POV Maxendre
Je fais les cent pas dans la maison depuis plus de vingt minutes maintenant. J'ai essayé de dormir mais je n'y arrive pas. Je ne parviens même pas à remettre mes souvenirs en place. Depuis que je suis revenu du cimetière, je ne sais plus ce que je dois faire, je suis complètement perdu.
Enes débarque en trombe chez moi, essoufflé, je ne sais pas comment il est arrivé, mais je m'en fiche complètement. Il y a cinq heures quand je l'ai appelé, s'il avait débarqué aussi vite, je lui aurais tout balancé. Là, je m'en tape clairement qu'il soit là ou pas.
J'ai du l'appeler au moins deux heures après avoir découvert l'horrible chose qui se trouvait devant moi. Je ne voulais pas passer pour un fou qui délire complètement parce que sa copine n'est plus de ce monde.
Enes me regarde mais je n'arrête de marcher dans le salon, sans même lui adresser la parole. Elle n'est plus là. Elle n'est plus ... là. C'est impossible. J'étais là quand on l'a mise en terre, quand on a creusé le trou pour mettre le carton dedans. Je ne suis pas fou.
" Maxendre ... " m'appelle une voix.
Je ne sais pas si je suis victime d'hallucination, si je nage en plein cauchemar ou si tout est bien réel. Je transpire tellement je stresse, tellement la peur me gagne. Où est-elle ? Qui a pu faire une chose pareille ?
- Hé mec, raconte moi ce qu'il s'est passé ...
Sa main s'agrippe à ma veste militaire et je la balance violemment en écarquillant les yeux comme si une apparition divine se tenait devant moi. Enes lève les mains en l'air comme pour me montrer que ce n'est que lui mais plus j'y pense, et moins j'ignore la raison pour laquelle je l'ai appelé.
Je finis par m'asseoir sur le sofa, serrant ma tête entre mes doigts en espérant qu'elle explose pour que je m'échappe de tout ça. C'est vraiment trop pour moi. J'en ai plus que ras-le-bol de toute cette mascarade. Ca ne peut pas être vrai, tout ça ne peut pas être vrai, c'est impossible.
Tout ça est complètement absurde et pourtant j'y suis confronté depuis au moins deux mois.
Je ne sais pas comment j'ai fais pour survivre pendant cette intervalle avec autant de merde partout. Les autres pourront dire ce qu'ils voudront mais je suis le seul à souffrir véritablement dans cette histoire.
Physiquement parce que je ne parviens toujours pas à fermer l'oeil de la nuit, et que je bois plus de bière que je ne mange ; moralement parce que je me pète le crâne à essayer de recoller les morceaux de puzzle, et qu'elle me manque. Terriblement.
Elle était comme une motivation pour moi et voilà que tout s'est effondré en une soirée. Avant c'était pour elle que je me levais, maintenant c'est pour la venger et massacrer la personne qui lui a fait ça. C'est à ne rien comprendre.
C'est en cessant de trembler, que je pivote ma tête sur la gauche et remarque qu'Enes est toujours là, en train de me regarder avec toute la pitié du monde. Pour une fois que je peux déchiffrer autre chose que de la colère dans ses yeux sombres.
- Si je te fais de la peine, s'il te plaît, casse toi. Je n'ai pas envie de me sentir plus lamentable que je ne le suis déjà.
Cette fois-ci, ses traits durcissent et il me balance :
- Quand vas-tu cesser de déballer des conneries ?
Je hausse les épaules, l'air désinvolte. Je n'ai aucune envie de ses leçons de morale ce matin. J'ai touché le fond, je le sais, personne n'a besoin de me le dire. Il ne doit même pas me croire, le connaissant, et je suis sûr qu'il va repartir tout à l'heure quand il va comprendre que je ne le capte plus. Quelle idée de débarquer cinq heures après.

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Speechless
RomanceEnes est le genre de garçon qui n'en a rien à foutre de la vie, voir de lui même. Il en a marre d'aller au lycée, qu'il trouve parfaitement inutile et se retrouve souvent dans une baignoire quand il se réveille à la suite d'une soirée. Lorsque Nija...