J'avais juste ignoré sa question laissant mes yeux fixés la télé. Et, prétextant que c'était l'heure d'aller à la douche, je l'ai fais monter à l'étage sans aucune réponse. Jack est monté à la douche pendant que je baillais restant devant la télé. C'était toujours le même passage, toujours le même scenario et c'est vrai que je devrais en avoir marre, je devrais même ne plus avoir envi de regarder vu mon âge mais je restais bloqué dans une sorte d'enfance, c'est vrai que la souffrance est inévitable, qu'elle arrive sans prévenir et qu'elle tore les tripes à ces personnes qui essaient de l'éviter encore plus, mais peut-être qu'en ne grandissant pas j'arriverais à l'éviter ?
Michael a descendu les escaliers à pas de loup, posant ses pieds délicatement sur les planches de parquets qui grinçaient, essayant de ne pas faire de bruit pour ne pas que je l'entende mais son petit juron lorsque la troisième marche grinça le trahit.
Son visage me donnait envie de l'étrangler, j'avais envie de lui arracher l'estomac et de lui tordre la nuque pour que plus jamais je n'ai à entendre le moindre murmure de sa respiration, le moindre petit souffle. Sa présence me donnait envie de crier, peut importe quoi mais elle me donnait la rage. Son être faisait bouillir mon sang. Mais je suis resté assis, je n'ai pas bougé.
«Ben Hemmings, tu ne me cours pas après ?» Il avait un de ces regards interrogateur un peu perdu.
«Je suis mature Michael, comparé à d'autre de cette maison.» Je marchai vers l'endroit où il se trouvait. «Je me vengerais au moment où tu t'y attendras le moins.» Chuchotais-je tout près de son oreille même si sa présence me dégoutait presque.
Jack est sortit de la douche et je lui ai fais son sac et son goûter, mais je ne savais faire que des tartines de nutella alors je lui ai fais deux. Le bus est passé le prendre devant la maison, klaxonnant un grand coup pour informer de sa présence. C'était un grand bus jaune, comme dans les films avec des enfants qu'on entendait crier de l'extérieur, on voyait les garçons tirer les cheveux des filles, celles-ci criant tout l'air de leur poumons. Puis il avait ce gros chauffeur, soupirant et sans autorité, surement divorcé et sans diplôme. Et le seul travaille qu'il avait pu trouver était chauffeur de bus. Jack me tenait la main le long de l'allée et je l'ai lâché pour qu'il monte dans le bus en lui lâchant un sourire et un « passe une bonne journée ». Puis, j'ai du me retrouver seul avec Michael dans cette grande maison.
« Bon, on va au lycée en voiture ? » Il soupira en prenant son sac.
« Tu crois vraiment que je vais t'amener ? » Rigolais-je.
« Le bus est passé il y a longtemps, t'as pas le choix. » Il leva les yeux au ciel.
« Bien sur que si j'ai le choix. C'est ma voiture, la mienne. » Je pris les clés et mis mon sac sur mes épaules avant de partir, lui montrant mon majeur avant de claquer la porte.
Je suis sorti et j'ai écouté pendant quelques secondes la ville se lever. J'ai écouté le bruit des voitures avec les personnes qui partent pour aller à leurs boulots. J'ai écouté les insectes qui se réveillent et les petits oiseaux réclamer de la nourriture à leurs parents, avant que ceux-ci arrivent pour les faire taire avec un grand amour. Je suis monté dans ma voiture et suis partit en direction du lycée.
Ma voiture était ce genre de voiture dans laquelle on avait pas envie de monter. C'était un vieux modèle allemand que mon père m'avait offert pour mon permis que j'avais eu à noël. Il avait du l'acheter au voisin, rien de bien cher, parce que cette voiture était vraiment la pire voiture que j'aurais de toute ma vie. C'était un vieux tas de ferraille plein de rayures, et l'intérieur n'était pas mieux: des tâches sur les sièges et une odeur que les parfums d'intérieur n'arrivait pas à masquer. Elle tombait souvent en panne et passer les vitesse était un véritable calvaire. Mais peut importe si les choses, les objets ou bien les personnes sont vieilles elles ont toujours une histoire, une valeur sentimentale pour les personnes qui les possèdent, les aiment. Cette voiture est celle où, avec Calum, j'ai chanté, crié, mangé macdo, fumé pour la première fois. Elle représente tellement de chose pour moi que pour rien au monde je l'échangerai.
Je suis arrivé au lycée et je suis allé en cours. J'étais juste à l'heure et je n'avais pas eu le temps de croiser Calum mais je le verrai à la pause. Je me suis assis au fond de la salle, contre le radiateur même s'il ne faisait pas froid. Le prof est arrivé et a commencé son cours sur la philosophie. Au bout de vingt minutes on a toqué à la porte, et une tête colorée et entrée, essoufflée.
Michael m'a fait signe qu'à la sortie j'étais littéralement mort.
Oups ?
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Happy ending. [Muke]
Fanfiction"L'amour a des dents dont les morsures ne guérissent pas" - Stephen King