le type, qui visiblement effrayait les secondes...



« Ah ! Je vous attendais, vous en avez mis du temps ! lança joyeusement Baptiste.

-Qu'est-ce que tu fais là ? questionna Raphaël. T'as pas cours aujourd'hui ou t'as un problème de compréhension des informations ?

-Je suis désolé de te décevoir, mais c'est pas du tout ça. Je suis arrivé ce matin pour visiter le lycée.

-Visiter ? Tu vas étudier ici ?

-Ouais, c'est pour ça que ça m'a surpris quand elle m'a donné son adresse, me dit-il. Du coup je me suis dit que je vous ferai la surprise, alors, surprise !

-Ouais, ouais, c'est génial tout ça. Mais je t'en supplie, dis-moi que t'as trouvé une solution parce que là j'en peux plus, coupais-je.

-Et bin, je sais pas ce qu'il s'est passé cette semaine, mais t'as l'air au bout du rouleau...

-Merci, tu me remontes vachement le moral, répondis-je blasée.

-Bon, alors il est temps que votre sauveur intervienne ! lança-t-il joyeusement. Mais avant, allons dans un endroit tranquille.

-On peut aller chez moi, ma mère finit tard le vendredi, proposa Raphaël. »



Aussi tôt dit, aussi tôt fait, et en effet sa mère n'était pas là. Quand à Baptiste, la seule chose qu'il a pu dire en arrivant fut une série de « wahou ». On a fini par s'installer dans la cuisine, Raphaël est allé nous chercher des trucs à manger et il est revenu avec... tout ce qu'il y avait dans son placard visiblement.



« Dis-moi, tu tiens tant que ça à ce qu'on devienne obèse ? demandai-je.

-Non pourquoi ? me répondit Raphaël.

-Je pense qu'elle dit ça parce que tu as dû prendre tout ce qu'il y avait chez toi... interrompit Baptiste.

-Vous en faites pas pour ça, ça s'appelle être prévoyant ! déclara-t-il. »



Et évidemment il dit ça en me regardant... Cet abruti est en train de se moquer de moi ouvertement.



« Être prévoyant c'est pas un truc de mec, sinon ça servirait à rien qu'ils aient des copines, répliquai-je.

-Oui, mais jusqu'aux dernières nouvelles, je suis célibataire. A moins que tu sois intéressée par le poste.

-Même pas en rêve, vas voir ailleurs si j'y suis, abruti pervers et play-boy.

-Vous êtes sûr que vous sortez pas ensemble ? Parce que j'ai l'impression de tenir la chandelle là, coupa Baptiste en souriant.

-Vous me saoulez tout les deux, dis-je en soufflant. Bon, et si tu nous disais ce que tu as trouvé au lieu de dire n'importe quoi.

-Ah oui c'est vrai ! »



J'y crois pas, il avait oublié ! Je commence à douter de l'efficacité de son pouvoir...



Il s'est penché vers son sac et en a sorti une petite et une grosse boîte, sans oublier son ordinateur. Il a tendu la petite boîte à Raphaël et a ouvert la grosse pour en sortir des oreillettes et des micros.



« C'est quoi ça ? demanda Raphaël.

-Ça, c'est tes lentilles de contact.

-Je parlais pas de la boîte que tu m'as donné, ça j'avais compris. Mais pourquoi t'as sorti tout ce bordel, dit-il en montrant le matériel sorti de la deuxième boîte.

-Ah ça ! C'est ce qui va nous permettre de communiquer quand on se battra contre nos doubles maléfiques, lança-t-il dans un grand sourire. »



Mais attend une minute... Quoi ?

Le jour où tout a basculé (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant