Chapitre dix-sept.

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Cameron m'avait ramené en moto et il était censé venir me chercher à vingt heure ce soir. Il avait aussi déposé un baiser sur ma joue, me faisant rougir. En rentrant dans la maison Jack était déjà là alors que je devais passer le chercher après avoir posé mes affaires. J'ai froncé les sourcils alors que je le prenais dans mes bras pour lui faire un câlin.

« Qui est venu te chercher à l'école ce soir Jack ? » Demandais-je en déposant un bisou sur sa petite joue.

« C'est Michael. Il m'a dit que tu ne viendrais pas et que je ne devais plus te parler parce que tu brisais le cœur des gens. » Il chuchota cette dernière phrase, essayant de paraître discret.

J'ai froncé les sourcils à nouveau. Je brisais le cœur des gens ? Cette phrase tournait dans ma tête et c'était la voix de Michael que j'entendais. C'était sa voix brisée par des larmes qui montaient dans ses yeux, comme le jour où il m'a trouvé dans la salle de bain. Cette voix tournait encore et encore, comme un tourbillon, dépourvu de réflexion, il n'y avait que ces sentiments.

Ce sentiment d'être brisé.

« Tu sais où est ton frère, trésor ? »

« Dans sa chambre, je crois qu'il joue à la console. » Il haussa les épaules et fit une moue. « J'ai faim Lukey Poo. »

Je lui souris tendrement avant de tartiner du pain avec du nutella et de lui remplir un verre de jus d'orange. Je le regardai quelques secondes manger. Jack était une copie conforme de Michael, exactement le même, peut-être en plus gentil. Peut-être que Michael était comme ça avant mais qu'il a changé en rencontrant les mauvaises personnes. Mais la douleur change aussi les gens. Et si son homosexualité l'avait changé ? Peut-être. Je soupirai et laissai Jack finir son gouter pour monter parler avec Michael. Même si je n'en avais pas vraiment envie, la phrase de Jack restait bloquée dans ma tête. Je montai maladroitement les marches et arrivai devant la chambre du décoloré.

Je soupirai un grand coup avant de légèrement ouvrir la porte, pour passer simplement ma tête. La pièce était plongée dans un noir ténébreux et la seule lumière était celle de la télé qui éclairait assez la pièce pour que je le vois. Il était là, allongé sur son lit , son casque sur ses oreilles et la manette en main, qu'il maniait parfaitement appuyant à une vitesse incroyable sur les touches. Il s'était changé pour enfiler un simple jogging et un sweat.

Michael était beau. Il était même magnifique.

« Hey Michael. Est-ce que je peux rentrer ? » Demandais-je en lui lançant un petit sourire nerveux.

« Ouais. » Il haussa les épaules, ne me regardant même pas. Je me suis légèrement avancé, laissant la porte ouverte. « Ferme la porte. » Son ton était froid et méchant et j'eus un pincement au cœur.

Je suis allé m'asseoir à côté de lui, regardant l'écran en face de nous. Il ne me regardait même pas, même pas un sourire, rien du tout. Il appuyait juste machinalement sur les touches de sa manette, évitant les zombies virtuels qui fonçaient sur nous. J'avoue avoir sursauté plusieurs fois, mais il n'eut même pas un sourire en coin comme il aurait eut. Il a juste continué à jouer à ce jeu stupide. J'ai soupiré fortement, montrant mon désaccord mais toujours rien. Je toussotai tournant la tête vers lui mais toujours rien, à croire qu'il ne m'entendait pas. J'étais complétement invisible. Comme on dit, « aux grands maux, les grands moyens. ». Je me suis levé de ma place et j'ai débranché sa console.

Radical comme technique.

Il tourna la tête vers moi et son regard plein de rage et de peine se planta dans le mien.

« Est-ce qu'on peut parler maintenant ? » Je me rassis sur le lit, devant lui et lui ôta son casque malgré son geste de recul. Il ne répondit pas. « Qu'est-ce qu'il se passe Michael ? » Demandais-je gentiment.

Pas de réponse.

« Pourquoi tu ne me répond pas ? » La colère se propageait lentement dans mes veines. Je voulais vraiment lui parler, pour mettre les choses au clair. Je soupirai ne voulant pas m'énerver. « Écoute, si tu ne veux pas parler je ne vais pas te forcer. Mais est-ce que tu vas à la fête d'Ashton au moins ? »

« Ouais. » Il regarda l'heure sur son téléphone. « Tu n'as pas le droit d'y aller, tu dois garder Jack je te rappelle. »

« Mais... Je- » Il me coupa.

« Ta gueule, ça se discute pas. »

S'en était trop. Trop d'insulte, trop de sécheresse, trop de trop. Je serrai les poings et lui donna une violente gifle, sa tête partant sur le côté. Il n'avait pas à me parler comme ça je n'étais pas sa chienne. J'avais l'impression que Michael avait disparu, qu'il était redevenu comme avant, le même. Les larmes montèrent dans mes yeux.

« Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait à mon Michael ? » Je reniflai et partis de sa chambre en claquant la porte.

Je suis descendu dans le salon où Jack regardait les dessins animés. Il me vit et me regarda bizarrement.

« Michael t'as fait bobo ? »

« Non, bien sur que non. » Je souris essuyant mes larmes. Jack se leva et se mit sur la pointe des pieds pour me toucher le cœur.

« Est-ce qu'il t'a fait bobo à l'intérieur ? »

J'éclatai en sanglot, littéralement.

« Ne pleure pas Luke, j'ai de la colle pour recoller ton cœur. »

Happy ending. [Muke]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant