Défilé.

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Adèle.

Une semaine s'écoula entre la journée familiale et aujourd'hui, le départ pour Paris.

Je n'avais pas vraiment vu Harry, pendant ce temps. Il restait longtemps à l'atelier et travaillait de longues heures.

À la maison, il avait toujours le téléphone à l'oreille, parlant à des organisateurs à Paris, des agents de publicités et des employés.

J'avais déjà commandé les plateaux repas du traiteur, pour le départ. Harry m'avait dit que les mannequins embarqueraient dans l'avion, pour le déplacement. J'avais donc commandé assez de nourriture pour tout le monde.

Le voyage à Paris serait d'une durée d'une semaine, environ. Harry devait participer à quelques événements mondains, mais il m'avait promis de me faire visiter la ville, une journée.

J'étais donc un peu heureuse de participer à ce voyage.

Les souvenirs qui avaient refait surface, dernièrement, étaient désormais complètement enfouis au plus profond de moi.

Comme avant. Je n'y pensais plus et c'était parfait.

Je soupirai en entendant le groupe de filles jacasser. Elles étaient toutes superbement jolies. Minces, grandes, les cheveux longs et soyeux... Elles étaient à mourir.

Fabio déposait les bagages de tout le monde dans la soute. J'étais un peu à l'écart, attendant que les filles aient terminées et qu'elles rentrent dans l'avion. Je portais le complet qu'Harry avait créé. Il était superbe et il m'allait à ravir. Harry savait bien s'y prendre, en mesure.

Il était noir et des bandes blanches sur les coutures l'agrémentait. C'était un des plus beaux complets que j'avais eu la chance de porter.

Il était déjà dans l'avion. J'avais remarqué qu'il était beaucoup plus stressé que d'habitude. Il ne parlait pas beaucoup et avait la tête ailleurs.

Fabio me fit un sourire lorsqu'il prit ma valise, marmonnant que les mannequins étaient de véritables pimbêches.

-Ne vous laissez pas impressionnez, Mademoiselle Foster. Elles n'ont rien dans le cerveau, maugréa-t'il d'un anglais hésitant.

Je souris, avant de monter dans l'engin, un sentiment désagréable au ventre à l'idée de revoir Tony.

Je fermai les yeux en entendant les voix aiguës, avant de jeter un coup d'oeil à Harry. Il était assis seul, dans un siège, les bras croisés contre son ventre.

Les mannequins étaient dans les canapés et les autres sièges, parlant de leurs conquêtes.

Je les regardais, de loin, attendant le signal de Tony pour que je puisse faire les mises en garde. Lorsqu'il y avait plus de cinq personnes, une démonstration des mesures de sécurités devait obligatoirement être faite.

Je sentis ensuite une main contre mon épaule et une forte odeur.

-Tony, maugréais-je en me retournant. Je vous avais pourtant bien dit de ne pas me toucher.

Il rigola, avant de secouer la tête.

-Vous avez vu toutes les chattes en chaleur qui papotent? C'est le paradis.

-Justement, allez déranger une autre personne que moi.

-Mais c'est vous que je veux, Adèle, susurra-t'il dans mon oreille, son haleine sentant le tabac.

Je pris une grande respiration, essayant de ne pas faire remonter mes anciens souvenirs, avant de me retourner vers lui.

-Je vous conseillerais de retour...

Exorable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant