Dessin.

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Adèle.

J'étais vidée. Exténuée.

Cela devait bien faire une heure que j'étais assise sur le bout de mon lit, à regarder le mur, devant moi.

Et je pensais. Je ne faisais que penser à cette soirée, à Scott, à la tour Eiffel, à Tony, à Harry.

Si Harry renvoyait Tony, j'avais peur des représailles. Je savais d'avance qu'il réagirait mal. Et j'avais peur que cette situation se retourne contre moi.

J'aurais peut-être dû accepter ses avances. Au moins, je ne serais pas dans cet état. Et Tony ne menacerait pas de faire des investigations sur moi.

J'avais peur de ce qu'il pourrait trouver. J'en avais extrêmement peur.

Est-ce que j'avais été dans un genre de registre de prostitué? Est-ce que Scott et Ricky, celui qui gérait le réseau, était en lien avec le crime organisée? Est-ce que mon nom était à quelque part? 

Toutes ces questions trottaient dans ma tête. Et si Tony trouvait quelque chose, j'avais l'impression qu'il ne le garderait pas pour lui. Il en profiterait pour me dévoiler entièrement, pour m'humilier encore plus.

Et si Harry en venait à savoir mon passé? Comment est-ce qu'il réagirait? J'aurais honte. Extrêmement honte.

Et probablement que je fuirais, encore. Pour ne pas à avoir à répondre à ses questions et à devoir m'assumer.

Je soupirai en me couchant complètement sur le lit, posant mes deux mains contre mon visage.

Tout dérapait. Rien n'allait.

Et ça se terminerait mal. Tony serait congédié, serait enragé, reviendrait me voir, essayerait de négocier avec Harry pour garder son emploi...

Sentant une immense dose de fatigue en moi, je décidai de me glisser sous les couvertures. Je ne pris même pas la peine d'enlever mes vêtements de ce soir, trop épuisée pour penser à me changer.

L'odeur d'Harry était imprégnée dans les draps soyeux de l'hôtel.

Je te protège parce que personne ne l'a fait, avait-il dit.

Ça m'avait bouleversé. En fait, toute cette soirée m'avait bouleversée, mais les paroles d'Harry, un peu plus.

Il voyait clair. Il disait les bons mots. Je savais bien que sa curiosité n'était pas malsaine, qu'il voulait m'aider et être là pour moi... Mais je n'étais pas encore prête. Je n'étais pas prête à le quitter, pas tout de suite.

Quand il saurait toute la vérité, il serait dégoûté. Et il comprendrait mieux mon recul face à la proximité. J'étais sale.

Prenant l'autre oreiller pour avoir un meilleur confort, je sentis quelque chose frôler mon bras. Je fronçai les sourcils en relevant le drap, avant de trouver une feuille de papier.

Je la pris entre mes doigts, l'apportant près de moi, avant de la retourner de coté pour voir s'il y avait un truc d'inscrit.

C'était probablement à Harry, peut-être qu'il avait travaillé un peu sur ses comptes, aujourd'hui.

En voyant le corps tracé au crayon noir, j'arrêtai de bouger. Ce n'était pas des comptes à payer.

pC'était un dessin... osé. Un dessin de lingerie.

Le corps était tracé d'une jolie façon. Les coups de crayons étaient secs et assumés, mais il y avait une certaine douceur dans les courbes du modèle.

C'était un superbe dessin. Et plus je le regardais, plus je remarquais les détails de la lingerie. Celle que je portais en ce moment.

Les bonnets transparent. La broderie sur la bretelle. La dentelle sur la culotte.

Exorable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant