Je serai là.

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Harry. 

-Tu veux que je te fasse couler un bain? murmurais-je en déposant la bouteille de fort contre le comptoir de la chambre d'hôtel. 

Adèle était assise au bout du lit. Elle avait enlevé son imperméable et ses bottes. Je voyais qu'elle était fatiguée, ses traits étaient tirés et elle avait des poches, sous les yeux. 

Elle releva le regard vers moi, avant de secouer la tête, lentement. Une petite larme coulait contre sa joue droite. 

-Tout va bien? dis-je en m'approchant près d'elle, déposant mon veston par-dessus son manteau. 

Elle mordilla sa lèvre en me fixant, avant de s'excuser. 

-Je sais que j'ai été vraiment minable, ces derniers jours, dit-elle en essuyant ses larmes, qui coulaient de plus en plus rapidement. Que je t'en ai fait voir de toutes les couleurs, que j'ai été ingrate et que je n'ai pensé qu'à moi. Et je suis désolé d'avoir dit des choses exécrables, d'avoir dit que je voulais mourir, alors que tu étais avec moi, durant toutes les épreuves. Tu étais là pour moi et je ne le voyais pas... 

Je déglutis en la fixant, avant de m'approcher d'elle, pour prendre sa main dans la mienne. Elle semblait toute petite, toute fragile. 

-Écoute, Adèle... Quand je suis allé te chercher dans cette chambre, que je t'ai dit que je t'aimais, ce n'était pas pour rigoler. C'était parce que j'avais envie de passer toute ma vie avec toi. Et je savais très bien dans quoi je m'engageais. Je sais que tu n'es pas comme les autres, je sais que c'est parfois plus difficile, pour toi, que je devrai te montrer que je t'aime très souvent et te montrer que la vie est belle, mais... j'ai envie de le faire. J'ai envie de te tenir dans mes bras, même si tu es en train de crier que tu veux partir et que ça me brise le cœur. J'ai envie d'être là pour toi, que tu sois en train de pleurer, de sourire, d'angoisser ou de rêver... Je veux être avec toi, Adèle.  

Je pris une petite pause, le temps de trouver les bons mots. Adèle regardait sa main, dans la mienne. Son menton tremblait et elle essuyait, du revers de la main, les larmes qui glissaient contre sa peau. 

-Je ne t'aime pas seulement lorsque tout va bien, que tu es heureuse et que tu souris. Je t'aime quand tu es fâchée, angoissée, inquiète et triste. Je t'aime quand tu pleures, quand tu cries, quand tu penses que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue... La seule chose que je veux, c'est que tu saches que jamais je ne vais te quitter. Je serai toujours là, tout près de toi. 

Elle hocha la tête, avant de me fixer. Il y avait un petit sourire sur les lèvres, même si ses yeux étaient encore remplis de larmes. Elle ouvrit la bouche, avant de me dire qu'elle m'aimait. Aucun son n'était sortit de sa bouche, mais c'était parce que sa voix était brisée, par les larmes. 

-Je t'aime aussi, Adèle, chuchotais-je en flattant son dos, alors qu'elle m'enlaçait. 

Elle se recula de moi, quelques secondes plus tard, avant de me fixer. Ses yeux étaient rouges, mais elle souriait. Et elle était belle, toute mélangée dans ses émotions, vivante, triste et heureuse à la fois. J'aimais Adèle pour ça, parce qu'elle était vivante, parce qu'elle avait un joli vécu, aussi affreux qu'il pouvait être, à la fois. 

***

-Je veux marier Adèle, dis-je à Tina. 

-Quoi! cria-t'elle en se mettant à sourire. 

-Je vais la demander en mariage, c'est décidé, dis-je en hochant la tête. 

Je pensais à cette opportunité depuis hier soir, à l'hôtel. Nous étions rapidement revenus en Italie et depuis, l'idée ne m'était pas sortie de la tête. 

J'aimais Adèle, merde! Je n'avais pas envie d'attendre plus longtemps. Et au fond de moi, je savais que ce serait la plus belle preuve d'amour que je pouvais lui offrir. Pas qu'elle attendait une bague pour comprendre que je l'aimais, mais j'avais creusé un peu, dans ma tête, et j'en était venu à la conclusion qu'elle pensait probablement qu'elle n'allait jamais se marier. 

Si je me mettais à la place d'Adèle et que je pensais comme elle, j'étais certain que dans sa tête, elle était trop salope pour se marier. Dans sa tête, elle finirait sa vie seule, dans un motel miteux. 

Et je voulais qu'elle arrête d'avoir des idées de ce genre, je voulais lui prouver le contraire. 

-Et ce sera très bientôt. Après la soirée des Oscars, dis-je en regardant Tina. 

Elle me fixait en souriant. 

-Donc... dans une dizaine de jours? Harry, je suis tellement contente pour toi, dit-elle en souriant comme une folle. 

Elle m'arracha un sourire. J'étais un peu stressé, j'étais inquiet qu'elle prenne peur et qu'elle panique, mais... J'allais tout faire en sorte pour qu'elle comprenne que ma demande était vraie et sincère. J'avais envie de me marier avec Adèle, pour le meilleur et pour le pire. 

***

C'est genre un petit chapitre court, un chapitre de séparation, si l'on peut dire. 

Un genre d'élément déclencheur avant pleins d'autres événements. :) 

Vous êtes contente? 

L. xx 


Exorable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant