Chapitre 26

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Après ces quelques révélations des plus perturbantes, Baptiste a récupéré ses graphiques, nous a expliqué comment mettre les oreillettes et les micros puis nous a ordonné de surveiller la ville.



Non, mais sérieusement, il nous a ordonné quelque chose ! Il pense qu'on est ses esclaves ? Heureusement, il a précisé que nous ne devions nous occuper que des endroits où il n'y a pas de caméras, puisque ce sont les seuls endroits dont il ne peut pas s'occuper lui-même.



Par conséquent, Raphaël doit gérer tout les coins mal éclairés et moi, je vérifie les pensées des gens qui ont l'air bizarre. Rien de bien méchant, le seul bémol est que je suis obligée de travailler avec ce Casanova insupportable. J'étais heureuse qu'il rentre chez lui, mais je dois encore lui parler régulièrement et ce jusqu'à ce qu'on ait résolu cette affaire de doubles maléfiques.



Franchement, pourquoi est-ce qu'on en est arrivé là ? Si je n'avais pas été aussi stupide et que je ne m'étais pas rejetée moi-même, je serais probablement en train de me reposer en ce moment. Et en plus de ça, la situation s'éternise. Ça fait une semaine que Baptiste est retourné à Indicity et que Raphaël est retourné chez lui. Mais rien n'a bougé. Je vais vraiment devenir folle si ça continue.



« Anna ! Tu m'écoutes ? me réveilla Manuella. Ça fait dix minutes que je te parle, est-ce que tu sais au moins quel était le sujet ?

-Euh... d'un garçon ?

-Pas d'UN garçon mais LE garçon ! Franchement, tu te rends compte, il me drague ouvertement et maintenant il m'ignore complètement.

-Bin y'a pas trente-six mille solutions. Soit t'étais parano depuis le début, soit il veut que ce soit toi qui te déclare en premier.

-Je suis pas parano. Et j'y avais déjà pensé, mais je peux pas me déclarer, lâcha-t-elle dans un soupir.

-Pourquoi ? demandais-je réellement intriguée. »



Elle a marmonné quelque chose d'incompréhensible.



Qu'est-ce qu'elle cache ?



« Tu sais, je peux pas t'aider si tu me dis pas clairement ce qui t'empêche de passer à l'action.

-Je sais pas comment on fait une déclaration, répondit-elle en se triturant les doigts.

-T'es sérieuse ? Je te jure que si je savais bouger mes sourcils, je le ferais là.

-Te moque pas de moi. C'est pas aussi simple qu'on le croit, j'ai passé la nuit à y réfléchir.

-Et donc ? demandais-je curieuse.

-J'ai absolument rien trouvé à lui dire ! C'est affreux, c'est la première fois que j'arrive pas à trouver mes mots !

-Tu devrais être amoureuse plus souvent alors, ça pourrait permettre à mes oreilles de se reposer...

-Mais c'est pas drôle ! C'est la panique là!

-T'en fais pas un peu trop ? Dis-lui simplement que tu l'aimes et que tu veux sortir avec lui, je vois pas ce qu'il y a de compliqué.

-Mon Dieu, mais qui m'a donné une amie pareille... dit Manuella en prenant une pose dramatique. Ça se voit que ça t'es jamais arrivé, tu peux pas comprendre mon dilemme.

-Hey, j'ai déjà été amoureuse je te signale, m'offusquais-je.

-Ah oui ? Quand ? Et de qui ? »



Bizarrement, c'est à ce moment que mon cerveau m'a rappelé la seule nuit que j'ai passé chez Raphaël... et j'ai piqué un far.



« Oh mon Dieu ! Sérieux ? C'est qui ?

-Personne, laisse tomber, j'ai jamais été amoureuse.

-Mais attend deux secondes ! Tu m'écoutes me lamenter tous les jours pour une raison ou pour une autre, alors je veux savoir !

-Je suis contente que tu te sois rendue compte que tu passais ton temps à me raconter ta vie, répondis-je sarcastique.

-Ne change pas de sujet ! Je veux savoir, dis-moi ! »



Et comme par magie, Raphaël est apparu juste à côté de nous.



« Ouais, moi aussi je veux savoir, lança-t-il dans un sourire. »



C'est fou, mais j'en ai vraiment marre de voir ses foutues fossettes !



« Je te préviens, si tu lui dis à lui et pas à moi alors que t'arrêtes pas de dire que tu le détestes, je t'étrangle, me menaça Manuella.

-Je vais rien dire à personne parce qu'il n'y a rien à dire... soufflais-je. »



J'ai entendu un grésillement, puis la voix de Baptiste. J'avais complètement oublié que je portais ce truc.



« Y'a du mouvement derrière votre lycée. Il faudrait que l'un de vous deux aille jeter un coup d'œil, trois élèves sont entrés dans la remise avec une grosse valise. J'ai pas pu voir qui c'était, mais j'ai un mauvais pressentiment. »



« Bon, si tu refuses de parler je vais vous laisser, j'ai des trucs à faire, dit Raphaël en partant.

-Tu sais, t'as pas besoin de me cacher ce genre chose, me lança Manuella dans un sourire après que l'autre abruti est parti.

-Tu m'énerves, je t'ai dit qu'y avait rien à dire.

-T'es pas drôle, mais tu sais, l'adolescence, c'est la meilleure période de ta vie et... »



Et j'ai complètement décroché. De toute façon, je sais ce qu'elle va me dire, « si tu ne profites pas de tes dernières années de bonheur avant l'affreux monde du travail, tu seras déjà toute ridée à 25 ans » et bla bla bla.



J'étais en train de réfléchir, une fois de plus, à ce que prévoyaient de faire nos doubles maléfiques, quand j'ai entendu un autre grésillement, signe que le micro de l'abruti ou du geek doit être activé.



« Anna, je savais pas que tu savais jouer au foot. J'aurais jamais pensé que t'étais un garçon manqué avant. »



« Quoi ? m'écriais-je en me levant brusquement de ma chaise.

-Euh, tu sais Anna, c'est pas la peine de s'énerver j'ai juste dit que si t'étais amoureuse tu devais l'assumer... m'expliqua ma meilleure amie.

-Ouais, ouais, euh... je reviens, je vais aux toilettes. »



Je suis immédiatement sortie de la salle, et j'étais à peine arrivée dans le couloir que je me suis mise à courir comme une dératée jusqu'au bâtiment derrière le lycée.



C'était la voix de Raphaël... mais qu'est-ce qu'il a trouvé là-bas ?



Quand je suis arrivé, j'ai activé mon micro à mon tour, et quand je suis entrée dans le bâtiment, Raphaël était penché au dessus d'une valise. Dès qu'il m'a vu, il s'est dépêcher de cacher quelque chose dans la poche de sa veste.



« Je peux savoir d'où tu sors ces infos ?

-De cette valise. Quand je suis arrivé les 3 personnes n'étaient plus là, mais la valise avait ce mot dessus, m'expliqua-t-il en me tendant un bout de papier. »



Il était écrit : « Prenez-le comme cadeau de retrouvailles ».



« Ce sont des photos de tout ce qu'on a rejeté je suppose... observais-je en regardant le contenu de la valise.

-Ouais... »



Sa réponse est trop courte, c'est louche !



« Dites, est-ce qu'il y a quelque chose qui me concerne ? demanda Baptiste. »

-Non, apparemment ce « colis » n'était destiné qu'à Raphaël et moi...

-Bon bin, j'ai plus qu'à attendre le mien alors. Je vous laisse, je dois retourner en cours. »



Et il a débranché son micro, suivi par l'autre abruti et moi-même.



« Qu'est-ce que tu as caché quand je suis arrivée ?

-Quoi ? Mais rien du tout !

-Dis-moi, tu me prends pour une quiche ? Si tu as caché quelque chose qui était dans cette valise, je veux le voir. C'est hors de question que tu vois tout ce que je cache depuis des années et que je ne puisse pas voir ce que toi tu caches. »



Il a soufflé, résigné, puis a sorti une photo de sa poche.



Oh mon Dieu ! C'est vraiment lui ?

Le jour où tout a basculé (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant