Chapitre 55

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"Si les loups-garous sont dans le château, ça veut dire que Sullivan est avec eux ?" demanda Grey, songeur.

Il était assis sur le lit d'Irène, tandis que les autres entouraient Oscar, un des serpents de Snake.

"Je ne pense pas qu'elle soit au courant, intervint Irène. Elle s'inquiète énormément pour ses villageoises.
_ Tu es sûr que ton serpent as tout compris ? soupira Aloïs en regardant Snake.
_ Les serpents ont une mémoire d'une journée entière ! Dit Wordsworth.
_ Et d'ailleurs, comment avez-vous su pour le sous-terrain ?
_ Une intuition, sourit angéliquement Sebastian.
_ Merveilleux, murmura Irène. Et maintenant ? Qu'est-ce que nous allons faire ?
_ On a une idée, lança Ciel, mais nous aurons besoin de toi.
_ Pourquoi moi ? demanda sa cousine, surprise.
_ Tu es une fille et Sullivan te fait confiance.
_ Ça commence vraiment mal."

"Sullivan, chuchota Irène à la fenêtre de la sorcière. Sullivan !"

La jeune fille ouvrit les rideaux, ensommeillée, avant de sursauter en reconnaissant la vicomtesse. Elle la fit entrée, perplexe.

"Que fais-tu ici ? Comment es-tu arrivée sur mon balcon ?
_ C'est une très longue histoire. Je voulais juste... te demander pardon... Nous avons causé beaucoup de soucis, alors nous allons partir cette nuit.
_ Mais... Aloïs ?
_ Il s'est réveillé et il va beaucoup mieux. Je t'en serai reconnaissante à jamais, sourit Irène. J'ai une dette envers toi.
_ Oh..., fit tristement la sorcière, je..."

Elle serra son amie dans ses bras.

"Je n'ai pas envie que tu partes !
_ Alors viens avec moi ! Viens à Londres ! Tu pourras enfin connaître le monde extérieur ! Imagine toutes les choses que tu découvriras ! Tout ce que tu pourras apprendre !
_ Je ne peux pas, je suis la Green Witch, je dois rester au village.
_ Eh bien, tant pis, soupira Irène. Je suis désolée de t'avoir proposé cela. Va te coucher. Demain, nous aurons disparus."

Irène sortit de la chambre lorsque Sullivan lui cria :

"Attends ! Je viens !"

Un sourire satisfait apparut sur les lèvres de la vicomtesse et elle déclara :

"Très bonne idée."

Sebastian apparut derrière la sorcière, qui poussa un petit cri de frayeur.

"Comment avez-vous fait pour arriver jusque ici ? demanda-t-elle, suspicieuse.
_ Je ne suis qu'un...
_ Diable de majordome, finit Irène en levant les yeux au ciel. Et bien maintenant, allons retrouver notre cher monde extérieur !"

"Comment avez-vous fait pour vous déplacer aussi vite ? s'extasia Sullivan en regardant Sebastian. Je veux faire la même chose !"

La jeune fille regarda autour d'elle, perdue.

"Pourquoi... Vous n'auriez jamais dû arriver ici !"

Irène contemplait la salle, surprise. Le plafond semblait être à une trentaine de mètres au-dessus d'elle. Une sorte de pont en pierre la menait à une voûte soutenue par quatre piliers de marbre, et juste en dessous, une immense cage. La jeune fille marcha jusqu'au centre, où une sorte de baguette trônait sur un autel.

"N'y touche pas ! cria Sullivan lorsque son amie approcha sa main de la baguette.
_ Que fais-tu en tant que Green Witch ? A part protéger les villageois ?
_ Avant, la magie était présente dans l'atmosphère. Les miasmes servaient d'oxygène pour les loups-garous. Mais la magie a fini par disparaître, ainsi que le pouvoir des sorcières. Les loups-garous ont promis aux sorcières que si elles créaient la source des miasmes, ils protégeraient la forêt. Elles ont toutes cherché la formule pour la créer... Et je l'ai enfin trouvé. Les loups-garous ont enfin eu ce qu'ils attendaient.
_ Que de sornettes, se désola Sebastian. Irène, pousse l'autel... s'il-te-plaît, ajouta-t-il devant l'air sceptique de la demi-démone.
_ Ne fais pas ça ! Ça porte malheur..."

Irène ne l'écouta pas et poussa de toute ses forces. A sa grande surprise, l'autel glissa pour révéler un levier caché dans le sol.

"Qu'est-ce que c'est encore ?" soupira-t-elle tirant sur le levier.

Une porte cachée apparut dans un des murs.

"Notre passage pour le monde extérieur, sourit Sebastian. Prête mademoiselle Sullivan ?
_ Oui", fit la sorcière d'un ton décidé.

Ils entrèrent dans une salle où plusieurs écrans étaient alignés aux murs, des points verts clignotants un peu partout.

"C'est de la magie ? demanda Sullivan, émerveillée.
_ Les humains sont très intéressants, murmura Sebastian avec un sourire admiratif. Ces positions lumineuses représentent les villageois.
_ Quoi ? Comment est-ce possible ? s'écrièrent Sullivan et Irène, tandis que leurs regards se posèrent sur des amulettes abandonnées dans un coin de la pièce.
_ Les talismans ? reprit Irène, abasourdie. Est-ce que... C'est un moyen de ne pas envoyer les miasmes sur les villageois !
_ C'est impossible ! cria Sullivan. Il faut un rite spécial..."

Sebastian lui couvrit la bouche, et ils entendirent des bruits de pas s'approcher. Ils sortirent discrètement par une autre porte et entrèrent dans une immense salle remplie de bonbonnes.

"C'est une usine ?" chuchota Irène.

Sebastian lui intima de se taire. Ils s'accroupirent derrière des bonbonnes et contemplèrent le spectacle qui se déroulait devant eux. La vieille femme qui avait menacé Irène à son arrivée haranguait une foule de loups-garous.

"Notre sorcière a enfin fini son travail ! Des miasmes plus puissants que les tous premiers ! L'histoire va être changée...
_ Vous !" hurla Sullivan en faisant tomber une bonbonne.

Tout le monde se retourna vers la sorcière et Sebastian en profita pour se glisser parmi les loups. Il trancha le dos d'une des bêtes et un homme sortit du costume.

"Que...
_ Des masques à gaz dans leurs museaux, remarqua Sebastian. Astucieux.
_ Ce n'est qu'un leurre, expliqua Irène. Les loups-garous, les miasmes...
_ Alors... Ma magie..., bredouilla Sullivan. L'ancienne ! Je veux des réponses !
_ Ce n'est pas de la magie, c'est bien plus que cela ! Un liquide qui se répand dans l'air et tue toutes les choses vivantes qui entrent en contact avec elle. Tu viens de créer le poison le plus puissant au monde. Comment devrions-nous l'appeler ?"

Pendant que la vieille égrener les différents noms possibles, Sullivan s'accrocha au bras d'Irène, choquée.

"Sulin ! Ce poison se nommera Sulin ! déclara l'ancienne.
_ Alors, fit la sorcière d'une voix blanche, tout ce que je faisais ici n'était pas de la magie mais... un remède mortel ? Je n'ai pas créer de quoi sauver les gens, mais tuer ? Alors... Tout le monde, même Wolfram me mentait ? S'il te plaît... Dites-moi que c'est faux ! hurla-t-elle.
_ Ne pleure pas Sieglinde, la consola la vieille femme. Grâce à ton intelligence, tu as créé une arme chimique qui va changer l'histoire ! Tu es mon amour, celui que j'ai perdu ce jour-là...
_ Hein ? fit Sullivan.
_ Arrête de pleurer, ma fille."

La Marque du Diable [Black Butler]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant