Chapitre 15

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Irène se réveilla doucement, mais préféra ne pas ouvrir les yeux pour ne pas affronter la dureté de la situation. Elle se retourna dans son lit et se blottit contre sa couette toute douce et chaude. Anormalement chaude. Celle-ci montait et descendait régulièrement. Irène entrouvrit un œil, puis l'autre, avant de pousser un cri de surprise et de pousser un Aloïs torse nu hors du lit.

"Goujat ! s'écria-t-elle. Qu'est-ce que tu fais ici ?
_ Ce n'est pas de ma faute, gémit-il en se relevant. Je voulais voir comment tu allais, et tu n'arrêtais pas de crier et de bouger dans tous les sens. Je t'ai pris dans mes bras et... Tu as arrêté de bouger.
_ Et tu ne t'es pas dit que j'étais peut-être morte ? s'indigna Irène en croisant des bras, encore sous le choc.
_ Tu respirais encore, et puis tu es une démone. Et j'ai besoin de savoir quelque chose.
_ Quoi ?
_ Pourquoi est-ce que tu criais mon nom ?"

Irène plaqua une main sur sa bouche. Oh mes aïeux, que suis-je allée dire ? Des bêtises, comme d'habitude. Irène se mordilla les lèvres, hésitante, et fut sauvée par l'arrivée de Ciel, qui entra dans la chambre. Le garçon regarda la brunette et son fiancé, et Irène se rendit compte que la situation était plutôt... Enbarrassante ? La vicomtesse se dépêcha de préciser :

"Nous n'avons rien fait ensemble si tu te poses la question.
_ Je n'ai rien dit, lâcha le comte. Claude veut te voir."

La jeune fille se hâta de sortir de la salle, et Ciel se retourna vers son ennemi :

"Ne la touche plus.
_ Pourquoi ? demanda innocemment le comte. Nous n'avons rien fait, enfin, rien de grave.
_ Je te jure que s'il lui arrive le moindre malheur par ta faute, je te le ferai payer", fit Ciel en serrant des poings.

Aloïs lui lança un sourire espiègle et sortit de la chambre. Pendant ce temps, Irène tentait d'esquiver les attaques de Claude. La démone finit par recevoir un coup en plein ventre et tomba sur le sol, le souffle court.

"Ça fait un mal de chien ! cracha-t-elle.
_ Je pensais que tu avais eu une bonne éducation, railla Claude en s'agenouillant à ses côtés.
_ Oui, je sais, c'est mon père qui m'a tout appris. Ah, mais tiens, mon père s'est enfui à ma naissance."

Claude soupira, ce qui ne fit qu'augmenter la rancune de la jeune noble :

"Je n'arrive pas à comprendre ! Pourquoi ? Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Je n'ai rien f..."

Son père la plaqua contre le mur et siffla entre ses dents :

"Ne me dis pas que tu n'as rien fait ! Tu ne le sais pas, mais tout est de ta faute !"

Irène resta pétrifiée un moment, avant que Claude ne la lâche. Ils restèrent plusieurs minutes sans parler, et Irène finit par dire :

"Claude, il y a plein de choses dont tu parles, que je ne comprends pas. J'ai l'impression de ne pas savoir quelque chose d'important.
_ Ne t'inquiètes pas, tu le sauras en temps voulu. Reprenons notre entraînement."

En moins d'une heure, Irène avait appris l'existence de capacités qu'elle n'avait jamais imaginé posséder. Elle avait beau ne pas se mouvoir avec la vitesse de Claude ou déraciner des arbres comme Sebastian, elle arrivait à sauter jusqu'à très haut (les bosses sur son front pouvaient le prouver) et avait la beauté propre aux démons (Finnian et Bard pouvaient le jurer). Epuisée, elle finit enfin par arrêter l'entrainement, et après s'être changée, elle déambula dans les couloirs, songeuse. Elle s'arrêta lorsqu'elle entendit un air de piano qui sortait d'une salle fermée résonner dans le couloir. Silencieuse, elle ouvrit doucement la porte et eut un mouvement de surprise en voyant que c'était Claude qui en jouait. Il était dos à elle, pianotant les touches du piano à queue avec douceur. Elle entra dans la pièce et tenta de refermer doucement la porte.

La Marque du Diable [Black Butler]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant