Je devais être prêt pour partir ce soir. Partir. Ce mot me causait des frissons incontrôlables dans le dos, hérissant douloureusement mes poils. Partir chez Michael. C'était stupide de ma part d'accepter ça, de me dire que peut-être j'arriverais à vivre dans la même maison. J'essayerais forcément un jour de l'étrangler dans son sommeil ou de mettre du poison dans son repas. Il est tellement insupportable avec les gens, tellement ignoble et arrogant.
Je n'avais pas encore annoncé à mon père que je partais. J'avais peur de le laisser tout seul ici, dans une maison beaucoup trop grande pour lui, un espace de vie trop important, dans cette maison où le désespoir et infini et où règne une atmosphère morbide. J'avais peur de le laisser au milieu des cartons de pizzas et de cette odeur de renfermé qui lui pourrissait la peau lorsqu'il dormait sur ce vieux canapé. Je voulais lui dire, avant de partir, toute ces choses blessantes mais aussi celles qui font du bien à entendre, celles qui réconfortent.
J'ai fais mes bagages, entassant tout dans ma plus grosse valise. J'ai tout fourré au son de Panic! at the disco dans mes enceintes. J'ai tout vidé, mes posters, mes affaires, mon ordinateur, tout. Ma chambre était vide. Elle était vide de sens, on ne devinait plus qu'un adolescent avait vécu ici toute sa vie, on ne voyait plus qu'un bout de cette maison triste, qui pleure. Un petit coin d'ombre au fond du couloir de l'étage, dans le coin de plus sombre. On y devinait des ombres dansant sur les murs la nuit quand les feuilles de l'arbre tout près se secouait. On voyait des monstres dans les placards, des mains avec de longs ongles qui sortaient de l'ombre de la journée.
J'ai regardé ma chambre et j'ai descendu les escaliers qui pleuraient sous mes pas silencieux alors que mon père était en train de prendre un médicament contre les maux de tête.
« Papa ? Je peux te parler ? » Dis-je en restant à l'entrée de la cuisine.
« Oui. » Il ne se retourna même pas.
« Tu as toujours été un père indigne. Pourtant, je suis encore là papa. Je suis encore là pour te supporter, pour supporter le fait que tu rentres toujours bourré et fatigué d'avoir trop baisé des chattes. Je devrais te reprocher beaucoup de chose, toute les erreurs que tu as commise envers moi et tout le monde. Comme me laisser me démerder à trouver du travail alors que toi tu t'en fiches complétement de trouver un job ou pas. Le fait que tout les soirs je me couche tard pour travailler et avoir des bonnes notes. Je suis fatigué en permanence et la seule chose que tu fais quand on se croise c'est me dire que la maison est dégueulasse et que je suis une simple et énorme erreur, alors que je sais que ce n'est pas vrai. Maman m'a dit que tu me désirais alors qu'est-ce qu'y t'ai arrivé ? T'as pas le droit de tout mettre sur le dos de maman en permanence, de te cacher derrière cette excuse de deuil. Je ne devrais pas te pardonner pour tout ça papa mais je l'ai fais. Alors maintenant j'ai trouvé un nouveau travail, je vais faire du babysitting pendant un an chez des gens. Je vais partir un an là-bas et j'ai peur de te laisser seul parce que tu ne pourras pas te débrouiller. Je t'enverrais l'argent par courriel mais si tu as des problèmes, peut importe lesquels, appelle-moi, et ne garde pas ta fierté pour toi papa. »
Mon père n'avait pas bougé, il avait juste gardé les bras tendus sur le comptoir, submergé par les sentiments qui défilés dans son corps, paralysé par mes paroles trop dures pour lui qui, pendant toute ses années, il n'avait entendu ma voix que pour assouvir ses simples désirs égoïste. Il s'est retourné et à marcher vers moi d'un pas décidé et déterminé. Il m'a regardé de ses yeux pleins d'étoiles brisées et m'a prit dans une étreinte maladroite et douloureuse et ,je l'ai serré contre moi. Il avait l'air tellement frêle comparé à moi, un petit homme farouche avec une barbe mal rasée et des yeux en permanence dans le vide qui regardaient toujours ailleurs. Un homme au grand cœur mais qui le cache trop. Un homme un peu trop abimé lui aussi.
« Je t'aime fiston. » Je hochai la tête et je me suis dégagé pour remonter dans ma chambre chercher mes affaires.
Nous étions samedi aujourd'hui et les oiseaux chantaient sous la chaleur accablante de l'Australie. J'ai descendu mes affaires, sans regarder derrière moi, sans porter d'importance à mon passé, sans vraiment regretter. Je suis monté dans ma veille voiture et j'ai roulé jusqu'à ma nouvelle maison, cette immense maison vide en sentiments et je me suis garé dans l'allée: la grosse voiture noire n'était déjà plus là, ils n'ont même pas attendu que j'arrive.
Il y avait des cris de petit garçon effrayé et d'autre d'animaux enragés qui se rapprochaient de plus en plus de l'entrée me laissant dans l'incompréhension. Deux petites mains se sont vite attachés autour de mon buste et un torse se soulevait rapidement contre mes jambes. Jack s'accrochait à moi, son visage dégoulinant de larme qui laissaient des traces humides sur leurs passages.
« Et bonhomme, qu'est-ce qu'il y a ? » Demandais-je en le soulevant et en le prenant dans un petit câlin.
« C'est Michael... il...il me frappe fort ! » Pleura-t-il contre moi.
« Michael est méchant. Tu ne devrais pas pleurer pour lui. » Dis-je en déposant un baiser sur son front.
Michael arriva à grands pas, d'un air menaçant, tel un animal à la recherche de son déjeuné, le regard remplit de rage voyageant dans ses veines, faisant battre plus fort celle de son cou et les tempes sur son front alors qu'il prononçait des jurons incompréhensible.
« Qu'est-ce que tu vas faire maintenant Clifford ? » Demandais-je en arquant un sourcil.
« Pose-le ! Je vais le tuer ! » Cracha-t-il.
« Hors de question. Il ne t'a rien fait. »
« Il est rentré dans ma chambre alors que c'est interdit, et il le sait ! »
« Ce n'est pas une raison. » Je soupirai en reposant Jack au sol. « Je vais chercher mes affaires. » Je me tournai vers Michael. « Et ne touche pas au moindre de ses cheveux, c'est clair ? »
// BONNE ANNÉE J'ESPÈRE QUE VOS RÊVES SE RÉALISERONT. JE VOUS AIMES FORT FORT FORT FORT. //
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Happy ending. [Muke]
Fanfiction"L'amour a des dents dont les morsures ne guérissent pas" - Stephen King