Dévoilée.

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Obligatoire: Eros - Ludovico Einaudi. Je te le jure, lecteur, met cette chanson; ça te plonge dans l'ambiance en quelques secondes.

Adèle.

J'étais seule, aujourd'hui, à la maison.

Harry travaillait, il devait rencontrer des clientes, et Tina était allée garder la petite Sofia, chez son fils, jusqu'à demain matin.

J'étais donc à la cuisine, en train de me préparer une petite collation. Je déposai un peu de yogourt grec dans un joli bol, avant de verser un filet de miel, quelques baies et du granola.

J'apportai ma tasse de thé et mon bol à la table de cuisine, avant de m'asseoir et de regarder Juliette, qui était grimpée sur la table de bois.

-Tantôt, on pourrait aller à l'extérieur, toi et moi. Tu pourrais profiter des derniers rayons de soleil, murmurais-je en souriant.

Elle miaula, avant de se coucher sur le journal italien. J'apportai ma main à son pelage, avant de froncer les sourcils lorsqu'on toqua à la porte. Je me levai de table, me dirigeant à l'entrée, maudissant le fait qu'il n'y ait pas de judas, pour que je vois qui se trouvait à l'extérieure.

Je tournai donc la poignée, avant de bloquer en le voyant.

Tony.

Il tenait un dossier, dans ses mains, et me gratifia d'un sourire hypocrite. Je déglutis, avant de finalement ouvrir la bouche.

-Qu'est-ce que tu veux? Harry n'est pas là.

-Oh, mais je ne venais pour Harry, Adèle. Je venais pour te voir. J'ai des choses à te dire.

Je fermai les yeux en essayant de retrouver ma respiration normale. Je savais que ce genre de truc arriverait. Je le savais.

-Allez, poulette. Laisse-moi entrer, j'ai des trucs à te faire part, maugréa-t'il en essayant de pousser la porte.

Et comme je tremblais, ma prise était légère: il poussa facilement la porte de bois et la referma derrière lui.

Il ne prit pas la peine d'enlever ses chaussures et se rendit tout de suite à la cuisine, devant la table. Il déposa son épais dossier dessus, dans un lourd bruit, avant de me demander de le rejoindre.

Doucement, je me rendis devant la table, m'assurant de garder une certaine distance entre lui et moi.

Il se retourna vers moi, le regard dur.

-Comme tu dois le savoir, parce que tu as ouvert ta grande gueule et que tu es allée pleurniché, Harry m'a foutu à la porte. J'ai heureusement héritée d'une jolie somme, qui m'a permis de continuer mes recherches. J'ai beau être agent secret pour une petite firme, il faut beaucoup d'argent, pour mener une enquête à terme. Et ton cher Harry s'est ravi de me signer un joli chèque...

Je déglutis, avant de m'asseoir sur la chaise, les yeux sur le dossier. Tony fit comme moi, s'assoyant. Il me fixa, avant de sourire.

-Et mes recherches ont portées fruits. C'est là que je me suis rendu compte que la petite Adèle n'a pas toujours été aussi prude et frigide, murmura-t'il en approchant le dossier de moi. Ouvre-le.

Je soupirai, en tremblant, avant de secouer la tête.

-Je ne veux pas. Je ne veux pas l'ouvrir, réussis-je à dire en repoussant le tas de feuilles vers lui.

Je ne voulais pas voir ce qu'il avait trouvé. Je ne voulais pas retomber dans cet enfer, revoir ces souvenirs.

Il soupira et hocha la tête, avant de lui-même ouvrir le dossier.

Exorable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant