Les yeux d'Irène passèrent de Sullivan à Aloïs.
"Elle vient de dire quoi ?
_ Elle est le maître de ce village, traduisit Aloïs. Elle s'appelle Sieglinde Sullivan.
_ Ta femme ne parle pas allemand ? demanda Sullivan, curieuse.
_ Ce n'est pas ma femme, corrigea Aloïs. Juste ma fiancée.
_ Je ne sais pas comment vous êtes arrivés, mais nous ne recevons pas de visiteurs, annonça la jeune fille.
_ Partez maintenant ! gronda l'homme qui la portait.
_ Attendez un instant ! s'écria Sullivan.
_ Ils doivent partir maître Sullivan ! coupa une villageoise. Les étrangers ne sont pas autorisés à être ici !
_ Vous avez eu beaucoup de chance d'être sortis de la forêt vivants, remarqua la jeune fille. Beaucoup sont morts sans même avoir pu arriver ici.
_ C'était un coup de chance.
_ Est-ce que c'est trop demandé d'avoir la traduction ? grogna Irène. Je suis perdue. Demande-lui si on peut rester !
_ On ne peut pas, elles ne veulent pas.
_ Même pour ce soir ?
_ Est-ce que ma fiancée et moi pourrions rester juste une nuit ?"Avant que Sullivan ne puisse répondre, une autre femme se mit à vociférer :
"Ils doivent partir Sullivan ! Tu sais ce qui se passera s'ils restent ici ! Il reviendra et...
_ Je sais ! coupa la jeune fille. C'est pour ça qu'ils s'en iront à la première heure demain matin."Les villageoises grognèrent de mécontentement, mais finirent par s'éparpiller et retourner chez elles.
"Que s'est-il passé ? demanda Irène, perdue.
_ Elle nous offre un toit pour ce soir seulement, lui répondit Aloïs.
_ Je suis Sieglinde Sullivan et voilà mon majordome Wolfram. Comment vous appelez-vous ? demanda-t-elle.
_ Je suis Aloïs Trancy et voilà ma fiancée Irène Blackbird.
_ Suivez-nous."Aloïs hocha la tête et ils se mirent en route. Sur le chemin, Irène resta un moment à contempler des instruments de torture sur la place publique.
"C'est à cause de la chasse aux sorcières, expliqua Aloïs. Pour leur faire avouer leurs crimes.
_ C'est horrible, murmura sa fiancée. Tuer des gens parce qu'ils étaient différents...
_ Elles étaient considérées comme des adorateurs du diable. Et puis, un grand nombre d'entre elles ont pu se réfugier ici.
_ C'est vrai ? s'écria Irène. C'est un village de sorcières ?
_ Ciel ne t'as pas mis au courant ?" s'étonna Aloïs.Irène secoua la tête, boudeuse.
"Je déteste quand il fait ça, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.
_ Tu sais, tu as changé par rapport à notre première rencontre. Tu ne caches plus tes sentiments. Ça te rend mignonne."Sa fiancée se mit à rougir.
"Parce que je ne l'étais pas avant ? le taquina-t-elle.
_ Oh que si !"Aloïs l'embrassa avant de prendre la main d'Irène et d'accélérer le pas. Ils se retrouvèrent devant un immense manoir et Sullivan les invita à entrer. A l'intérieur, des dizaines de lampes pendaient le long de fils et éclairaient l'entrée. Irène resta sans voix devant la beauté de l'endroit.
"Nous allons vous servir un repas spécial", confia Sullivan en les emmenant jusqu'à la salle à manger.
Wolfram la déposa à sa place et Irène remarqua que les pieds de Sullivan étaient bandés. Elle savait que cette pratique était courante en Chine, où de petits pieds étaient signe de beauté, mais ce n'était pas le cas en Allemagne. Wolfram sortit pour préparer le repas et les laissa dans un grand silence.
"C'est gênant, murmura Irène.
_ Parle-lui, lui répondit Aloïs.
_ Je ne sais pas parler allemand. Comment veux-tu que je puisse discuter avec elle ?
_ Tu sais parler anglais ? demanda Aloïs en se tournant vers Sullivan.
_ Non", fit-elle en secouant la tête.Aloïs réfléchit un instant et proposa :
"Tu peux toujours aller aider Wolfram en cuisine.
_ Pourquoi moi ? s'étrangla Irène. Parce que je suis une fille ?
_ Non, la rassura son fiancé. C'est juste que tu n'auras pas besoin de parler en cuisine.
_ Si tu le dis."Son regard passa de Sullivan à Aloïs et elle plissa les yeux.
"Je te jure que s'il se passe la moindre chose en mon absence, tu es un homme mort."
Elle sortit de la pièce sous le regard étonné de Sullivan.
"Où va-t-elle ?
_ Aider Wolfram en cuisine.
_ C'est gentil de sa part, murmura Sullivan. Ta femme est très jolie.
_ C'est juste ma fiancée, rougit Aloïs. Nous ne sommes pas encore mariés.
_ Je vois... Vous allez vous marier bientôt ?
_ Hum... Dans trois ans. Peut-être même plus tard, je n'ai pas l'impression qu'Irène soit prête à m'épouser aussi tôt.
_ Vraiment ? Et comment se passe les mariages chez vous ? demanda Sullivan, curieuse. Je n'ai jamais assisté à un mariage.
_ Pourquoi ça ? s'étonna Aloïs. Personne ne vous invite ?
_ Il n'y a que des femmes dans ce village, pas d'hommes.
_ Mais cela n'empêcherait pas un mariage entre deux femmes. Si elles s'aiment...
_ Tu es déjà tombé amoureux d'un garçon Aloïs ? demanda Sullivan avec un sourire en coin.
_ Une fois... Et ça c'est très mal fini."Sullivan hocha la tête et ce fut ce moment que choisirent Wolfram et Irène pour entrer dans la pièce. La jeune fille tenait un bol entre ses mains, l'air blasé.
"Des pâtes. De toutes les choses qu'on aurait pu me demander de faire, c'est tombé sur des pâtes.
_ Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Aloïs.
_ Wolfram m'a demandé de faire des pâtes... Tu savais qu'il fallait mettre de l'eau dans la casserole ?
_ Euh oui, fit le garçon, déconcerté. Pourquoi ?
_ Parce que moi non, grinça Irène. J'ai brûlé les pâtes."Aloïs éclata de rire, sous l'œil courroucé de sa fiancée.
"Il n'y a rien de drôle ! Je te déteste !
_ Ne dis pas ça, s'esclaffa le garçon alors qu'elle reprenait sa place. C'est juste que tu as l'habitude de faire les choses parfaitement, alors que là..."Irène détourna sa tête pour cacher le rouge qui colorait ses joues. Cela n'échappa pas à Sullivan, qui demanda :
"Pourquoi ta fiancée rougit ?
_ C'est parce qu'elle est gênée.
_ Tu lui as fait une proposition indécente ?
_ Quoi !? s'étrangla le garçon en rougissant. Ce n'est pas ça !
_ C'est ça, sourit Sullivan.
_ Puis-je avoir la traduction ? s'incrusta Irène.
_ Ce n'est rien ! Qu'est-ce qu'on mange alors ?
_ Du riz et du rôti", fit sa fiancée en posant le bol sur la table.Wolfram les servit et Sullivan se mit à manger avec voracité, sous les yeux écarquillés d'Aloïs.
"Elle ne fait pas attention à ses manières.
_ Je crois que je vais bien l'aimer", susurra Irène.Ils mangèrent rapidement, et lorsqu'ils furent rassasiés, Sullivan se tourna vers le couple et leur demanda :
"Que venez-vous faire ici ?"
Aloïs ouvrit la bouche pour répondre mais il fut coupé par le fracas de la porte.
"Maître Sullivan ! hurla une femme, paniquée. Le loup !
_ Que se passe-t-il ? s'inquiéta Sullivan.
_ Greta a été attaquée ! Le loup l'a mordu !"________________________
Moi : Et voilà le chapitre tant attendu ! A temps !
Irène : Oui... C'est pas mal... Surtout que tu as la rentrée dem...
Moi : NON !!! *position fœtale* Je veux pas y aller !
Irène : La gamine ! Merci pour vos adorables commentaires de la dernière fois...
Moi : C'était énorme ! Je ne pensais pas que notre FAQ intéresserait autant de gens... D'ailleurs, j'ai raté la question de @gweny37 qui était, je cite :
QUAND EST-CE QU'IRÈNE VA ENFIN POUVOIR DIRE A ALOÏS QU'ELLE A AVANCÉ LA DATE DU MARIAGE ?!?!?!?!
Moi : JAMAIS !!!! *rire machiavélique* Non je blague, elle le dira très bientôt...
VOUS LISEZ
La Marque du Diable [Black Butler]
FanficIrène Blackbird est une jeune vicomtesse à la tête d'une entreprise de thé, appréciée par la Reine. Fiancée dès son plus jeune âge au comte Trancy, la jeune fille ne veut pas entendre parler de mariage et rêve d'une vie de liberté. Mais après sa ren...