Chapitre quinze.

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Une semaine, une putain de semaine s'était écoulée depuis que les lèvres charnues de Michael s'étaient posées sur les miennes. La sensation de sa bouche avide des mes lèvres sur la mienne me poursuivait partout, cette sensation de ses mains tenant fermement ma taille me donnait envie de recommencer et j'avais l'impression de revivre notre baiser tout au long de la journée. C'était comme un enfer infiniment agréable et je me baignais dedans avec mélancolie et bonheur, ces deux émotions se confondant dans ma tête, semant le trouble dans mon esprit. C'est vrai que depuis quelques jours je n'arrivais plus à distinguer le bien du mal comme si mon bonheur se faisait bouffer par ma maladresse à être mal en permanence et je me perdais. Je me noyais dans une infinie tristesse qui me laissait agoniser. C'était comme si, rien qu'en repensant à cette nuit je ressentais tout, tout ce qui était resté au fond, la passion laissait place au bonheur et puis plus rien.

Au lycée personne ne m'adresse la parole, mais ce n'est pas si horrible que ça, solitude est là pour me tenir compagnie et elle ne me laissera jamais. Je suis le garçon que personne ne remarque et c'est peut-être mieux comme ça, j'étais pourtant en train de tomber dans une folie sans fin. J'étais convaincu que ma place était avec la solitude qui était devenu une grande amie. Calum ne me lançait jamais un regard et à cette pensée un acide montait le long de ma gorge, me donnant envie de vomir. De temps en temps, le soir, j'allais dans la salle de bain pour faire des choses que Michael m'avait interdit de faire, et j'y prenais un plaisir malsain, j'arrivais au moins à ressentir la douleur. C'était comme jouer avec le feu, et rien qu'à cette pensée j'arrivais à me sentir un peu plus humain et vivant.

Je sortais du cours de physique-chimie, alors que la sonnerie venait juste de retentir, mais je devais aller fumer ma cigarette, le manque de nicotine m'empêchait de me concentrer normalement. Mes cahiers coincés sous le bras je marchais à un rythme accéléré vers la cours, courant presque mais quelqu'un stoppa ma course en me bousculant, volontairement peut-être. Et si on commençait à se moquer de moi maintenant ? Et si c'était le début de l'intimidation ? Le début des moqueries et du vol de déjeuner, le début de l'agressivité ? J'avalai difficilement ma salive, regardant mes cahiers qui étaient tombés sur le vieux carrelage du lycée et je soupirai avant de me pencher pour les ramasser d'une façon nonchalante. Je pensais que la personne qui m'avait bousculée serait partit en rigolant, faisant un hight five à ses amis mais en redressant un peu les yeux j'aperçus un garçon en train de m'aider à ramasser mes affaires étalés au sol.

« Je suis tellement désolé. » Sa voix était douce et rauque, délicat mélange attirant.

« Ce n'est rien, tu n'as pas à t'en vouloir si tu n'as pas fait exprès. » Je haussai les épaules, ne relevant pas complètement le visage, trop concentré à rassembler les feuilles qui avaient volées hors de mon cahier.

Je me relevai après un petit moment, le dos douloureux et j'aperçus son visage. Il avait ce genre de sourire qu'on n'oublie pas, des dents peut-être imparfaites mais droites. Son regard couleur chocolat était pénétrant et était remplit d'une délicatesse inouï. Sur son nez – un peu trop long- se trouvait quelques tâches de rousseurs, bien que ses cheveux ne soient pas roux mais châtains.

« Hum... Merci de m'avoir aidé ? » Un sourire crispé s'afficha sur mon visage alors que le rouge me montait aux joues.

« Je n'allais pas partir après avoir bousculé un aussi beau garçon. » Il haussa les épaules, un sourire innocent sur le visage et je sentis mes joues chauffer à nouveau.

« Cela aurait été sûrement déplacé à mon avis. » J'eus un petit rire, essayant d'oublier sa remarque qui trottait dans ma tête, oubliant que j'avais envie d'une cigarette depuis une heure.

« Je crois aussi. » Il hocha la tête. « Hum... Je suis nouveau et je crois définitivement que je me suis perdu. » Il soupira regardant son plan. « Tu pourrais me dire où est le bâtiment B s'il-te-plaît ? »

« Oh, bien sur. Tu traverses la cour en largeur et tu es arrivé. » Mon sourire fut plus détendu cette fois si.

« Merci beaucoup. » Son sourire était large et me transperçait. « Au passage, je suis Cameron. »

« Et moi Luke. » Un nouveau sourire jaillit de ma bouche.

« Ça te dirait de manger avec moi à midi, Luke ? » La façon dont il avait articulé mon nom me donna d'étranges frissons le long de la nuque et si il n'y avait pas eut tout ce monde autour de nous, je me serais volontairement laissé embrasser par cette bouche avide de baisers.

« Oui, bien sur. » J'essayais de refouler tant bien que mal mes frissons, les renvoyant au plus profond de ma peau blanche.

« Il y aura tes amis avec toi ? » Cameron arqua un sourcil alors que je baissai la tête.

« Je n'ai pas d'amis... » J'avais murmuré et il allait surement partir avec une excuse pourrie.

« Tant mieux, je ne suis pas très social. A plus tard, Luke. » Il me lança un ultime clin d'œil avant de partir vers le bâtiment B.

Ce garçon me plaisait bien.

Happy ending. [Muke]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant