CHAPITRE 7 Deuxième Partie

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Amy

Lorsque mes parents arrivèrent, il ne fallut pas longtemps pour que ma mère fonde en larmes. Que sa fille soit sur le point de mourir, où sur le point de quitter sa prison, il fallait qu'elle trouve le moyen de pleurer. Cela m'insupportait que ma mère ne sache pas contrôler ses émotions. Finalement à bien y réfléchir, peut-être que je tenais plus d'elle que je ne le croyais. Mais aujourd'hui devait être une de mes plus belles journées. Il était donc hors de question que je lance une réplique acerbe à ma mère, comme j'avais si bien appris l'habitude de le faire.

Gardant mes propos pour moi-même, je serrai ma mère dans mes bras :

─ Maman, arrête je vais bien et je prends mon indépendance comme tout jeune de mon âge. C'est une journée positif.

─ Je sais ma chérie mais tu as grandi si vite, dit-elle en replaçant une mèche blonde dans son chignon.

─ Je dirais plutôt que je n'ai pas eu la chance d'avoir d'adolescence.

─ Katy, notre fille a raison il est grand temps qu'elle vive sa vie.

Je remerciais mon père d'un sourire complice. Tout avait toujours été plus simple avec lui. Ma mère disait souvent que j'étais bien la fille de mon père, sortant de sa bouche c'était définitivement un défaut, mais à mes yeux c'était le plus beau des compliments qu'elle pouvait me faire.

─ A présent que tu es partis Luc, la maison est vide. Alors je pensais que Amy serait venue s'y installer durant un moment. Au moins le temps que sa jambe se soit définitivement remise.

─ Maman, Papa, vous n'avez plus à vous soucier de moi. Vivez chacun votre vie vous l'avez mérité et moi je vais faire de même. Ce n'est pas pour autant que nous ne sommes plus une famille. Il faut juste que l'on apprenne à vivre différemment. On a tous bien assez souffert pendant toutes ces années. Alors maintenant on oublie, on tire un trait sur le passé et on avance.

Comme pour s'avouer vaincue ma mère m'embrasse tendrement sur le front. J'appréciai cet instant, il ne sonnait plus que si c'était peut-être le dernier avant la tombe. Un simple échange de tendresse entre une mère et sa fille. Me redressant sur mes béquilles :

─ Bon, maintenant on y va j'ai hâte de voir l'appartement.

─ Tu vas l'adorer, s'exclama mon père aussi enthousiaste que moi. Il est juste à côté d'un des parcs du centre-ville, c'est magnifique !

*

Magnifique ! Le mot était faible pour décrire l'appartement et sa vue. Extraordinaire aurait été plus approprié. Un petit loft cosy au dernier étage avec ascenseur, bien utile avec mes béquilles que je devais encore me coltiner durant deux semaines.

La pièce à vivre était chaleureuse habillée de murs en briquettes rouges, d'un vieux parquet en chêne, ainsi que d'une cuisine américaine bleu indigo toute équipée. Deux petites chambres très lumineuses, le plus et pas des moindre, un accès privatif au toit terrasse donnant sur le parc. C'était beaucoup trop je ne souhaitais qu'un studio, un petit endroit à moi loin de ma chambre d'hôpital. Je voyais mon père si heureux de me faire ce cadeau, que je ne pouvais que lui en être reconnaissante. Et puis tout était si parfait, je n'aurai pas pu rêver mieux.

Les meubles avaient été livré la veille, mes parents m'avaient laissé le choix de les commander sur internet. A défaut d'avoir pu courir les magasins ou d'avoir choisi l'appartement. Le problème maintenant étaient de les montés.

Quand Dustin nous rejoignit à l'heure du déjeuner avec des pizzas, j'étais en train de nettoyer et ranger la vaisselle avec ma mère. Quand à Luc il se démenait tant bien que mal avec les étagères de l'immense bibliothèque, qui devait contenir mes centaines de livres. Je fis faire le tour du loft à Dustin, il était aussi surpris que moi quelques heures plutôt.

─ Quand tu disais que c'était une vue unique à Black River tu ne rigolais pas Luc, s'extasia Dustin. Cet endroit ressemble tellement à Amy que l'on dirait qu'il a été construit pour elle !

─ Je n'ai jamais rien pu faire pour ma fille à part être patient et la réconforter. Alors je voulais ce qu'il y avait de plus beau pour Amy. Mais je ne t'ai pas oublié Dustin, il y a une seconde chambre si tu veux elle est à toi.

─ Nous serions plus rassurés si vous étiez en collocation, s'exclama à son tour Katherine.

Dustin m'a jeté un coup d'œil, puis après un échange de sourires complices il a secoué la tête d'un signe de négation.

─ C'est gentil à vous, mais ma chambre à l'université me convient. L'année dernière j'arrivais à être en retard en cours alors que j'étais sur place. Et puis je sais que l'on finirait par s'insupporter à la longue, dit-il en rigolant.

─ Tu n'as qu'à être plus organiser Dustin, répliquai-je.

─ Vous voyez aucune chance que ça fonctionne, mais je ne suis pas contre un week-end de temps en temps.

─ C'est entendu j'ai la garde partagé, ris-ai-je. On mange les pizzas, je meurs de fin.

─ Ce mot est de très mauvais goût ma fille, railla ma mère.

Jusqu'à ce que la neige cesse de tomberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant