Je m'y étais préparé...

5K 354 15
                                    


Le lendemain, j'entre dans le lycée avec une énorme boule au ventre. Je m'étais dit que ce n'était pas grave si Kelly ne me parlait plus. A ce moment là, je devais être à moitié ivre à cause du milk-shake. Je sais que c'est impossible mais je devais trouver une excuse.

J'aperçois Kelly, juste en face du banc réservé à Reban et sa bande. Je décide quand même d'aller la voir. Malheureusement pour moi, avant que j'ai pu lui dire quoi que ce soit, Reban me coupe la route :

- Alors ? Elle est où ta poule ?

- J'en ai pas.

- Alors on se voit à la sortie pour discuter de tout ça.

"Discuter" ? Tu parles. Je sais parfaitement ce qui m'attend à  la sortie.

Je me dirige ensuite vers Kelly mais elle se lève et rejoint la fille brune du Rollerdrop. Et c'est comme ça toute la journée, moi qui tente de lui parler et elle qui m'évite.

La cloche sonne, c'est la fin des cours. Je souffle, je m'y suis préparé toute la journée. Et puis, je le mérite. Je me dirige vers le portail et un des sbires de Reban me prend pour m'amener derrière le lycée, là où personne ne va jamais. Puis, il me met face à Reban, qui n'a jamais été aussi arrogant :

- Je pourrai te laisser partir mais j'ai une réputation à tenir tu comprends. Si je te laissais partir, je devrai laisser partir les autres aussi. Et puis, je t'ai laissé bien plus de temps que prévu.  Je voudrai juste entendre ton excuse.

- J'ai pris la mauvaise fille. Elle était difficile.

- Dis plutôt que t'as pas eut les boules de lui demander de sortir avec toi.

- Tu as raison. C'est exactement ça.

- Bon, fini le blabla. Je préfère l'action pas toi ?

Avant que j'ai pu répondre quoi que ce soit, je reçois un coup de poing dans le nez. Une douleur fulgurante explose dans mes tempes, en même temps que je chute. Ma tête heurte le sol avec un bruit sourd et des coups de pieds viennent se planter dans mon ventre. Je me plie en deux et me recroqueville sur moi-même. Les images deviennent floues et je sens que quelqu'un me met sur le dos. Puis je sens que quelqu'un attrape le col de mon uniforme et m'assène des coups de poing. Encore et encore. Ensuite, j'entends la voix de Reban :

- Ça suffit les mecs, il a comprit.

J'entends des bruits de pas, leur son sur le gravier me signale qu'ils s'en vont. Je me relève, mes côtes me font un mal de chien. Je prends ma serviette de sport et m'essuie le visage. Lorsque je la retire de celui-ci, elle est rouge. Je me lève et me dirige vers le bar le plus proche. J'ai besoin d'un verre pour supporter cette douleur lancinante dans tout mon corps.



Un être qui va tout changerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant