Mathilde et Léa prolongent leur journée ensemble en faisant du lèche vitrine. Elles flânent sur les trottoirs du centre ville tout en papotant gaiement.- Viens, on va faire un tour dans la nouvelle boutique du centre ville, dit Léa. Je n'y suis jamais allée et j'aimerais bien m'acheter un nouveau sac à main. Il paraît que leur collection est super sympa.
-Si tu veux, lui répond Mathilde, j'en profiterai pour jeter un œil à leur collection de robes.
- Des projets de sorties en perspective? demande Léa d'un air innocent.
- Non, je projette tout simplement de renouveler ma garde robe pour cette saison! s'esclaffe Mathilde, n'ayant pas relevé l'ironie du ton de son amie.
Les deux filles entrent dans la boutique colorée et regardent les étalages. Des couleurs chatoyantes se mêlent aux tons plus sombres, avec beaucoup de goût, sur les étagères et les portiques. L'ambiance est décontractée avec, en fond, une musique rythmée et entraînante. Le rayon des robes est bien fourni et, de suite, une petite robe noire avec un liseré rouge sur le bas de l'ourlet et un dos nu attire le regard de Mathilde. Elle l'attrape dans le rayon.
- Regarde Léa, je la trouve juste parfaite!
- C'est clair! Vas vite l'essayer, j'arrive.
Mathilde se rend dans les cabines d'essayage et enfile la petite robe. Elle se regarde dans le miroir, elle lui va comme un gant. Ses courbes sont mises en valeur par le tissu noir qui lui colle à la peau, le décolleté est juste exquis. Elle sort de la cabine.
- Waouh! Génial! s'exclame Léa en essayant d'attirer l'attention de Mathilde avec ses remarques. Tu vas en faire tomber plus d'un avec, elle te va à ravir. Regarde, essaie ces chaussures avec, ça va être fabuleux.
Mathilde enfile une paire d'escarpins noirs à talons hauts avec un petit motif rouge sur le côté qui rappelle le liseré de la robe que lui tend son amie. Elle se contemple dans le miroir face à Léa et feignant n'avoir pas entendu les sous-entendus de son amie, lui répond simplement:
- Tu as raison Léa, je prends les deux.
Mathilde va se changer et rejoint son amie qui, pendant ce temps, se choisit un immense sac à main plein de couleurs.
- Il est superbe, Léa, il s'accorde parfaitement à ta personnalité! Tu n'aurais pas pu choisir mieux. Tu as terminé? Allons à la caisse maintenant.
Mathilde et Léa paient leurs achats et sortent du magasin sous le soleil, leurs sacs à la main.
- Bien, dit Léa, il est temps pour moi de te laisser, je travaille cette nuit et il faut que je songe doucement à me préparer. Merci pour cette belle journée, ça m'a fait du bien de te voir. Passe un bon séjour chez tes parents et surtout repose toi bien, je crois que tu en as vraiment besoin! Embrasse les de ma part et appelle moi quand tu seras rentrée. Tu me manques déjà!
- Enfin Léa, je ne pars que deux ou trois jours! lui répond Mathilde en souriant. Mais compte sur moi pour appliquer tes consignes à la lettre! A bientôt.
Mathilde embrasse longuement son amie, en prend congé et reprend tranquillement son chemin, ses paquets sous le bras, profitant de l'air doux qui règne encore. Elle flâne le long des trottoirs en repensant à sa journée avec Léa, l'avoir dans sa vie lui procure une joie immense. Elle se sent cependant un peu coupable de ne pas lui avoir ouvert son cœur. C'est plus fort qu'elle, elle n'y arrive pas, tout est bien trop confus dans son esprit.
Quelques rues plus loin, arrivée près de chez elle, elle aperçoit sur le trottoir une moto Honda 900 CBR noire garée devant sa porte. Une silhouette devenue bien trop familière pour elle est assise dessus.
- Oh non, pense Mathilde, c'est pas vrai, pas maintenant! Il choisit bien son moment! Après une si bonne journée! Mais pourquoi est-il là? Que veut-il encore ? Il se serait enfin décidé de s'excuser?
Gauthier lui tourne le dos pour l'instant, elle hésite un court moment à faire demi tour et à revenir plus tard. Cette pensée a à peine le temps de lui effleurer l'esprit qu'il descend de sa moto et lui fait face.
- Bon, il semblerait que je n'ais plus vraiment le choix! se dit-elle en soupirant.
Elle respire un grand coup et avance vers lui d'un pas qui se veut assuré.
L'air de Gauthier ne lui dit rien qui vaille.- Salut Mathilde.
- Bonsoir Gauthier, que me vaut l'honneur de ta visite ce soir? lui dit-elle d'un ton sarcastique. Il semblerait plutôt que tu évites ma compagnie ces derniers temps...
Gauthier lui coupe la parole.
- Il faut absolument que je te parle Mathilde, je dois te présenter des excuses pour l'autre soir.
- Tu ne me dois rien Gauthier, lui répond Mathilde d'un ton cassant. Ne te sens certainement pas obligé de t'excuser, c'est pas la peine.
Le ton rude de Mathilde ne surprend pas Gauthier. Il continue:
- Mathilde, je ne suis qu'un sale con, je n'aurais pas dû...
- Ok, c'est bon, le coupe la jeune femme, ne te prends pas la tête et ne te répands pas en excuses ridicules! On avait beaucoup bu tous les deux, tu m'as embrassée et... tu m'as jetée, point! Je m'en remettrai, je suis une grande fille tu sais, pas besoin de me dire des choses que tu ne penses même pas.
La réaction vive de la jeune femme le désarçonne quelque peu. Instinctivement, il l'attrape par le poignet et ses paquets et son sac à main tombent à terre. Il lui fait face et agrippe son deuxième poignet. Mathilde se défend et essaie de se soustraire à son emprise. Elle lève les yeux vers Gauthier et son regard brûlant la transperce. Il se colle à elle et Mathilde peut sentir la respiration de ce dernier s'accélérer et son cœur battre à tout rompre. Elle tente à nouveau de se dégager mais il la sert si fort que s'en est presque douloureux. La main du médecin lâche la jeune femme et passe dans ses boucles. Elle se met à trembler comme si toute force l'avait abandonnée, elle doit le reconnaître, elle n'arrive pas à résister, il lui fait tellement envie... La bouche chaude de Gauthier s'empare de la sienne en un baiser rude et doux à la fois. Elle lui répond fiévreusement, elle ne peut s'en empêcher. Elle passe sa main sous son blouson, caressant son dos, explorant sa peau sous son tee shirt. Son baiser se fait de plus en plus pressant, il caresse et aspire délicatement sa langue et mordille ses lèvres. L'effet que cela a sur Mathilde est instantané et elle se cambre contre lui.
Cependant, le temps d'un fugitif instant, une lueur de lucidité s'empare d'elle:
- Non Gauthier, stop, c'est pas possible, se rebelle-t-elle, je ne suis pas un mouchoir que l'on utilise et que l'on jette par la suite. C'est hors de question, je ne veux absolument pas de ça!
Elle se dégage de lui, attrape rapidement ses affaires disséminées sur le sol et ouvre précipitamment sa porte.
- Mathilde, la supplie Gauthier, je...
- Je t'ai dit non, oublie moi, laisse moi tranquille, nous deux ça ne va pas être possible, tu l'as dit toi-même!
Elle rentre chez elle, ferme la porte à clé et se laisse tomber derrière cette dernière.
- Mathilde! Gauthier tambourine à la porte. S'il te plaît, ouvre moi, il faut absolument qu'on se parle.
- Laisse moi tranquille Gauthier, tu ne peux pas me faire ça à chaque fois qu'on se voit, laisse moi le peu de fierté qu'il me reste. Il n'y a rien à ajouter, pars d'ici!
Mathilde sert les dents, de peur qu'il entende les sanglots qui remontent dans sa gorge.
- Mathilde, je t'en prie! insiste-t-il.
La voix de Gauthier se fait implorante. Malgré cela, l'infirmière ne répond pas, étouffe ses larmes et attend.
Dix minutes plus tard, elle entend la moto de Gauthier qui démarre en trombe. Elle prend alors sa tête entre ses mains et laisse éclater sa peine.
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Je t'aime mais... [en Correction]
RomanceTout commence lors d'une nuit tumultueuse aux urgences pédiatriques d'un grand hôpital. Gauthier débarque dans la vie de Mathilde d'une façon inattendue et dès lors, sa vie ne sera plus tout à fait pareille.