Cuisine italienne.

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Adèle.

Tina et moi, nous venions tout juste de partir de la maison, après avoir choisi les plus belles tomates, dans le jardin.

Elle tenait un petit panier d'osier, pour mettre nos achats.

Il faisait beau, le soleil tapait fort et il n'y avait aucun vent. En descendant vers la ville, j'entendais le bruit des vagues, qui frappaient contre le sable dorée. J'allais peut-être aller y faire un tour. La plage était privée, je pourrais donc m'y baigner sans craindre qu'on me pose des questions sur l'affreuse cicatrice qui me couvrait.

-Alors, bellissima. Tu t'y plais, ici? me demanda Tina en me regardant.

Je souris, hochant la tête.

-Je crois que le soleil me fait beaucoup de bien. À Londres, il pleut continuellement, il fait gris, c'est moche. J'aime aussi l'aspect pittoresque du village, ici. L'aspect familial et réconfortant.

-C'est vrai que nous sommes chanceux. Connaissant Harry, j'aurais cru qu'il aurait choisi une maison très sophistiquée. Avant, nous habitions en Angleterre, justement. Peut-être que ce sont nos racines, qui ont donné envie à Harry de venir à Venise. Quand je lui parlais des citronniers, de la mer, du sable, des fleurs... Je crois aussi que cela lui fait du bien, cette coupure entre le luxe et la normalité.

-C'est vrai qu'il a l'air très pris par son travail, murmurais-je en entrant dans une boucherie.

-Oh! Il travaille continuellement, cet enfant. J'ai beau lui dire, il a cette passion pour les sous-vêtements. Dit comme cela, on dirait un maniaque, rigola Tina en saluant le commis en italien.

Il lui servit quelques livres de viande hachée, un gigot d'agneau et de la pancetta. Lorsqu'elle eut terminé de payer, nous nous rendîmes au super-marché du coin.

-Vous le connaissez depuis longtemps, Harry?

-Il a vingt-cinq ans et je le connais depuis qu'il en a dix-neuf, à ses débuts. Il venait de déménager de chez ses parents. Au début, je ne travaillais pour lui qu'une journée par semaine. Il avait continuellement le nez dans ses croquis. Il travaillait pour un autre compagnie, mais à temps perdu, il créait. Et, peu à peu, il a acheté une emplacement. Et tout s'est multiplié. Je suis fière de lui, c'est comme mon bébé, un peu, dit-elle en me souriant.

-Vous avez raison, d'être fière de lui. Je veux dire, il fait du bon boulot. C'est rare que des gens de vingt-cinq ans peuvent se payer un jet privé, dis-je en souriant.

Arrivées à la maison, nous nous mîmes à cuisiner. Tina ouvrit les grandes portes, laissant l'air salin entrer.

J'allai cueillir quelques citrons, saluant Pétunia entre temps. Après, Tina me montra les bases de la cuisine italienne. La vieille radio diffusait un joli air italien.

Elle me passa un tablier à fleurs et je le mis, riant en me voyant dans le reflet de la fenêtre. Je remontai mes cheveux en un rapide chignon, avant de mélanger les ingrédients pour la pâte à pizza.

-Tu dois faire comme ceci, avec tes poignets. Tu roules, tu tournes de côté, et tu roules encore.

J'hochai la tête, m'affairant à bien aplatir la pâte. Tina, elle, s'occupait de la sauce. L'odeur de tomates, de basilic et d'ail flottait dans l'air.

Alberto vint nous rejoindre, préparant le fameux tiramisu. Il me racontait des histoires sur l'Italie et ses charmes, sur le canal de Venise, sur leur nouvelle petite-fille, Sofia.

Je m'éclatais. J'avais les mains rouges, à causes des tomates, mais je riais comme une folle.

À un certain moment, Alberto se leva et me prit les mains.

Exorable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant