Chapitre un.

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C'était un jour banal, une journée comme les autres. Mon réveil a sonné vers six heures et je me suis levé, le froid bousculant mon corps presque dénudé et j'ai écouté la maison se réveiller. J'ai écouter le parquet grincer sous des pieds invisibles et les volets claquer, plaqués contre la fenêtre par le vent. J'ai écouté cette maison pleine de remords et de chagrin, pleine de désolation. Mais elle était vide encore une fois. Je ne vis pas dans un de ces clichés de fictions, mes parents ne travaillent pas trop et ne sont pas trop occupés à voyager.

Non.

Ma mère est morte il y a trop longtemps pour que j'ai eu le temps de la regretter, et depuis mon père a prit la fâcheuse habitude de ne pas rentrer souvent le soir. Il sortait boire des verres, il en accumulait toujours trop, il draguait, il baisait, l'alcool trop présent dans les veines et il rentrait pour dormir sur le canapé après avoir tout oublié de la soirée passée. Et le lendemain, il me forçait toujours à entretenir la maison. « Il y a toujours quelque chose à faire ! D'emmerde-toi je vais au bar » disait-il tout les jours.

Mais nous avions un problème. Nous n'avions plus d'argent, du moins plus trop. Mon père étant chômeur – il avait travaillé dans une usine qui avait fait faillite il y a quelque temps. Me trouver un nouveau travail devenait urgent. Je travaillais déjà en tant que serveur au starsbuck du coin, le soir quand je sortais des cours, pour rentrer vers minuit chez moi. Les cernes violettes sous les yeux et les veines sur la paupière m'enveloppaient tout les matins.

J'avais décidé de prendre un job de babysitter, le week-end ou le soir à la place de mon service au starsbuck.

**

Je me suis levé avec difficulté, sortant de mon écoute silencieuse et je suis allé à la douche. J'ai pris mon petit-déjeuné les yeux perdu dans le vide de la cuisine. Une cuisine qui autre fois sentait le café et les épices et qui maintenant et vide, sale et dont les araignées ont pris possession des placards.

Notre maison était une vieille maison avec un petit jardin et de l'herbe jaune tellement elle avait séchée. Elle était souvent sale, pleine de cartons de pizzas, de bouteille de coca et de canettes de bière entassées dans un coin de la petite cuisine dépourvue de machine à laver, la vaisselle trainant dans l'évier sale. Il y avait aussi un bar pour séparer la cuisine du salon et avant, dessus, il y avait un petit poisson rouge: bubulle, mais il est mort.

J'ai regardé quelques minutes la télé, somnolant puis je suis partis à mon arrêt de bus, mes cheveux blonds se collant contre mon visage à cause du vent qui les faisait voler dans tout les sens. J'ai mis mes écouteurs, la musique crachant une mélodie que je n'arrivais pas à reconnaître, le son étant trop fort pour mes oreilles.

Le bus est arrivé, je suis monté et suis allé m'asseoir à une place libre comme un pantin. Les gens ne m'aimaient pas trop, je devais me tenir à l'écart si je ne voulais pas avoir d'ennui avec Michael Clifford, le grand du lycée. Il avait tout du garçon qui avait le bonheur pour lui, le petit fils à papa avec un avenir déjà tracé et définit, toujours là pour critiquer, toujours là pour juger. Il ne savait rien sur les gens et personne ne savait rien sur lui.

« Luke ! Comment tu vas ? » J'ai cru faire un arrêt cardiaque.

C'était Calum. C'était mon ami, mon meilleur ami et mon frère. Il était différent des autres avec ses airs asiatiques alors qu'il était néo-zélandais. Différent, avec ses airs de garçon dur alors qu'en fait il était tout le contraire. Le parfait cliché du garçon timide et renfermé que j'ai aidé comme j'ai pu même si je n'ai pas vraiment réussit.

« Ne me fais plus jamais une peur comme ça Calum. » Dis-je en soupirant.

« Pardon » il fit une petite moue. « Tu as l'air de plus en plus fatigué, je me fais du soucis. Tu devrais prendre des congés. » Il pinça ma joue en souriant.

« Je ne peux pas... d'ailleurs, à la sortie tu pourra m'accompagner mettre mes affiches, tu sais pour mon babysitting ? » Je fis une moue de chien battu et je savais qu'il allait craquer.

« C'est d'accord. » Il soupira. « Heureusement que je t'aime. »

« Tu es le meilleur ami du monde. » Dis-je en rigolant même si je le pensais.

Le bus s'arrêta et nous sommes descendu, prêt pour une journée de cours obligatoire. Nous somme allé à nos casiers, traversant les grands couloirs bondés de monde et j'ai posé quelques livres et cahiers pas important, jetant un dernier regard à la photo de moi et ma mère avant de partir au casier de Calum. Son casier était juste à côté de celui d'Ashton Irwin, un des amis de Michael, mais contrairement à Michael c'était le genre de garçon que tout le monde aime, celui qui sourit toujours et bisexuelle avoué. Il affectionnait particulièrement Calum mais celui-ci était le seul à fermer les yeux.

Il était là ce matin, en train de fouiller dans son casier, cherchant un cahier oublié chez lui. Calum ouvrit le sien, faisant semblant de fouiller dedans, mais en réalité il me lançait des coups d'œil désespérés.

« Luke, qu'est-ce que je dois dire ? » M'appela à la rescousse Calum.

« Dis-lui simplement bonjour. » Je haussai les épaules.

« Hey Calum. » Dit Ashton, sans sortir la tête de son casier, d'une petite voix.

« Hey Ashton. » Répondit Calum en devenant rouge.

« Demande lui si il veut aller au cinéma avec toi, ce soir il y a le nouveau film. » Chuchotais-je.

« Mais je dois t'aider pour tes affiches. » Chuchota-t-il en retour.

« Laisse tomber les affiches, je le ferais tout seul ! Demande-lui ! » Dis-je plus fort.

« Heu... Ashton ? » Demanda timidement Calum en sortant la tête de son casier.

« Ouais ? » Demanda-t-il en baissant la tête, ne voulant pas trop montrer ses joues rouges.

« Tu voudrais pas que... qu'on aille au cinéma ce soir, tu sais voir le nouveau film ? » Il baissa la tête à son tour, bégayant.

« Ouais, ouais. Pourquoi pas, il a l'air cool. » Il sourit doucement et Calum aussi.

« Super ! Je passe te chercher vers dix-neuf heures d'accord ? » Il avait des étoiles dans les yeux.

« Ok, pas de soucis. A ce soir alors. » Il partit alors que Michael l'appelait.

« Je te l'avais dis. » Je souris en baillant. « Bon j'y vais, je vais être en retard. »

Il m'adressa un signe de la main et je partis en direction de mon cours de math. Je n'avais définitivement pas envie d'y aller pour voir la tête de Michael et sa bande de footballeur à la con.


Happy ending. [Muke]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant