Jusqu'à ce que la neige cesse de tomber

14.1 *°* Amy

19H30 est arrivé bien vite ce jour-là. J'ai eu juste le temps de rentrer chez moi pour prendre une douche, d'enfiler une petite robe émeraude à fines bretelles, une paire d'escarpins caramel et d'attraper un gilet noir. Quant à mes cheveux je les avais laissés détachés, mes boucles châtaigne tombantes en cascade sur mes épaules.

C'est ainsi que je quitte le taxi, qui m'a conduit jusque chez mon amie. Je règle ma course et me dirige vers la bâtisse de briques rouge, un bouquet de fleurs d'une main et de l'autre une bouteille de vin. Je remonte l'allée baignée de parterres de fleurs. Arrivée à la porte de bois massive, j'enclenche la sonnette qui retentit. Je tire nerveusement comme je peux sur le bas de ma robe. Après quelques secondes d'attente la porte s'ouvre. Dans l'encadrement de la porte, un brun aux yeux gris soulignés de taches de rousseurs, apparait.

« Qu'est-ce-que cet abrutit fait chez Daisy ? » hurlé-je intérieurement.

Daniel est là devant moi, le regard horrifié. J'ai le sentiment d'être un monstre à la façon dont il me dévisage, du moins mon visage doit exprimer la même chose. Qu'est-ce-que fait cette ordure de Parker chez Daisy ?

Je n'ai même pas besoin de gaspiller ma salive pour ce sale type, puisqu'il se charge de répondre à ma question le plus aimablement possible :

─ Qu'est-ce-que tu fous chez moi ? s'écrit-il. J'ai pourtant été très clair, je ne veux pas te voir ! Et d'abord comment tu m'as retrouvé ?

Oh, minute papillon, « Chez lui » ! Daisy m'a prévenu de la présence de son fils, oh non, pas ça !

─ Ne me dit pas que tu es le fils de Daisy !

─ Comment tu connais ma mère ?

Je n'ai pas le temps de répliquer que la voix douce de Daisy se fait déjà entendre :

─ Danny, tu ne laisses pas entrer notre invitée ?

Elle apparait derrière le brun, toujours aussi souriante qu'à son habitude.

─ Amy, ma chérie tu es ravissante ! Entre je t'en prie. J'ai pourtant appris les bonnes manières à mon garçon, mais on dirait qu'il en fait abstraction ces temps-ci.

─ D'où tu connais cette cinglée Maman ?

─ Danny, qu'est-ce qu'il te prend de parler ainsi ! Amy est ma petite protégée de l'hôpital. Je vous ai déjà parlé d'elle à toi et ton frère.

─ Oui, et bien en parlant de Liam, elle ...

Daniel est interrompu par l'arrivé d'un homme aux cheveux grisonnants. Tout comme l'infirmière il a les traits tirés et fatigués. Ses yeux bleus profond et hypnotisant n'était pas sans rappeler ceux de Liam. Liam ! Comment n'ai-je pas fait le rapprochement plus tôt ? Ce ne peut être une coïncidence il y a bien trop de similitude, Liam est le fils de mon infirmière. Tout se bouscule dans ma tête, je cherche une échappatoire à ce diner. Une façon de m'éclipser sans offenser Daisy. Mais le père de Liam me tend déjà sa main en guise de salutation. J'ai subitement la nette impression de l'avoir déjà rencontré.

─ Timothy Parker. Heureux de faire enfin ta connaissance Amy, depuis le temps que ma femme nous parle de toi.

Je suis gênée par autant de convivialité, à présent les choses se mettent en place dans ma tête. Depuis le temps que Daisy s'occupait de moi, elle m'avait effectivement parlé de sa famille, ses deux fils. Elle m'avait confié ses émois lorsque ses garçons avaient passé leurs examens, les premières petites amies qui lui avait été présenté, leurs voyages, leurs études. Tout ce que Liam m'avait confié concordait, alors pourquoi n'ai-je pas fais le rapport plutôt ?