Chapitre (7)

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Harry

Ses yeux s'étaient soudainement emplis de larmes, elle a délicatement posé sa tête sur mon torse et je ne tardais pas à l'enlacer.
Je ne savais pas ce qu'elle faisait ici, mais je devinai qu'elle a sûrement dû assister à la cérémonie des Malik.

« Qu'est ce qui ne vas pas? »demandis-je caressant doucement son dos.

J'espérais qu'elle me dise avoir eu un problème avec Zayn, c'était ce que je voulais, je voulais qu'elle déteste celui-ci, elle ne devrait pas l'aimer, je veux qu'il souffre, il subira ce qu'il m'a fait durant des années.

« Emmènes-moi loin d'ici Harry...»

J'apperçus Zayn à côté de la porte d'entrée. Jessie était de dos et ne pouvait le voir, c'était une occasion en or. Gardant toujours mes mains autour de sa taille, je la poussais de plus en plus vers mon torse réduisant la distance entre nos deux corps. Je déposai alors un bisou sur sa joue, relevant les mèches de cheveux qui s'étaient échappées de sa tignasse brune. Jessie n'avait pas réagi, elle m'enlacait fortement comme si elle ne voulait pas que je parte.

« On se promène? » lui dis-je doucement, comme si je m'adressais à une petite fille.

Elle accepta d'un simple signe de tête et je pris sa main, toujours sous le regard de Zayn.

« Dis moi ce qui ne va pas Jessie, tu m'inquiète. »

Non, je ne tirais pas profit de l'occasion mais la voir pleurer me faisait de la peine, parcequ'elle a l'air si innocente. C'est vrai, Jessie était la fille qui me servait de vengeance et j'admets que ce n'est pas sympathique mais je ne peux faire autrement. Elle est la seule à pouvoir m'aider, la seule. C'est la fille dont Zayn est follement amoureux depuis son jeune âge et il rêve d'elle toutes les nuits, ce qui a même poussé ses parents à lui ammener un psychologue, mais il ne l'aura jamais si elle se mit à le détester, jamais. Elle sera à moi et cela le détruirait. Oui "entièrement détruit". J'avais tout planifié, vraiment tout. Ce petit vol de téléphone alors que je la bousculerais lors d'une séance de jogging, ces petits messages, tout...

« C'est un connard... » chuchota doucement Jessie mais j'arrive parfaitement à l'entendre.

Jessie

Harry se montrait tellement agréable envers moi et cela me donnait du baume au coeur. Il était toujours là aux moments parfaits et je ne saurais si c'est un ange que Dieu a envoyé du ciel, spécialement pour moi.

Je lui expliquai la situation pathétique à laquelle j'ai assisté en compagnie de Zayn et d'une autre fille et je pense avoir mentionné le mot "connard" au moins une bonne vingtaine de fois et Harry semblait être d'accord avec moi, il m'expliqua que fréquenter ce genre de personne était une mauvaise idée et que je devais pas être triste à cause de lui.

« Et maintenant, je veux que tu me fasses le plus beau sourire au monde, allez. » dit le bouclé en me gratifiant d'un sourire colgate.

« Tu le fais déjà. » lui répondis-je ce qui le fit sourire encore plus.

Cette fois ce fut au tour de ces fossettes d'apparaître aux creux de ses joues.

« Ah bon? Tu trouves que j'ai le plus beau sourire au monde? »

Je m'attendais à une telle question de sa part, ce que j'ignorais c'est comment répondre alors que je sentis mes joues se chauffer.

« Peut-être. » Je me pincai la lèvre inférieure. « Pas le plus beau au monde, mais le plus beau que j'ai déjà vu. »

Je n'avais pas menti. Le sourire d'Harry avait quelque chose d'unique, de si spéciale qu'il m'était difficile de le décrire.

« Alors, immite le mien. »

Je souriais légèrement mais mon sourire s'agrandit lorsque je remarquai bêtement que Harry portait la veste que je lui ai acheté dernièrement et que je lui ai offert ce matin. Elle lui allait parfaitement comme si on l'avait cousu pourqu'il en soit propriétaire, pour qu'elle soit exactement à sa taille. Je ne dirais pas qu'elle le rendait élégant mais Harry rendait les choses qu'il portait élégantes, il pourrait s'habiller d'une veste de jardinier et il serait parfait avec. J'étais un peu fière de moi, même énormément.

Je pense qu'il est ce genre de personnes avec qui on ne s'ennuit jamais, et avec qui on veut passer des heures et des heures de notre vie, peut importe où et quand, on ne peut être lassé par ses mots. Je ne sais pourquoi je disais cela.

« La veste te va très bien. » le complimentais-je.

Son regard s'illumina et il humidifia ses lèvres d'un geste rapide avant de prendre la parole.

« En effet, elle est très belle oui. » Il caressa sa touffe chevelue bouclée.
« Je n'ai pas pu vraiment te remercier ce matin, tu sais Payne est venu... »

Nous continuâmes notre balade et je me sentais mieux. Harry me parlait de ses passions pour la littérature, un point commun qu'il avait avec ma meilleure amie, de son rêve, ses ambitions. Il voulait aller en Europe, faire le tour du monde. Il n'aime pas le foot, et préfère le tennis et déteste les crevettes. Sa mère est morte lorsqu'il avait 12 ans et il vit maintenant avec son père avec qui il a plutôt une relation amicale. Harry semblait se confier à moi sans difficultés et j'en étais heureuse. De ma part, je lui parlais de mon enfance douloureuse, et de mes origines irlandaises du côté de ma mère. Je partageai avec lui ma passion pour l'architecture, et les résolutions que j'avais en tête avant et après mon bac.

Il faisait déjà nuit, et je remarquai que nous étions dans des rues que je ne connaissais pas. Nous avions beaucoup discuté et marché, et je ne me sentis pas fatiguée, c'était tout à fait le contraire. Il faisait frais et les réverbères éclairaient les boulevards que nous traversons, j'avais bien fait d'écouter les conseils de ma mère en ce qui concerne de mettre mon manteau bien chaud, que pourrais-je bien faire sans elle? En y pensant je devrais peut-être l'appeller pour lui dire de ne pas s'inquiéter. Je demandais à Harry de me prêter son téléphone.

Room 29 | h.s Où les histoires vivent. Découvrez maintenant