Chapitre 32

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Lorsque je suis rentrée chez moi, Loki se moquait toujours de moi. Apparemment il n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi choqué pour « juste ça »...

« Juste ça » ! Non mais comment il peut dire « juste ça » ? Déjà qu'avant de connaître les sentiments de l'autre abruti, je trouvais que ce qu'il s'était passé au nouvel an était gênant, mais maintenant... Comment je pourrais le regarder dans les yeux ? On m'a jamais fait de déclaration ! J'ai jamais eu de copain ! Je sais pas comment il faut réagir dans ces situations ! Euh... minute papillon ! Pourquoi j'ai pensé au fait que j'avais jamais eu de copain ? Ça n'a rien à voir avec ma situation, c'est pas comme si j'avais l'intention de sortir avec lui...

A cette pensée, je suis partie dans un fou rire. C'est tellement absurde de penser que je voudrais sortir avec lui.

« Est-ce que tu te sens bien ? questionna Loki en s'installant sur mon lit.
-Oui, t'inquiète. C'est juste que j'ai pensé à quelque chose de stupide, répondis-je.
-Bon, alors maintenant qu'on est chez toi, et si je t'expliquais des trucs sur la drague ? me demanda-t-il avec un grand sourire.
-Pourquoi je voudrais entendre ça ?
-Parce que j'ai traversé tous les siècles et que certaines techniques sont bonnes à savoir même à notre époque.
-Je veux bien te croire, mais je suis pas intéressée.
-Oh, mais c'est pas grave. Tu m'écouteras quand même parce que j'ai pas l'intention de me taire. »

Débuta alors un long monologue. Monologue, malheureusement, interrompu par Pénia. Mais quand elle arriva Loki m'expliquais que les japonais trouvais que la partie la plus sexy d'une femme était sa nuque, à l'époque de gloire des geishas en tout cas.

« Mais de quoi vous parlez tout les deux ? s'inquiéta-t-elle.
-Des sentiments de ton protégé pour Anna, balança Loki, sournois.
-Quoi ? Mais, mais...
-Détend-toi, on est plus au Moyen-Age, aujourd'hui les filles s'habillent en mini jupes, les garçons portent des décolletés et ils passent la nuit ensemble à la première occasion. »

A l'entente de ses paroles je me suis étouffée avec ma salive pour deux raisons, la première étant : non, mais c'est quoi cette vision de notre époque ? D'accord c'est pas complètement faux mais on peut pas tout généraliser ! Et la deuxième : aux mots « passent la nuit ensemble », j'ai repensé au nouvel an et à la courte période où j'ai hébergée Raphaël. Malheureusement j'ai piqué un phare, donnant à Loki une occasion de m'enfoncer dans cette histoire.

« Et vu la tête quelle fait, à mon avis, elle est pas si innocente que ça.
-Ne dis pas n'importe quoi ! me défendit Pénia. Il ne s'est jamais rien passé entre vous, n'est-ce pas ? me demanda-t-elle.
-Euh... non bien sûr que non, répondis-je.
-P-Pourquoi t'as hésité ? Me dis pas que mon petit bébé... commença-t-elle avant de fondre en larmes. »

J'y crois pas, c'est vraiment n'importe quoi : Loki est mort de rire d'avoir réussi à manipuler Pénia et cette dernière s'est installée en position fœtal sur mon lit après avoir viré l'autre Dieu.

A les voir comme ça, on dirait presque que se sont des ados... Mais ce sont des Dieux et on est dans une situation critique là !

« D'abord, Pénia, n'écoute pas Loki il dit n'importe quoi. Deuxièmement : vous avez pas l'air très perturbés pour des gens qui viennent de perdre de vue les personnes qui leur sont le plus cher au monde...
-Surtout que s'il leur arrive quelque chose, on pourra pas les ressusciter, puisqu'on ne peut le faire qu'une fois, m'expliqua Loki.
-Et en quoi ça vous justifie ? questionnais-je, ne voyant pas en quoi c'était rassurant.
-Ça ne le fait pas, c'est juste pour te dire que nous ne pouvons pas agir dans la situation actuelle. Nous battre contre des humains est contraire à nos lois. Donc ça ne sert à rien qu'on se mette la pression, par contre toi...
-Quoi moi ?
-Ce qu'il veut dire c'est que, puisque nous sommes bloqués, leur vie est entre tes mains... intervint Pénia qui s'était remise de son choc. »

Ça met pas du tout la pression...

« Enfin... dans tout les cas, je n'ai rien trouvé dans les bâtiments que j'ai visité aujourd'hui, m'avertit la Déesse.
-Alors pourquoi t'es revenue ? lui demanda Loki, narquois.
-Parce que j'en avais marre des fouilles et d'ailleurs Osi était d'accord pour faire une pause, il devrait plus tarder.
-« Osi » ? Vous êtes bien proche tout les deux... railla le Dieu.
-T'en a pas marre de te comporter comme un gamin ?
-Bon, ça suffit, les coupais-je. Je vous signale que c'est vous les plus vieux ici, je vois pas pourquoi vous vous comportez comme des enfants, et encore moins que je doive vous séparer, alors que c'est moi l'enfant ici... »

Il me regardèrent mi-amusés, mi-désolés.

J'ai bien peur qu'ils soient définitivement désespérants.

« Du coup on fait quoi ? demandais-je.
-On réfléchit à ce qu'on fera quand on les aura retrouvés, dit Osiris en arrivant.
-Bin, puisque vous pouvez pas m'aider, et que je peux rien faire toute seule, j'ai pas trop le choix... Et croyez-moi, j'arrive pas à croire ce que je vais dire ça mais : je vais devoir me faufiler jusqu'à eux discrètement et les faire sortir aussi discrètement. Le mieux, ça serait de ne pas croiser nos doubles.
-C'est vrai, mais tu fais quoi si t'en croises un ? objecta Loki.
-J'en sais rien, Baptiste a pas eu le temps de nous parler de tout ses grands projets d'entraînements de super-héros alors... si je tombe sur l'un d'eux, je devrais essayer de négocier, en priant pour que ce ne soit pas mon double ou celui de Raphaël.
-Pourquoi ? questionna Pénia.
-Pourquoi quoi ? m'exaspérais-je.
-Pourquoi ça ne devrait être ni ton double ni celui de Raphaël ?
-Parce que si je tombe sur mon double ça va mal finir et si c'est celui de Raphaël... ça va être compliqué...
-Compliqué ? répéta Pénia.
-Elle vient de découvrir que ton protégé est amoureux d'elle, répondit Loki à ma place en explosant de rire. »

Pénia était totalement déconfite. Visiblement elle n'était pas au courant. Par contre Loki était hilare... Et Osiris... c'est Osiris, il est normal, ça ne lui fait ni chaud ni froid.

« Tu ne l'avais pas remarqué ? demanda finalement ce dernier. »

Il était au courant ?

Cette fois je fais la même tête que Pénia.

J'y crois pas !

Le jour où tout a basculé (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant