Le jour où tout a basculé (En Réécriture)

Chapitre 21

Je suis actuellement dans une sorte de hangar. Il fait visiblement nuit dehors et, à l'intérieur on y voit pas à dix mètres. J'allais partir quand j'ai entendu un bruit derrière moi. Je me suis immédiatement retournée mais il n'y avait rien. Le bruit a recommencé plusieurs fois, quoi que ce soit, ça me tourne autour dans l'ombre. J'ai entendu une sorte de musique stressante et j'ai commencé à angoisser. Puis il n'y plus eu aucun son.

Je crois que je préférais quand j'entendais quelque chose...

Quelques bruits de pas commencèrent à résonner dans le bâtiment. Il y a tellement d'échos que je ne peux pas dire d'où vient cette personne. J'ai fermé les yeux quelques instants pour me concentrer, mais à peine quelques minutes après, il n'y avait à nouveau rien. Au moment où j'ai ouvert les yeux, je me suis retrouvé face à... mon visage, mais il y avait quelque chose d'effrayant dedans.

« Bou ! lança mon sosie. »

Surprise, j'ai sursauté et reculé de quelques pas. Elle a explosé de rire, mais ça m'a plus fait peur qu'autre chose.

« Je t'ai fait peur ? me dit-elle moqueuse.
-Qui es-tu ?
-Je pensais que tu étais plus intelligente que ça, puisque je suis toi, à moins que j'ai récupéré ça aussi !
-De quoi est-ce que tu parles ? Je ne comprend rien ! criais-je.
-Ça va, pas besoin de t'énerver... »

Elle joue avec mes nerfs. Mais pourquoi est-ce qu'elle me ressemble autant ?

« Je viens de te le dire : je suis toi.
-C'est impossible !
-Dit celle qui a été ressuscitée par un Dieu égyptien et qui est capable de faire ce qu'elle veut des pensées des gens. Mais dans un sens tu as raison... je ne suis pas complètement toi. En fait, je ne suis qu'une partie de toi.
-Mais comment est-ce que tu peux exister ?
-C'est simple, à partir du moment où les gens commence à penser, certaines parties d'eux-même ne leurs plaisent plus, alors ils les rejettent. Mais personne n'a jamais pensé à ce que devenait tout ce qu'ils n'acceptaient pas.
-Qu'est-ce qu'elles deviennent ?
-Hein ? Qu'est-ce que tu m'as demandé ?
-Qu'est-ce qu'elles deviennent ? Les parties rejetées ! m'emportais-je.
-Elles deviennent comme moi, nous prenons la même apparence que vous et nous errons sans but et sans que personne ne nous voit, dans un monde parallèle au votre, m'expliqua-t-elle en me tournant autour. Cependant... nous évoluons en même temps que vous. Nous aimons vos faiblesses, vos peurs, tout ce que tu détestes fait partie de moi. »

Elle se remit face à moi, me laissant voir son sourire en coin.

C'est pas vrai elle aussi ? Mais c'est une vrai manie de sourire comme ça !

« Vois-tu, de la même façon que vous avez la possibilité d'avoir des pouvoirs, nous aussi nous le pouvons. A chaque fois que vous ressuscitez, nous aussi. Et ce pouvoir que nous partageons sert de pont entre nos deux dimensions. Les humains ne peuvent toujours pas me voir mais... maintenant ils peuvent m'entendre. J'agis comme une voix dans leur tête, leur faisant faire ce que je veux sans qu'ils puissent désobéir.
-Alors tous ces crimes de petite envergure, c'était toi ?
-Ce n'étaient que des tests, le jeu ne fait que commencer ! Et puis, techniquement ce n'est pas moi, c'est nous, puisque je suis toi !
-Pourquoi tu me dis tout ça ?
-Parce que jouer tout seul n'est pas intéressant, j'ai besoin d'un adversaire. Même si je sais que tu ne peux rien contre moi, tu pourras toujours me divertir, lança-t-elle en riant.
-Qu'est-ce qui te fait dire que je ne pourrai pas t'arrêter ?
-C'est simple, je connais tes faiblesses, je suis tes faiblesses. Tu ne pourra jamais me battre parce que la liste de tes peurs est longue. Je te connais mieux que quiconque. Chaque millimètre de ton esprit se reflète dans le mien.
-Mais si tu es mes faiblesses, je suis aussi les tiennes, non ?
-Oh tu as réfléchi, c'est bien. Mais de quoi est-ce que tu parles ? Tu n'as aucune forces, et donc je n'ai aucune faiblesses. Tu es faible, une trouillarde, c'est à peine si tu n'as pas peur de ton ombre. Alors comment voudrais-tu m'arrêter ? me demanda-t-elle en hachant les mots.
-Si je ne suis pas à la hauteur, il n'y a aucune raison que je me batte contre toi.
-Oh tu es sûre de ça ? Tu sais on dit que lorsque l'enjeu est important, les gens deviennent plus forts...
-Qu'est-ce que tu prépares ?
-Moi ? Mais enfin rien du tout... Quoi qu'il arrivera ce ne sera jamais moi, mais toujours toi qui fera des bêtises. J'espère seulement pour toi que personne ne reconnaîtra ma voix. Ça serait dommage que tes amis, ta famille, te tournent le dos. Car on sait toute les deux que tu ne t'en sortiras jamais seule. Tu en es incapable. »

J'avale ma salive, ça devient difficile de soutenir son regard. Elle sait exactement où frapper pour que ça fasse mal.

« Ma famille et mes amis ne m'abandonneront pas.
-Tu dis ça juste pour te rassurer, comme c'est mignon. Tu me fais presque de la peine... Mais rassure-toi quoiqu'il arrive je ne te tuerai pas, tout d'abord parce que si tu meurs, moi aussi. Mais surtout parce que si tu n'es plus là, je vais recommencer à m'ennuyer. Les humains ne m'offrent pas une assez grande distraction.
-Je ne savais pas que j'avais un côté psychopathe...
-Tu peux dire ce que tu veux, ça ne m'atteindra pas, parce que je sais que pour toi c'est le contraire. Et que se soit bien clair, tu ne pourra jamais te débarrasser de moi. Parce que tu as besoin de moi pour être ce que tu détestes. »

Mais attend une minute, si j'ai quelqu'un comme elle, alors les autres aussi !

« Et les autres ? Est-ce qu'ils s'ennuient comme toi ?
-Tu as mis plus de temps que je le pensais à comprendre la dimension que ce jeu va prendre. Il est vrai que je t'ai un peu menti, tous tes amis ne te tourneront pas le dos. Raphaël et Baptiste ne retourneront pas leur veste. Ou en tout cas pas à cause de ma voix....
-Où veux-tu en venir ? m'écriais-je. »

J'en peux plus, elle est en train de retourner mon cerveau, je vais devenir folle si ça continu !

« Très bien, je vais en venir au faits. A partir de demain, tu devras te surpasser si tu ne veux pas finir ta vie seule et apeurée. Je vais te dire qu'elles seront mes premières actions. D'abord je vais demander à Manuella de s'accuser pour l'hypnose, ensuite je dirai à Roxie de se jeter du pont puisqu'elle a été interrompu la dernière fois. Et pour finir, je dirai à ta mère ou plutôt notre mère, de te mettre à la porte parce que...tu as tué ton père, hacha-t-elle encore une fois. »

Ma tête commence à tourner.

Qu'est-ce qu'il se passe encore ?

« Une dernière chose avant que tu t'en ailles. Quelqu'un m'a chargé de dire ceci : « L'amour le plus pur qu'une femme puisse éprouver te mènera à ta perte, fais attention », si j'étais toi, et c'est le cas, je prendrai cette mise en garde très au sérieux, car j'espère sincèrement que tu rencontreras la personne qui m'a donné ce message le plus tard possible. »

Ce sont les rayons du soleil qui m'ont réveillé.

Moi qui espérais passer une bonne nuit pour une fois, c'est raté. Je me retrouve avec une urgence sur les bras. Les tests de Baptiste ont intérêt à être rapide parce que le temps me manque.