Chapitre 7

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Alors que la comtesse réfléchissait encore, Ciel entra en trombe dans le compartiment.

"Irène, dépêche-toi ! Je sais où se trouve l'otage.
_ Où est Sebastian ? demanda Irène en courant à sa suite.
_ Avec le ravisseur. Ne t'en fait pas pour lui."

Comme si elle allait s'en faire pour un démon tel que Sebastian. Ils se rendirent au dernier compartiment, où étaient stockés tous les bagages. Irène se précipita vers une énorme boîte qui trônait au milieu de la pièce.

"Le sarcophage est le seul endroit où on ai pu mettre l'enfant", fit Ciel en détachant les cordes qui entourait la boîte.

Il sentit une main se refermer sur sa bouche, et un couteau se poser sur son cou. Il lança un coup d'oeil vers l'endroit où se trouvait Irène. Elle était affalée sur le sol, l'air sonné.

"Je ne lui ai rien fait, rassura l'homme qui le tenait prisonnier. Elle est juste assommée. Et toi, tu vas venir avec moi."

Lorsqu'Irène se releva, elle jura entre ses dents. Elle avait un mal de crâne phénoménal, et se sentait d'humeur à massacrer n'importe qui. Surtout cette espèce d'idiot blond qui l'avait frappé par l'arrière. Elle les chercha à travers tous les compartiments, lorsque l'évidence traversa son esprit. S'ils ne sont pas dans le train, ils sont en haut. Si on réfléchissait bien, cette pensée était plutôt idiote. Mais Irène était loin de l'être, et elle chercha un moyen de monter sur le toit. Elle finit par trouver une trappe et tenta de se hisser en haut, malgré ses jupes.

"Je hais les jupes. Je hais les jupes."

Par elle ne sait quelle miracle, la jeune fille finit par se retrouver sur le toi, derrière le blond stupide qui l'avait assommé. De mieux en mieux. Elle croisa le regard de Sebastian et brandit son pouce, l'air de dire qu'elle s'occupait de tout. Elle sortit son arme, qui l'accompagnait depuis sa sortie à Londres, et donna de toutes ses forces un coup de crosse dans la tête du blond, qui s'effondra à ses pieds.

"Ça c'est pour m'avoir assommé ! Crétin !"

Ciel la dévisagea, surpris. Irène haussa les sourcils en disant :

"Si tu croyais que j'étais une fille capable de laisser ses amis combattre sans elle, tu te fourrais le doigt de l'oeil.
_ Ami ? répéta Ciel.
_ Compagnon, rectifia Irène. J'ai dit compagnon. Et je ne sais pas vous, mais j'ai l'impression que nous nous dirigeons droit vers un pont en ruine et que si nous ne nous arrêtons pas, nous allons nous retrouver au royaume des Morts.
_ Comptez sur moi, fit Sebastian en sautant du train.
_ Je n'arriverai jamais à m'y faire, murmura la brune.
_ Tu t'y feras, ne t'inquiète pas."

Le train s'arrêta et Irène manqua de passer par dessus bord. Elle tomba dans les bras de Ciel, qui faillit tomber à son tour. Les deux jeunes échangèrent un regard complice et avant de détourner leurs têtes et de descendre du toit. Ciel lança à Sebastian :

"Bravo.
_ C'est mon devoir de majordome, fit Sebastian avec un sourire. Je dois résoudre les petits tracas...
_ Petits tracas ? Si tu n'étais pas là, on serait mort.
_ Mais je ne suis...
_ ... Qu'un diable de majordome !" compléta Irène avec l'ombre d'un sourire.

Ciel le remarqua et son coeur se remplit de fierté. La jeune fille n'avait pas souri, mais il espérait qu'elle finirait par le faire. Peut-être que le noir qu'elle s'obligeait à porter finirait par se colorer au fil de ses humeurs. Ils descendirent du train et Irène soupira :

"Je vais déjà devoir retourner chez moi. Quelle barbe !
_ Nous pourrons vous rendre visite, tenta Ciel.
_ Avec plaisir ! s'écria la jeune fille. Je sens que je vais m'ennuyer. De plus, je vais devoir rendre visite à mon fiancé je ne sais combien de fois par semaine.
_ Irène, demanda calmement Sebastian, qui est ton fiancé ?
_ Le comte Trancy. J'ai dit quelque chose de mal ? s'étonna la vicomtesse en voyant l'air effaré de ses compagnons.
_ Le comte Trancy ? Aloïs Trancy ?
_ Oui, pourquoi ? questionna Irène. Qu'est-ce qu'il se passe ?
_ Rien", fit Ciel en détournant son regard.

Irène eut envie de le secouer dans tous les sens pour qu'il lui révèle ce qu'il savait, mais elle laissa tomber et s'éloigna. Claude finit par débarquer face à elle, une enveloppe à la main.

"Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda la brune.
_ Une invitation de la part du comte Trancy. Il veut vous voir.
_ Tu pourras lui dire que je viendrai."

Irène se retourna pour partir, mais la voix de Claude résonna dans son dos :

"Sais-tu qui tu es réellement, Irène ?
_ Bien sûr. Je suis Irène de Blackbird, vicomtesse de...
_ Tes titres m'importent peu. Sais-tu en quoi consiste le rôle de l'oiseau que t'a confiée la Reine ?"

Irène se retourna pour avoir plus d'amples informations, mais le majordome avait disparu. Irène souffla. En moins de trois jours, elle venait de vivre des choses insensées et en avait appris plus sur les entités fantastiques qu'en treize ans d'existence. Elle décacheta l'enveloppe, lut l'invitation, et murmura :

"C'est une blague ?"

La Marque du Diable [Black Butler]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant