Chapitre huit.

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On se pose souvent trop de questions, trop de pourquoi, comment, où ? On s'entête à vouloir connaître la réponse alors qu'elle est juste sous nos yeux, sous notre nez, c'est aussi simple que ça. On se donne mal au crâne à vouloir réfléchir alors que suivre nos vulgaires sentiments d'humains nous ferait connaître la réponse. Et ma question était simple.

Pourquoi Michael ne m'aimait-il pas ?

J'avais beau chercher, remonter dans des souvenirs récents ou anciens, essayer de voir une véritable erreur que j'ai commise avec lui mais il n'y avait rien, rien du tout. J'avais juste en souvenirs ses sourires en coins lorsqu'il me bousculait, son regard haineux et méprisant quand nos yeux se croisaient. Je ne lui avais jamais rien fait, j'avais toujours était aimable avec lui, poli, serviable. A chaque fois que nous avions un devoir en commun à faire tout les deux je le faisais toujours pour lui. J'ai toujours tout fait pour qu'il m'apprécie, pour que nous ayons une bonne entente tout les deux, pour ne pas blesser Calum surtout. Avant, nous étions « amis » parce que Calum le connaissait un peu, mais il ne m'avait jamais apprécié et pourtant j'avais tout fait pour.

Il m'avait toujours évité, mais tout a commencé vers le lycée, quand Calum est partit avec moi plutôt qu'avec lui, depuis il me fuit comme la peste. Je ne sais pas si c'est parce que je lui ai pris son ami, par cause de jalousie. Ils jouent encore au foot ensemble, et même, des fois je vais manger tout seul pour ne pas les embêter. Même si Calum me dit toujours que ce n'est pas vrai, qu'il m'aime bien aussi, je sais qu'il me ment. Michael ne m'aime pas et ne m'a jamais aimé. Il avait toujours ce sentiment dans ses yeux, ce sentiments de rage envers moi, retranscrit par cette couleur verte.

J'ai soupiré et je me suis levé, question d'insomnie. Toute les nuits c'était la même histoire, le même cauchemar éveillé, toujours la même chose. Je suis descendu alors que la grande maison était plongée dans un silence, un silence de marbre, aussi glacial que le carrelage, aussi froid que de la glace. J'ai commencé à me diriger vers la cuisine mais les ombre m'effrayaient, elles menaient une danse endiablée entre elles, se touchant, s'étranglant puis se relâchant délicatement. Des fois, elles s'effleuraient du bout de leurs longs ongles pour finir par se séparer. Ces ombre me faisaient peur, j'avais l'impression que rien qu'en bougeant elles s'infiltraient en moi, qu'elles me bouffaient, comme si elles se nourrissaient de mes peurs et que ces créatures diaboliques devenaient plus grandes, plus effrayantes. Mais j'étais souvent le seul à les voir, ces ombres. Et c'était bien la principale cause de mes insomnies.

Je me suis fait un thé à la vanille et je suis allé me poser sur le canapé en allumant la télé, mais le problème c'est que les programmes de la nuit sont complétements à chier. J'ai bu mon thé, en regardant un documentaire sur les méduses, avec cette voix d'homme monotone dans les oreilles, mon cerveau n'arrivant pas à comprendre ces phrases au sujet du poison de ces étranges animaux. Même si je savais que le thé excité et que je n'arriverais probablement pas à dormir de la nuit je l'ai bu en entier pour finir par me lever et faire les cents pas dans la cuisine, toute les lumières allumées pour ne pas me faire bouffer par mes démons, pas cette nuit.

Au bout d'une heure j'ai commencé à sentir la fatigue monter dans mon maigre corps, elle commençait à envahir mes yeux, essayant de clore mes paupières, puis elle se dirigeait lentement vers tout les membres de mon corps. Je suis monté dans ma chambre et je me suis couché avant de m'endormir vers cinq heure: la nuit a été courte, vraiment très courte.

**

Le matin était un vrai torture pour moi. Pas de motivation, rien de ça, juste l'envie de rester dans mon lit et de continuer à dormir toute la journée. Je suis resté cinq minutes sur mon matelas, les yeux encore clos, j'ai presque faillis me rendormir. Plongé dans un demi sommeil quelque chose m'a atterri violemment sur le visage. C'est vrai qu'au début je n'ai pas vraiment comprit, j'ai juste eu le réflexe de m'asseoir sur le lit en ouvrant grand les yeux comme si tout d'un coup la fatigue c'était envolée.

Il était là, un seau vide à la main en train de rigoler à sa blague, qui n'était même pas drôle. Son visage rouge, coupé d'oxygène était contracté par les rires. Il se tenait l'estomac, essayant de se calmer mais en vain. Il était insupportable, complétement con et sur le coup j'avais envie de le tuer, de lui cogner la tête contre le mur.

« Bon matin ! » Réussi-t-il a articuler entre deux fou rire.

« Je vais littéralement te tuer Clifford. » Crachais-je en me levant.

Et c'est une course poursuite qui commença dans toute la maison. Je lui courrais après, lui criant de revenir pour que je l'achève mais il arrivait malgré ses rires à aller plus vite que moi. Nous avons couru dix bonne minutes avant qu'il aille s'enfermer lâchement dans les toilettes tel le gamin qu'il était.

« Tu ne t'en sortiras pas comme ça Michael Gordon Clifford ! Crois-moi sur parole. »

« Je t'avais dit que je me vengerais. » Je savais qu'il haussait les épaules parce que c'est ce que j'aurais fait.

Je suis remonté dans ma chambre changer mes draps et prendre une douche. Je me suis habillé et je suis descendu à nouveau: Jack était sur le canapé en train de regarder les dessins animés, calmement sans rien demander de plus. Il avait encore son doudou entre les doigts, son pyjama trop grand tombant sur ses chaussons dinosaures et ses cheveux ébouriffé tombaient sur son visage rond.

« J'espère que je ne t'ai pas réveillé à cause de l'autre idiot... Tu veux déjeuner ? » Demandais-je en souriant et il hocha la tête.

Je suis partie à la cuisine et je lui ai fais des tartines de nutella avant d'aller m'asseoir à côté de lui et de lui donner. Il en prit une et la mâcha lentement en regardant pokémon.

« J'adore ce dessin animé moi aussi. » Je rigolai doucement.

« Moi, je regarde tout les matins, avant Michael regardait avec moi mais il a arrêté. » Il sourit en haussant les épaules avant de reprendre une bouchée de sa tartine.

Je ballai et il tourna la tête vers moi.

« Dis Luke, pourquoi tu dors pas la nuit ? » Il me regarda de ses yeux verts.

Merde, sur le coup je n'avais aucune excuse.



Happy ending. [Muke]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant