Chapitre sept.

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Je suis allé chercher mes affaires dans ma voiture, la maison plongée à nouveau dans un silence sinistre, un calme inquiétant. J'ai monté les escaliers en acajou et j'ai marché le long du couloir dont les murs étaient ornés de quelques rares photos de famille.

C'était une chambre, tout ce qu'il y a de plus banale. Des murs peint d'un blanc éclatant avec un sol fait du même carrelage que le reste de la maison. Elle était grande cette chambre, un lit double était posé perpendiculairement au mur du fond. Une chambre sans histoire comme la mienne, juste des meubles posés contre des murs sans vie, sans histoire à me conter pendant mon sommeil.

Mes valises ouvertes en grand sur mon lit, j'ai commencé à ranger mes vêtements dans le gigantesque placard coulissant de ma chambre. Un craquement de parquet venant du couloir me montra qu'une petite tête blonde venait de passer l'encadrement de la porte. J'ai légèrement sursauté avant de peindre un petit sourire rassurant sur mon visage, voyant la mine du petit garçon éteinte.

« Jack ? Tu as un problème ? » Demandais-je en fronçant légèrement les sourcils.

« Non. » Il haussa les épaules. « Michael est partit dans sa chambre. » Il regarda par terre et releva les yeux. « Je peux t'aider ? » Demanda-t-il timidement.

« Bien sur que tu peux m'aider ! Viens. » Je souris grandement, effaçant l'inquiétude de mon visage.

Il s'approcha de ma valise, prit quelques vêtements avant de les plier et de les ranger maladroitement dans mon placard. Le silence se prolongeait dans la maison. On pouvait entendre les jurons que Michael lançait de sa chambre, ainsi que ses doigts qui tapaient frénétiquement sur sa manette de jeux. J'ai sorti mes poster et mes photos avec Calum, et la seule que j'avais de moi et mon père.

Je n'avais qu'une seule photo de nous deux, mais les souvenirs étaient imprimés dans ma tête, vivant à chaque pensée que j'accordais à ce moment. Nous étions à la plage, une journée inoubliable. Il y avait ma tante aussi, celle du côté de mon père. C'était le soir et nous avions pique-niqué alors que le soleil se couchait et mon père venait de me raconter une de ses blagues débiles qu'il avait l'habitude de me dire, et nous avions explosés de rire, un vrai rire, un rire pure qui se transmet rien qu'en un regard. Je n'avais pas loin de huit ans, encore innocent et heureux.

Cette photo est le seul souvenir heureux que j'ai de mon père, mais elle me redonne un peu d'espoir dans mon chaos intérieur.

« Dis Luke. » Je tournais la tête vers Jack. « Pourquoi tu restes pas chez toi ? Moi je voudrais pas aller habiter avec Michael, même si là je suis obligé. »

« Tu sais Jack, le monde des grands et compliqué. Mon papa ne s'occupe plus de moi et n'a pas de travail, comme ton papa et ta maman en ont. Alors je suis obligé d'en avoir un moi aussi. » Je souris tristement au petit garçon.

« Mais est-ce que papa et maman rentrerons pour noël Luke ? Parce que je sais qu'ils travaillent beaucoup, mais moi je veux qu'ils fassent noël avec moi. »

« Ils ne seront pas là pour noël j'en ai bien peur. »

Les yeux du blond se remplirent de larmes, et je le pris dans mes bras, le serrant doucement en le berçant. Je n'avais pas beaucoup d'arguments face à la détresse d'un enfant, pas beaucoup d'argument pour essayer de lui faire comprendre que ses parents faisaient ça pour lui et qu'ils l'aimaient.

« Papa et maman son méchant. » Sanglota-t-il dans mon cou.

« Ils veulent seulement ton bonheur petit ange. »

Deuxième mensonge.

« Non, ils veulent que je sois triste. » Il sanglotait plus fort et je le serrai contre moi.

« Ne dis pas de bêtise. Allez, arrête de pleurer. » Je séchai ses larmes et le portai jusqu'à sa chambre. « Tu veux qu'on joue à un jeu ? » Demandais-je en souriant.

« Oh oui ! » Il sourit en reniflant, passant un main sur tout son visage.

Nous avons joués pendant un long moment à plein de jeux que Jack avait inventé. Un coup j'étais un cow-boy qui devait le poursuivre et la seconde d'après j'incarnai la princesse en attente de son vaillant chevalier. J'ai beaucoup rit cet après-midi, j'ai appris qu'il n'en fallai pas tant que ça pour atteindre le bonheur, juste trouver les personnes qui arrivaient à nous rendre heureux. La porte de la chambre s'ouvrit et un silence s'abattit sur la chambre. Michael lança un regard plein de dégout à son frère, soupirant.

« J'ai faim, fais-moi à manger. » Il soupira en tenant son ventre.

« Je ne suis pas ta boniche Clifford, alors démerdes-toi si tu as faim. » Je lui fis un sourire hypocrite. « Je ne sais pas, fais toi des pâtes. » Je haussai les épaules et il eut un rire amère. Je ne devais pas avoir l'air crédible avec cette couronne sur la tête.

« Tu fais ce que je te dis, tu es obligé de toute façon. »

« Ah bon ? Tu veux que j'appelle tes parents pour vérifier ? » Je arquai un sourcils enlevant la couronne la lançant au bout de la pièce.

« Ben vas-y, si ça te fait plaisir. » Il roula des yeux.

Je sortis mon téléphone de ma poche et composai le numéro de sa mère. J'allai appuyer sur le petit téléphone vert, mais Michael m'arrêta avant.

« Ok c'est bon. » Il soupira comme un gamin qui n'avait pas eut ce qu'il voulait. « Mais la prochaine fois, tu feras ce que je te dis. » Cracha-t-il entre ses dents avant de claquer la porte avec une violence qui me fit sursauter.

Et j'ai soupiré avant de m'excuser au près de Jack d'avoir lancé sa couronne de princesse que son amie lui avait prêtée.


Happy ending. [Muke]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant