Je t'aime mais... [en Correction]

Chapitre 28

Sans un regard à Amandine, Mathilde sort du bureau d'un pas rapide et déterminé. Au détour d'une salle de consultation, elle croise Marielle avec une pile de dossiers dans les bras discutant vivement avec Jean Pierre. Elle se retourne vers la jeune femme et la regarde d'un air soucieux mais cette dernière ne lui laisse pas le temps de parler.

- Dis, Marielle, tu n'aurais pas vu Gauthier par hasard? dit-elle sur un ton irrité.

- Mais tout le monde cherche tout le monde aujourd'hui dans ce service! Et vous avez tous l'air bien énervé! Je pourrais savoir ce qui se trame ici s'il te plaît?

Le regard de Jean Pierre passe de l'une à l'autre, ne comprenant pas ce que Marielle veut dire.

- Bon Marielle, Tu l'as vu ou pas ? demande Mathilde sur un ton pressé. C'est urgent !

- Il est passé par là il y a moins de cinq minutes je pense, il se dirigeait vers le local du SMUR. lui répond-elle en soupirant.

Tout en remerciant la cadre du service, elle se rend en courant à la porte qui conduit aux garages. Elle y aperçoit Gauthier qui est assis à même le sol, adossé au mur, une main dans les cheveux, l'autre tenant une tasse de café fumant. Il a l'air exténué et son regard semble perdu dans le vide. Le coeur de la jeune femme se serre à cette vision, il ne méritait absolument pas ça et c'est entièrement de sa faute.
Alors qu'elle s'apprête à s'avancer vers lui, il lève les yeux en sa direction et la fixe d'un regard dénué de toute expression.

Mathilde reste figée sur place, elle s'attendait à tout mais pas à ça. Elle pensait qu'il serait en colère, qu'il hurlerait avec elle mais là, son attitude lui glace le sang. Quelque peu déstabilisée, elle hésite un court instant. Elle décide de s'avancer quand même et à ce moment, Gauthier pose sa tasse et se lève. Elle déglutit avec difficulté et sa respiration s'accélère. Elle ne sait que penser et commence à se diriger vers lui doucement. A sa grande surprise, il la regarde tendrement et lui ouvre ses bras. Celle ci en est interdite.

- Viens Mathilde, mon amour, dans mes bras s'il te plaît. lui demande-t-il d'un ton implorant.

La jeune femme ne se fait pas prier et court s'y réfugier.

- Je suis sincèrement désolée, Gauthier, de ce qui s'est passé tout à l'heure. Tout est de ma faute, tu ne méritais pas ça...

- Comment as tu pu douter de moi et de mon amour pour toi, mon ange, après tout ce que je t'ai dit et tout ce qu'on a partagé ces derniers temps ? Comment as tu pu croire toutes ces conneries?

- Je n'ai vraiment rien à dire pour ma défense, Gauthier, si ce n'est que je suis sincèrement désolée de m'être laissé emporter par ma peur de te perdre. Je suis amoureuse de toi Gauthier Lenoir et plus rien d'autre ne compte pour moi.
J'avais vu sur ton téléphone, l'autre soir, que c'était Amandine qui avait cherché à te joindre avec insistance et le fait que tu ne me le dises pas, ajouté à ce qu'elle a raconté dans le vestiaire, n'a pas aidé. Je crois que je suis jalouse, c'est tout. Ses paroles m'ont anéantie, je ne veux pas te perdre.

Gauthier soupire.

- Je l'avais effectivement convoquée dans mon bureau à treize heure quinze mais c'était pour lui demander d'arrêter de m'appeler et lui expliquer que rien ne serait jamais possible entre nous. Je comptais t'en parler ce soir...

- Je ne sais pas quoi dire, Gauthier, je...

- Chut, ne dis rien, j'ai assez merdé ces derniers temps et je ne veux plus me battre avec toi, je te demande juste de me faire confiance. Je te l'ai dit et redit, je t'aime Mathilde, je m'en fiche d'Amandine, il n'y a que toi et toi seule qui compte. Embrasse moi s'il te plaît mon amour.

Faisant abstraction du lieu où ils se trouvent, il se penche vers la jeune femme et attrape ses lèvres. Son baiser est doux et délicat au départ et devient de plus en plus insistant. Sa langue s'insinue dans la bouche de Mathilde, part à la recherche de la sienne et la caresse langoureusement. Celle-ci se laisse faire, laissant retomber toute la tension qui l'habitait. Elle se sent merveilleusement bien dans les bras du médecin et aimerait que ce baiser ne s'arrête jamais.

- Si je m'écoutais, ma douce, je te ferais l'amour sur mon bureau sur le champ! lui dit-il d'une voix rauque.

Le médecin resserre son étreinte quand une voix se fait entendre derrière lui.

- Heu! Excusez moi de vous déranger mais je fais comme tout le monde ici et je cherche un médecin et une infirmière sur le plateau pour faire le vide en salle d'attente! dit Marielle en rigolant.

Les deux jeunes gens se retournent et voient l'ensemble de l'équipe qui les regarde en souriant.

- Et c'est bon, arrêtez vos cachotteries, ça fait bien longtemps qu'on a compris qu'il se passait quelque chose entre vous! ajoute quelqu'un d'autre.
On peut aller bosser maintenant les amoureux?

- Qui a vu que j'embrassait Mathilde ? dit Gauthier en rigolant. Vous avez du rêver! Et ok, je me mets à bosser sur le champ et je vous vide la salle d'attente en moins de deux, c'est promis!

Il lâche la jeune femme à regret et lui dit doucement:

- Rendez vous ce soir chez toi, ma douce, Léa nous attend avec Lucas pour une soirée Mojito dans le petit bar où tu m'as emmené la dernière fois. Je l'ai croisée ce matin et j'ai accepté son invitation, elle veut nous le présenter et je voulais te demander si je peux dormir chez toi ce soir, je n'ai pas envie d'être seul, surtout après ce qui vient de se passer, j'ai envie d'être avec toi.

- Dis, si tu veux mais quand est-ce que tu m'emmeneras dormir chez toi mon amour? J'aimerais beaucoup voir à quoi ressemble ton appart. On va toujours chez moi, tu me caches quoi encore? lui dit la jeune femme en souriant.

Gauthier semble ennuyé quand il répond à Mathilde.

- Bof, tu sais, il n'y a rien d'intéressant chez moi, c'est juste un appart de mec sans aucun charme et en plus, le bar est à deux pas de chez toi, on pourra boire en toute impunité et rentrer à pied. Et dis voir, je peux rester deux ou trois jours, j'ai vraiment envie de passer du temps avec toi mon amour, tu me manques quand tu es loin de moi.

Mathilde le regarde attendrie.

- Avec plaisir mon coeur.

- Bon, ma douce, on y va? Il semblerait que l'on ait du pain sur la planche et qu'aussi toute l'équipe soit au courant pour nous! Le bon côté des choses, c'est que je pourrais t'embrasser à chaque fois que je te croise, j'adore!

Il lui attrape les lèvres une dernière fois et la quitte en souriant pour se diriger vers le service.

La jeune femme le regarde s'éloigner, soulagée de la tournure qu'à pris la situation. Elle ne peut cependant s'empêcher de penser à la réponse évasive de Gauthier concernant son appartement. Cela lui semble bizarre et elle est bien décidée à percer son mystère.