L'enfant de la lune

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Le problème avec la peur, c'est que ça nous fait paniquer.

Le problème avec la panique, c'est que ça nous fait faire des choses débiles.

Le problème avec les choses débiles...

C'est qu'elles sont tout simplement débiles !

J'attrape les pans de la couette de Dave et me roule en boule, essayant de ne pas pleurer, j'entends du grabuge, comme si quelqu'un venait de bousculer tout les meubles à la santé déjà fragile de cette maison et qu'ils s'étaient effondré.

J'entends un petit jappement de peur.

Mon dieu, protégez votre humble serviteur.. C'est-à-dire moi.

Je me déroule de la couette parfum pizza et marche lentement vers le salon, mon dieu, un louveteau se trouve devant moi, l'air craintif.

Et je me rends compte d'une chose, c'est lui ! Lui le louveteau de la première fois ! Cette saleté de sac à puces qui m'a fait me faire courser par des dizaines de loups affamés.

La bestiole se transforme sous mes yeux en petit garçon de deux ans à peine avec des yeux de différentes couleurs.

Il a un oeil noir et un autre bleu clair.

Et il est nu. Il pleurt en se roulant en boule et ça me fait clairement de la peine.

Mais quelques chose me tracasse.. Par où est-il rentré ?

Je m'approche de lui pendant qu'il recule.

Annnnnnnh !

- Shhht, ça va, je vais pas te faire de mal.

Il me regarde, pleurant toujours à chaudes larmes, me brisant le coeur. Je tends mes bras vers lui et il s'y engouffre, sans trop réfléchir.

Je me dépêche de le mettre dans la salle de bain, il est sal et il doit mourir de froid.

Je le pose dans la baignoire et actionne le jet d'eau chaude, je fais bien gaffe à ne pas le brûler et commence à le laver.

C'est tellement compliqué ! Non seulement je me fou de l'eau partout mais en plus j'arrive même pas à le laver correctement ! 

Agacé, je finis par me déshabiller également et entrer dans le bain.

Une fois la tâche terminé, je l'enroule dans une grande serviette et m'habille rapidement. Je le sèche, commençant pas ses jolis cheveux noir.

C'est bien beau tout ça mais je suis censé lui mettre quoi sur le dos ?!

Je soupire, ça me saoule. Je prends le petit dans mes bras et l'amène à la chambre de Dave. Je chope un sweat à capuche aussi grand que le gosse et le lui passe, un caleçon beaucouo trop grand pour lui et je lui mets de longue chaussettes , histoire qu'il se réchauffe et le pose sur le lit.

- Tu t'appelle comment ?

Le petit me regarde comme si il ne parlait pas le français.

- What's your name ?

Toujours pas de réponse.

- ¿Como se llama ?

Rien, le néant.

Dommage pour lui, je ne parle pas l'allemand.

Je soupire et me remet dans la couette de Dave, mais cette fois-ci, avec un gamin dans les bras.

Alline, qu'est-ce que tu as fais ?!

Hein ?

Quatre gros coups à la porte le font sursauter mais je ne bouge pas. Dave m'a dit de n'ouvrir à personne et même si il me l'avait pas dit, avec la multitude d'odeurs étrangères autour de la maison, je ne l'aurai pas fais.

Quelqu'un s'est mit en tête de défoncer le volet en acier de le chambre, j'espère qu'au moins il va se péter l'épaule.

Toute la maison tremble mais si un seul d'entre eux entre, je lancerai les serpents sur eux.

Bon ils n'en boufferont que deux mais ils pourraient très bien les mordre avec leur venin la.

Je regarde Godzilla qui est entrain de s'enrouler à la poignée de la fenêtre.

Oui, il ne ferait qu'une bouchée de ces chiots.

Les coups deviennent direct plus brutaux et le gosse se met à pleurer.

- Shhhttt !

Je place ma main sur sa bouche, j'ai pas envie que tout les loups garou s'acharne sur le volet.

- Si tu pleurs je te laisserai de faire manger par le gros serpent ! Murmurai-je.

Ses larmes coulent toujours, mais silencieusement.

Donc ce gosse parle bien la langue de Molière.

Donne leur le gamin !

Déjà, comment il sait que y'a un gosse.

C'est le fils du bêta bon dieu !

Je sourpire.

Très bien.

Je prends le petit et marche silencieusement vers la seule fenêtre où il n'y a pas encore  de coups, également la plus petite.

J'ouvre toujours aussi silencieusement le volet, ça donne sur la forêt.

Je saute et tombe maladroitement sur mes fesses, faisant un boucan qui pourrait réveiller les morts et en dix secondes, la fameuse meute se trouve devant moi, l'air furieux.

Maman, je vais faire pipi sur moi.

L'enfant  gigote dans mes bras, sans reflehir je le lâche et m'empresse de me relever, malgré tentative de fuite.

J'essaye de re-rentrer dans la maison mais je me fais attraper par le tee-shirt et me fait propulser en arrière.

Je retombe cette fois-ci, sur les reins.

- Ta grand mère la pomme de terre,  tu connais la délicatesse ou ce n'est pas dans ton vocabulaire ?! Râlai - je en me relevant. De toute façon  t'es qu'un putain d'animal enragé !

Mais oui, c'est ça, t'as déjà kidnappé le fils du bêta et maintenant tu insulte l'Alpha, si tu voulai mourir, tu avais aussi l'option suicide.

Ma louve est silencieuse, elle ne parle presque jamais, donc je me dis que si elle a prit le temps d'ouvrir sa bouche c'est que.. hum.. On va mourir ?

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Pendant que j'écrivais l'épisode du serpent, mon chien à eut la brillante idée de me faire hurler en passant délicatement sa langue entre mes orteils.

La fille aux loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant