Guérie.

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Adèle.

Nous étions dans un joli restaurant typiquement italien.

Harry était assis devant moi, portant une jolie chemise blanche et son jean noir, étroit. Et je portais une tunique noire, en laine, avec un collant quelque peu transparent.

Nous avions terminé de manger le repas principal et nous attendions notre dessert et les cappuccinos.

-Alors... On fait comment, pour Noël? demandais-je en torturant un petit sachet de sucre.

Harry soupira.

-Si tu veux, je vais toujours chez mes parents, le 25 décembre. Et je reste jusqu'au Nouvel an. Je passe le 24 en Italie. J'ai envie de passer tout le temps des Fêtes avec toi, pour une fois que je peux être en congé. Mais si tu as de la famille à voir, je ne veux pas t'en empêcher, on trouvera une solution.

-Je n'ai pas de famille à voir, Harry, lui rappelais-je en esquissant un mince sourire. Je vais te suivre.

Harry fronça légèrement les sourcils.

-Tu ne veux toujours pas reprendre contact avec tes frères ou ta mère? demanda-t'il.

Je secouai la tête. Il en était hors de question. J'avais déjà tout avoué à mon père, mais seulement parce qu'il allait mourir bientôt et que je n'avais pas envie qu'il ait une fausse idée de moi.

Si je reprenais contact avec ma mère, elle allait encore me pourrir la vie et elle voudrait tout savoir. Mes frères seraient comme elle.

-Aucunement. Je vis mieux sans elle. Je t'ai toi et mon père, Juliette et Cl...

J'arrêtai de parler. Claire n'était plus mon amie, du moins, c'est ce que je pensais.

Je n'arrivais pas à accepter sa grossesse et il était hors de question que je revienne sur mon idée. J'étais jalouse, j'en étais parfaitement consciente, mais Claire m'avait dit des choses immondes et je n'étais pas prête à la pardonner.

Harry pinça les lèvres. Et je fis comme lui, en voyant que sauf mon chat, mon père et lui, je n'avais personne d'autre.

Une solitaire, c'était ce que j'étais.

En passant presque cinq ans dans mon appartement, à fuir tous les humains, j'en étais venue à être complètement seule.

-Enfin, ce n'est pas la question. Je suis ravie de passer Noël avec toi, Harry.

-Moi aussi, Adèle, répondit-il en me fixant.

Je savais qu'il n'aimait pas que j'aie mis fin à notre conversation, mais c'était la meilleure solution. C'était mon anniversaire et je n'avais pas envie de passer une soirée à me remémorer à quel point j'étais seule.

Au même moment, le gâteau au fromage que nous avions décidé de partager venait d'arriver, avec nos deux cafés. Harry remercia le serveur d'un sourire. Je sucrai mon cappuccinos et l'apportai à mes lèvres, savourant la saveur corsé du café frais.

Il y avait comme un léger malaise, maintenant, à cause de la conversation précédente. Je buvais mon café lentement, sans toucher au dessert. Je n'avais plus faim. Je regardais la table de bois, perdue dans mes pensées et mes souvenirs.

Harry toussota et je relevai les yeux vers lui.

-Tu te souviens, quand je t'avais parlé d'aller chercher de l'aide psychologique, Adèle?

Je soupirai en roulant les yeux.

-Je n'ai pas besoin d'un psy, Harry. Je suis capable de vivre.

Exorable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant