Chapitre 1 (réécrit)

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D'aussi loin que je m'en rappelle, j'ai toujours été une enfantplutôt calme. J'étais peut-être aussi un peu impulsive etprotectrice, mais j'étais d'un naturel calme. Je ne crois pas avoirun seul souvenir de mon enfance où je n'étais pas heureuse ou, aumoins, de bonne humeur. Certains dirait même que j'étais une amiedévouée, remontant le moral à qui en avait besoin.

Maintenant, quand j'y pense, le gens devaient me trouver bizarre...Et peut-être qu'ils avaient raison. Mais peu importe, j'étais àl'écoute des autres, je me souciais d'eux et c'est tout ce quicompte pour moi. Même si, après réflexion, c'était peut-être maseule qualité infantile...

C'est d'ailleurs cette fâcheuse habitude à vouloir protéger mesproches qui a été le déclencheur de ma vie. Mais commençons parle début.

A la maternelle, j'étais souvent seule ou alors avec les garçons,les filles m'évitant autant que possible. Petite mais pas stupide,lorsque les harpies en bas âge s'en prenaient à moi, je neripostait même pas. J'aime à dire que c'était parce que je nevoulais pas m'abaisser à leur niveau mais c'était probablement plusparce que de cette façon, elles me montraient un peu d'attention.

Plus tard, à l'école primaire, j'avais enfin quelques amies.J'étais heureuse jusqu'à ce que je comprenne que je n'étais leuramie que lorsque cela les arrangeait. Au final, les garçons étaientbeaucoup plus conciliants et coopératifs. Mais le tableau n'étaitpas si noir, au moins les filles ne s'en prenaient plus à moi :plus de tirages de cheveux, plus d'insultes, plus d'intimidation.Mais plus d'attention non plus...

L'entrée au collège a donc été une libération pour moi :plus de gens, plus de possibilités, plus d'espoir. Je me suis enfinfaite de bonnes amies, de vraies amies. C'était fini les jeux avecles garçons auxquels je devais faire semblant de m'intéresserparfois. La distance s'est installée avec moi et je pouvais enfin mecomporter conformément à l'image que je me faisais d'une fillenormale. Je me mêlais à la masse, je passais enfin inaperçue aumilieu de cette société, basée uniquement sur le physique, qu'estle collège. Mais tout problème réglé laisse place à un nouveauproblème. S'est donc ajoutée une nouvelle fâcheuse tendance, àm'attacher trop vite cette fois-ci et ma barrière de sécurité,bâtie entre les garçons et moi, ne me laissait plus de possibilitéde repli en cas de déception. C'est donc tout naturellement que,lorsque mes amies ont commencée à s'intéresser à eux, le malaises'est installé en moi... Je n'avais jamais perçu les garçons quecomme des idiots, suffisamment gentils pour m'apprécier entre deuxbêtises mais, maintenant que cette vision peut-être un peupessimiste aurait pu évoluer, je me refusais complètement à lesvoir autrement. J'étais les cas désespéré de mes amies...

C'est ainsi que mes années collège sont passées à une vitessefolle et que je me suis retrouvée au lycée sans m'en rendre compte.Au vu des changements, que je jugeais positifs, que mon entrée aucollège avaient apporté, j'avais beaucoup d'espoir pour mon entréeau lycée. Mais je suis très rapidement descendue sur Terre...

Ainsi, aujourd'hui, jour de rentrée de ma première littéraire(grosse erreur d'après certains de mes professeurs étant donné mescapacités), j'entrais dans ma salle de cours où quelques élèvesdiscutaient et où le professeur n'était pas encore arrivé.

Alors que j'observais qui serait dans ma classe pour les deux annéesà venir, je remarquais Manuella au fond de la salle, à sa placehabituelle en somme. Lorsqu'elle me remarqua, elle me fitimmédiatement signe de la rejoindre et qu'elle m'avait gardé laplace à côté d'elle. Cette fille avait des allures de mannequinset peu importaient les grands gestes qu'elle faisait pour me fairecomprendre ses messages, parfois très compliqués, elle étaittoujours jolie. Cela faisait déjà quatre ans que je la connaissaiset, pour la rentrée, je m'attendais à tout venant d'elle. C'estdonc avec un peu d'appréhension que je me dirigeais droit vers sonsourire digne des plus grandes actrices sur le tapis rouge den'importe qu'elle cérémonie de remise de prix.

Le jour où tout a basculé (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant