Progrès.

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Harry.

Je soupirai en voyant les deux serviettes beiges, bien pliées, l'une à côté de l'autre. Un petit savon par dessus les serviettes, en plus d'une brosse à dent et d'un petit dentifrice. Une oeuvre de ma mère.

Comme à l'hôtel, pensais-je en m'assoyant sur mon ancien lit, qui servait maintenant dans la chambre d'amis.

Ma mère avait absolument tenu à nous loger ici, pour les quelques jours que nous passerions à Londres.

Mais après le petit événement, j'avais plutôt envie d'aller me louer une chambre d'hôtel. J'attendais Adèle, qui était à l'extérieur. Je l'avais vu par la fenêtre.

Ma mère avait un peu dépassé les bornes, ce soir. Elle pensait probablement que je me mariais dans deux semaines, que j'enfantais Adèle d'une paire de jumeaux et qu'on adopterais un chien, tout juste après avoir acheté notre maison. Un peu comme elle avait fait avec mon père. Comme j'étais fils unique, disons que ses espoirs d'être grand-mère reposaient sur mes épaules.

Je connaissais Adèle depuis le mois de septembre. Bientôt cinq mois.

C'était peu, pour penser à ce genre de choses, même si je devais avouer qu'avec le passé d'Adèle, notre relation était vite passée à un stade plus fusionnel. Je veux dire, nous n'avions plus dix-huit ans, nous étions des adultes.

-Eh, murmura Adèle en tournant la porte.

Je relevai rapidement les yeux vers elle, pour m'assurer qu'elle ne soit pas dans un état piteux.

Mais curieusement, elle n'avait pas les yeux rouges. Elle n'avait pas pleuré et elle ne semblait pas dépitée.

Elle souriait, même.

-Tu te sens bien? demandais-je, un peu choqué de la voir dans un tel état.

-Je sais, d'habitude je pleurs et je me morfond, rigola-t'elle, légèrement. Sans blague, je vais bien. Ça ne m'a pas trop affecté, je pense qu'elle était simplement sous le choc, un peu maladroite, peut-être.

Elle s'assied près de moi, sur le lit, avant de poser sa tête contre mon épaule.

-Maladroite, tu dis. Elle était un peu déplacée. Je pense aussi que l'alcool avait un peu pris le contrôle de son cerveau, maugréais-je en regardant le pot de fleurs, sur la commode blanche.

-N'y pense plus, chuchota Adèle en embrassant mon cou. Je suis certaine que demain tout sera oublié. Elle est juste... contente pour toi.

Je soupirai, un peu déçu de la tournure de la soirée, pour Adèle. Je me sentais un peu nul de lui avoir offert un Noël de ce genre.

-Harry, ne fais pas la tête, chuchota Adèle, tout près de mon oreille.

Une de ses mains se déposa sur ma cuisse, le bout de ses doigts vers l'intérieur de celle-ci.

Je me crispai le temps de quelques secondes en tournant mon visage vers le sien. Elle souriait faiblement.

Elle me fit un petit signe des sourcils, avant de s'approcher de ma bouche.

-On peut encore faire en sorte que ce soit une belle soirée, non? tenta-t'elle avec un petit sourire.

Je la regardais, un peu surpris de sa demande, puisque généralement, c'était moi qui incitais les activités de ce genre.

Et à ma grande surprise, sans que je n'aie le temps de répondre, elle attaqua mes lèvres avec les siennes, glissant sa langue contre la mienne, après que j'aie répondu à son baiser.

Exorable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant