Chapitre vingt-trois.

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« Je compte aller au concert avec Ashton. C'est cool de ta part de m'avoir fait un cadeau. » Michael me sourit timidement avant de sortir de ma chambre la tête baissée.

Il y avait encore et toujours ce vide qui se creusait, se creusait encore et encore. Il se creusait jusqu'à ne laisser qu'un petit bout de moi, un petit bout d'humain, d'une personne presque invisible. C'est ses mots qui résonnent dans ma tête, ses mots encore et encore dans un tourbillon infernal, dans une dernière souffrance qui me plonge dans l'obscurité. Il devait y aller avec moi, pas avec Ashton, pas avec son meilleur ami. Peut-être que le pire c'est qu'il m'a juste remercié, en disant: c'est cool de ta part.

Et je me suis rendu compte qu'il me haïssait, que je n'étais qu'un petit bout de chiffon qu'y a prit la poussière parce qu'on l'a trop usé et maintenant personne ne l'utilise. Où alors ce petit bout de chiffon rejète les gens, peut-être qu'il mort ? Mais moi, je suis près à mordre Cameron. Cameron a l'étoffe du petit ami parfait, je pourrais passer ma vie avec lui sans jamais m'ennuyer. Il était beau, intelligent et c'était décidément un dieu du sexe. Mais à mes yeux il n'était pas le plus parfait, ni le plus beau, ni le plus intelligent. Il y avait quelqu'un d'autre qui avait prit la place depuis bien longtemps et personne n'arrive à le faire descendre du trône de mon cœur.

Cette personne est Michael et personne ne pourra le détrôner.

**

A « Cameron »: Tu pourrais m'appeler Cam' ? Faut qu'on parle.

De « Cameron »: D'accord bébé.

Mon téléphone a sonné une fois, deux fois, trois fois et c'est seulement au bout de quatre sonneries que je me suis décidé à répondre, le cœur battant.

Conversation téléphonique:

Allo ? Ma voix brisée et hésitante me donnait envie de me foutre des claques.

Hey babe. Comment tu vas ? Au contraire, la sienne était un mélange d'assurance et de désir.

Pas trop mal. Mais écoute, je hmm... faut qu'on parle ok.

De quoi tu veux parler Luke ? Un rire nerveux entre deux paroles me parvint. Tu m'inquiètes.

Ouais, je... tu sais je t'apprécie beaucoup Cameron. T'es beau et intelligent, t'es presque parfait et aucun mec devrait te lâcher franchement.

Tu veux me quitter, c'est ça Luke ?

Je... ouais. Je soupirai.

Je sais que t'aime Michael, c'est tellement évident et j'espérais que tu t'en rendrais compte un jour, mais j'avais peur de ce jour tu sais. Parce que ce jour tu me lâcheras, et ce jour c'est aujourd'hui.

Non, non Cameron. Je... je veux pas te faire de mal.

Je vais bien. C'est pour toi que je m'inquiète. Quand est-ce que tu comptais me parler de tes cicatrises ? Et si tu crois que je ne les ai pas vue c'est loupé. Qu'est-ce qui cloche avec toi Luke ? T'es tellement un inconnu à mes yeux et pourtant ça fait un mois qu'on est ensemble. T'es devenu imprévisible au fil du temps, complètement à l'ouest depuis pas longtemps. Tu parles plus, tu souris plus et tu manges presque plus. Tu te fais bouffer par tes démons. Et j'ai tout le temps l'impression que c'est moi qui t'es changé. Est-ce que c'est ma faute Luke ? Est-ce que c'est moi qui t'es transformé en ce que t'es, un corps sans vie ?

La douleur change les gens.

Fin conversation téléphonique.

J'ai raccroché comme un con. J'ai raccroché en larmes parce que ses mots m'ont absorbés, complétement. Et j'avais l'impression d'être étranger à moi, d'être juste un con qui reste à attendre que sa vie passe devant lui parce qu'il court après quelque chose qui n'existe pas, quelque chose d'invisible mais qui lui est indispensable. J'ai soupiré et ma porte s'est ouverte.

« J'y vais. Jack est déjà au lit. » Il ne m'a pas regardé, il avait juste la mâchoire crispée.

« Tu vas où Michael ? » J'ai arqué un sourcil.

« Au concert, c'est ce soir. Tu devrais le savoir c'est toi qui m'a acheté les places. » Il soupira et il s'apprêta à fermer la porte.

« Attend ! » J'avais crié un peu fort mais il s'était arrêté en soupirant. Il portait un tee-shirt de Linkin park avec son jeans slim et ses converse beiges, des nouvelles. « Profite bien. »

« Ouais. Merci. »

Il est partit, encore une fois.

Happy ending. [Muke]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant