Chapitre 40 - Coup de chaud

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Lundi 18 Nov 2018

PDV Julian

15h30

Ouvrant l'enveloppe, j'en sors une feuille de papier et la déplie. L'écriture m'est familière mais je ne remets pas de nom dessus. Mes yeux happés par l'encre bleue, je lis et comprends dès la première phrase à qui j'ai affaire.

" Je ne sais pas vraiment par où commencer, mais c'est la moindre des choses de vous présenter des excuses. Je me doute que vous n'avez pas vraiment envie de lire cette lettre. Peut-être même que l'envie de la déchiré, de la jeter ou de la brûlé est en ce moment même en train de vous passer par la tête...M.McAlister, je m'en veux terriblement de vous avoir fait endurer tout ça...Vous avez toujours été si gentil avec moi et moi je me retourne contre vous en prétendant vous aimez. Ce que j'ai fait est abominable et les raisons pour lesquelles je l'ai fait sont inexcusables. Je vais vous les exposer mais aucune ne justifie ce que j'ai fait, aveuglé par la douleur je ne m'en rendais pas compte. En rentrant de Londres, je savais que vous alliez rencontrer le proviseur pour tout lui raconter et j'ai pris peur. Mes parents qui me détestaient déjà allaient apprendre que leur fils était qu'un sale pédé. Déjà que selon eux, j'étais une erreur de la nature, là je tomberais encore plus bas...et de plus à ce moment-là, je pensais vous détester à cause de votre rejet, je sais maintenant que c'est pas vrai...

La veille du retour au collège, lors du repas avec mes parents, comme toujours ils ont fait comme si j'étais pas là, m'ignorant, je me suis jamais senti exister pour eux. Contrairement aux autres parents, ils s'en fichaient de savoir comment c'était passé mon voyage. J'étais en colère contre vous, contre eux et j'avais la boule au ventre de peur qu'ils apprennent pour moi. Sans réfléchir, je l'ai dit " Je crois que je suis gay". Un malaise s'est installé, pour la première fois du repas, ils m'ont regardé, puis ma mère a fini par dire " Mais non, c'est impossible, tu ne peux pas être comme ça, nous t'avons bien élevé". J'ai poursuivi et c'est là que ça a dérapé " J'en suis sur grâce à mon prof de musique, il m'a embrassé, j'ai aimé". Cette fois, c'est mon père qui a réagi cognant ces poings sur la table: " Comment ça, il t'a embrassé! C'est quoi cette histoire! Il n'avait pas à faire ça! Et ma mère a ajouté " il t'a touché?" Ils me regardaient comme si pour une fois j'étais digne d'intérêt, que ce qui m'arrivait avait une importance pour eux et me souvenant au même instant de vos paroles comme un coup de poignard" Je ne t'aime pas", j'ai éclaté en sanglots. Ils ont pris mes pleurs pour un oui et je ne les aie pas une seule fois contredit. Le lendemain nous sommes allés au commissariat, j'avais l'impression que finalement je comptais pour mes parents et j'avais toujours mal de votre rejet alors j'ai menti au commissariat...Je voulais me venger et garder l'attention de mes parents...Si vous saviez comme je regrette...comme je me déteste...

La pseudo attention que mes parents m'accordaient une fois votre emprisonnement, n'a plus existé. J'avais terni leur image auprès de leurs collègues, auprès des gens. Ils recevaient leur compassion, leur pitié, tout ce qu'ils détestent. De là j'ai plus mis les pieds en cours, ils ont pris une prof pour me les faire à la maison, et n'ont plus fait attention à moi. A ce moment-là, je n'en n'avais pas idée mais je souffrais d'une profonde dépression...pourtant quand on se taille la peau c'est évident qu'il y' a un problème...mais me couper était devenu un acte normal, comme se nourrir. Puis y'a eu ce soir, ou j'ai entendu mes parents dire que vous aviez été tabassé en prison, ces pourritures fêtait ça avec un verre d'alcool. Mon cœur à moi s'est serré, je voulais me punir alors je suis vite remonté à ma chambre et je me suis taillé. Mes sentiments pour vous me sont revenu en pleine face, les regrets m'ont déchiré le ventre, ma lame de rasoir me semblait le seul exécutoire pour me faire payer d'être cet être si horrible. J'avais jamais ressenti une haine aussi forte envers moi...Si vos amis n'étiez pas arrivé, j'aurais surement des marques sur tout le corps aujourd'hui. Je ne sais pas pourquoi mais ils ont été gentil et ils m'ont aidé, ils ont passé la nuit à l'hôpital auprès de moi, puis nous sommes allé au commissariat au petit matin.

Ne Cesse jamais de croire en nous ( BxB Ju-tristan Tome2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant