Ami.

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Harry.

Samedi. 11h57.

Tina était encore en train de préparer un festin. Un délicieux mélange d'odeur se rependait dans la maison. Aberti préparait la cour extérieure pour cette journée familiale. Leur fils venait avec sa petite famille, pour présenter son premier enfant, la petite Sofia.

Le bruit de la tondeuse était en fond sonore, lorsque je montai à l'étage pour aller chercher mon ordinateur portable, voyant au passage les complets d'Adèle accrochés derrière ma porte.

Je les pris, avant de me rendre à sa chambre et de toquer légèrement. Elle ouvrit la porte quelques secondes plus tard. Elle portait une mince robe de chambre en coton gris et ses cheveux étaient détachés, comme hier soir.

-Bon matin. Je voulais juste vous donner les complets, dont je vous avais parlé, hier.

Elle me sourit en prenant les quatre ensembles, avant de les déposer sur le bureau, tout près.

-Merci. Je les essayerai.

J'étais content de voir qu'elle allait mieux, depuis hier soir. Je ne savais toujours pas ce qui la minait, mais ce devait être un truc assez... épouvantable.

-Le fils de Tina arrivera vers 14h00. Vous descendrez?

-Avec plaisir, m'assura-t'elle à l'aide d'un joli sourire.

Il y eut un petit silence pendant quelques secondes. Sa chambre était bien rangée et un livre était posé sur son lit.

-Vous lisez quoi? demandais-je en pointant le bouquin ancien.

Elle se retourna, jeta un regard à son livre, avant de me répondre.

-Les liaisons dangereuses, de Laclos. Vous l'avez lu?

-Je crois, au lycée, dis-je en rigolant. Je ne lis pas vraiment, mais comme j'allais dans un vieux lycée privé, on lisait souvent de la littérature de ce genre. Ce n'est pas l'histoire d'une marquise et d'un vicomte, hypocrites et libertins, qui s'échangent des lettres?

J'avais un vague souvenir de l'histoire, que j'avais probablement lu la veille du contrôle de lecture.

-En effet, c'est ce livre, me répondit Adèle en souriant.

-Dites... Vous voulez venir lire en bas, sur la terrasse? Il fait beau et...

Je ne sais pas pourquoi j'étais un peu hésitant avec ce sujet. Peut-être parce que je savais qu'Adèle était une femme brisée et que j'avais peur de dépasser les limites en lui demandant de venir lire avec moi sur la terrasse.

J'appréciais sa compagnie. Adèle était joviale et souriante et j'aimais de plus en plus passer du temps avec elle.

-D'accord. Je vais seulement me vêtir et je vous rejoint... en bas.

Elle me fit un petit sourire avant de fermer la porte.

Je descendis les escaliers avant de me rendre sur la terrasse, à l'extérieur. Juliette était couchée dans un des rayons du soleil, son pelage gris brillant à cause de la lumière.

Je la flattai sur le ventre, avant de placer deux chaises longues en direction de la source de chaleur. Au loin, j'entendais Pétunia qui bêlait, broutant le gazon vert. Les vagues plus bas accompagnaient le décor. J'allai chercher mes crayons et mon papier de croquis, parce que je me sentais soudainement inspiré. La collection d'hiver sortait bientôt, mais j'amais toujours dessiner des ensembles: j'avais donc toujours un truc en banque, pour les imprévus.

Assis sur ma chaise, papier et crayon en main, je me retournai lorsque j'entendis la porte coulissante s'ouvrir. Adèle en sortit, une paire de jean foncée et un léger chandail blanc, de lin, sur son corps.

Exorable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant