Mitigée.

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Adèle.

Je me réveillai, sur le canapé, contre Harry.

J'entendais une émission pour enfant, à la télévision, et des babillements. J'ouvris difficilement les yeux, avant de sursauter en voyant Tina et Sofia, assise sur le canapé une place, près d'Harry et moi.

Rapidement, je m'éloignai d'Harry, sous le petit sourire de Tina. Je ne voulais pas qu'elle se doute d'un truc.

-Bon matin, Adèle! Tu veux prendre Sofia?

Posant mon regard sur le petit bébé, je sentis cette boule d'émotion monter.

-Oh, non... Je dois aller en ville.

-En ville? Mais il n'est que huit heures du matin!

Je lui lançai un petit sourire, avant de poser mon regard sur l'horloge, puis, sur Sofia. Je ne voulais pas être encore plus longtemps en sa présence. Je ne voulais pas voir ce que j'allais manquer, dans ma vie.

Je savais bien que Sofia était mignonne et innofensive, mais au souvenir de l'autre fois, quand j'avais éclaté après l'avoir tenue, je préférais m'abstenir.

-Oh, je sais... Mais je comptais aller déjeuner. J'ai besoin de passer du temps... seule, un peu, dis-je en me levant du canapé, lançant un dernier regard vers Harry, qui dormait toujours.

Tina me sourit, avant de me laisser monter à ma chambre. Je pris une rapide douche, avant de me vêtir d'un jean noir et d'un simple chandail de lin, blanc.

Je ne pouvais pas rester encore dans cette maison.

Premièrement, parce que Sofia me rendrait folle.

Deuxièmement, parce que Harry me rendrait folle aussi.

***

J'étais descendue jusqu'à la ville, avant de trouver un petit café où m'asseoir pour manger un peu. J'avais commandé un cappuccino et un croissant.

Lorsque le serveur déposa le tout sur ma table, je lui souris, avant de me mettre à manger en passant à hier soir.

Harry et moi, nous nous étions embrassés. Deux fois.

Il embrassait bien. Je n'avais même pas eu de mauvais souvenirs. Le seul truc que j'avais éprouvé, c'était cette sensation agréable, dans mon bas ventre.

J'haussai les sourcils en soufflant sur mon breuvage brûlant, avant de soupirer.

Je ne savais juste pas comment la vie serait, après ce baiser. Est-ce que nous nous embrasserions encore? Est-ce qu'on ferait comme s'il ne s'était rien passer, comme si jamais je n'avais été assise sur sa cuisse, mes mains contre son torse, les siennes contre mes hanches.

Et si on s'embrassait à de nouvelles reprises, peut-être qu'il voudrait aller plus loin. Et ça, je ne pouvais pas lui donner, malheureusement.

Au moins, ses lèvres avaient réussies à me faire oublier Tony.

C'était déjà ça.

À propos de Tony, je ne savais pas ce que j'allais faire. Attendre de voir quand il reviendrait? Attendre une semaine, un mois?

J'avais peur. J'avais peur qu'il déballe tout, que je perde mon jardin secret et mon identité. J'avais peur qu'il mette au courant ma famille. Qu'est-ce que penserait mon petit frère, mon grand frère? Ma mère, mon père? Qu'est-ce que penserait Harry? Il ne voulait pas traîner avec une prostituée, j'en étais certaine.

Je soupirai en voyant le nom d'Harry sur mon téléphone, signe qu'il venait de m'envoyer un texto.

De Harry - 9:23 am: Adèle... Je doute que tu aies quitté la maison à cause de moi, à cause de hier soir, à cause du baiser. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, mais je ne le regrette aucunement. Et je recommencerais des tas de fois, si tu le voulais. Par contre, s'il te rend mal à l'aise, dis-le moi et on ne reviendra plus sur le sujet. Je ne veux pas qu'il gâche tout, ce baiser. À ce propos, on part cette nuit, pour Lisbonne, d'accord? Passe une jolie journée. Je serai sur la plage, en train de ranger les chaises longues et les trucs nautiques. Tu sais où me trouver.

Exorable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant