Je t'aime mais... [en Correction]

Chapitre 11

Le mercredi suivant, Mathilde arrive au service des urgences pédiatriques un peu anxieuse. Elle n'a pas eu de nouvelles de Gauthier depuis son SMS de samedi dernier et trouve cela étrange. Bien que plus grand chose ne l'étonne de sa part, elle pensait qu'il l'appellerai pour quand même s'expliquer ou lui enverrai un sms...

- Bon, ma fille, prend ton courage à deux mains et vas-y. dit-elle en soupirant. S'il est là, tu aviseras. Après tout ce qu'il t'a fait en si peu de temps, rien de pire ne peut t'arriver! Et après son message avec ce magnifique bouquet de roses, ça devrait aller, à moins qu'il ne soit vraiment cinglé! Et ça, ma foi...

Un petit sourire en coin, elle file se changer aux vestiaires puis descend à l'infirmerie pour prendre connaissance de son affectation pour la journée. Le service est encore désert à cette heure là et, à fe moment, Mathilde croise Marielle, sa cadre.

- Bonjour Mathilde, comment vas-tu? lui demande-t-elle en souriant. Tu as passé de bonnes vacances? Tu as l'air bien plus en forme que la semaine passée!

- Bonjour Marielle, je vais très bien, je me suis reposée au soleil, juste ce qu'il me fallait. Et toi?

- Tout va bien, c'est relativement calme par ici, je te remercie. Passe une agréable journée.

La jeune femme continue tranquillement son chemin. Arrivée à l'infirmerie, déserte elle aussi, elle s'assoit au bureau, attrape le classeur des plannings et le consulte.

- Bon ben je suis de SMUR avec Gauthier pour la journée, c'est donc quitte ou double. remarque-t-elle en grimaçant.

Elle soupire en posant le classeur. Elle reste à l'infirmerie pour prendre les transmissions de ses collègues de nuit qui arrivent tranquillement et commencer sa journée.
Une fois cela réglé, elle se dirige vers les locaux du SMUR pour aller vérifier son matériel et saluer le reste de l'équipe.

Gauthier est déjà là dans le garage à faire le plein de médicaments dans son sac. Mathilde reste un petit instant en retrait et l'observe en silence.

- Il est quand même juste parfait, se dit-elle à elle même.

Sentant alors une présence derrière lui, il se retourne vers elle et lui sourit d'un air gêné.

- Salut Mathilde.

- Salut Gauthier, tu vas bien?

Elle prend énormément sur elle mais ne peut empêcher le léger tremblement qui l'anime.

- Je vais nettement mieux depuis ton message de l'autre soir et toi? répond-t-il d'un air soulagé. Je suis vraiment heureux de te voir. Je voulais à nouveau, mais de vive voix cette fois-ci, te présenter toutes mes excuses. Merci encore de bien vouloir me donner une seconde chance car je ne suis pas vraiment sûr de le mériter.

Mathilde sourit.

- Je vais bien. Merci pour les roses, elles sont magnifiques. Tu sais, tu as entièrement raison, je ne suis pas sûre que tu le mérites vraiment mais comme tu as l'air d'être quelqu'un de bien et que je suis plutôt téméraire, je prends le risque!

Les deux collègues éclatent de rire. Il lui tend la main.

- Amis?

-Amis! lui répond elle en prenant sa main dans la sienne.

- Pour me faire pardonner, je vais faire le café, mais ça aussi, c'est à tes risques et périls!

- Laisse tomber, je vais le faire! dit l'infirmière en rigolant franchement.

Gauthier regarde Mathilde s'éloigner tranquillement vers la petite cuisine qui jouxte le garage.

- Mon dieu, soupire-t-il en la fixant, mais quel cul dans ce pantalon blanc!

Il se perd dans ses pensées et ne peut s'empêcher d'imaginer ses mains qui se promènent dessus.

- Arrête Gauthier, dit-il doucement, tu lui as dit "amis". Mon dieu, je crois que ça va être compliqué...

La journée est calme et Mathilde en profite pour commencer le tri et l'inventaire de la petite réserve du SMUR. Elle laisse tout en plan quand son beeper se met à sonner et prend le chemin de l'ambulance. Quelques secondes plus tard, Gauthier, à son tour, se dirige vers le garage avec la feuille d'intervention à la main.

- C'est quoi Gauthier?

- Crise d'asthme sévère chez une ado de treize ans. Asthmatique connue.

Les deux jeunes gens se dirigent vers l'ambulance qui démarre rapidement et se faufile sur le périphérique entre les voitures. Il est dix sept heures et l'heure de pointe est déjà bien entamée. Le véhicule se fraie rapidement un chemin à travers les voitures à l'arrêt et, quand ils arrivent peu de temps après, ils trouvent la jeune fille assise sur son canapé, extrêmement pâle, qui respire vraiment difficilement et qui n'arrive pas du tout à parler. Pendant que Gauthier discute brièvement avec la maman pour savoir ce qu'il s'est passé, Mathilde s'approche en souriant de la jeune fille. Ce dernier arrive tout de suite derrière.

- Bonjour jeune fille, je suis le docteur Lenoir et voici Mathilde l'infirmière et Tom notre ambulancier. Tu t'appelle Romane? C'est bien ça? C'est ta maman qui me l'a dit et c'est un super joli prénom.

Romane acquiesce avec difficulté. Mathilde est en train de préparer le matériel avec Tom. Gauthier attrape son stéthoscope et l'ausculte rapidement.

- Ne t'inquiètes pas Romane, lui dit la jeune femme, ça va aller, tu verras, il est plutôt balèze le docteur Lenoir.

Tout en parlant, elle pose sur le visage de la jeune fille un masque qui diffuse de l'oxygène pour l'aider à respirer. Pendant ce temps, Tom pose des pastilles sur sa poitrine, reliées à un scope qui va enregistrer ses paramètres cardiaques et respiratoires. Il installe aussi un petit capteur au bout de son doigt pour surveiller son taux d'oxygène.

- Mathilde, s'il te plaît, prépare moi un aérosol de Salbutamol et d'Atrovent et installe une voie veineuse. On va lui passer des corticoïdes.

Cette dernière agit avec dextérité et rapidité. Tout est en place et l'état de Romane commence à s'améliorer. Sa maman s'approche doucement.

- Venez la voir madame, lui dit Gauthier, la phase aigue est passée, on va la surveiller encore une dizaine de minutes chez vous et nous l'emmènerons à l'hôpital. Ensuite, allez lui préparer des affaires, vous nous suivrez avec votre voiture.

Romane est stabilisée et après l'avoir installée sur le brancard avec ses appareils, ils prennent le chemin de l'hôpital.

- Bon travail, dit Gauthier à Mathilde une fois dans l'ambulance. Ta dextérité m'a impressionné!

- Arrête, beau parleur! Je n'ai fait que mon job! lui lance-t-elle en rigolant, tout en surveillant les paramètres vitaux de Romane.

Une fois arrivés au service des urgences pédiatriques, ils confient Romane et sa maman à leurs collègues de l'unité pour la suite de sa prise en charge.
Après en avoir pris congé, ils retournent vers les locaux du SMUR, pour réapprovisionner leurs sacs et l'ambulance avec l'aide de Tom et prennent cinq minutes pour boire un café tous les trois et débriefer de leur intervention dans la bonne humeur.