LastNight

Chapitre 1 : La première nuit

Il était 22h. C'était la même heure chaque soir. Chaque soir, les trois mêmes coups. Puis cette voix. Indescriptible. Humaine, mais indescriptible, était ce un homme? Une Femme? Un enfant? Je ne sais pas, jamais je n'ai eu le courage d'affronter cette "chose". J'étais trop pétrifié de peur dans mon lit, sous ma couverture. Je me posais un tas de question : comment était-elle arrivée jusqu'à mon velux du premier étage? Volait-elle? Grimpait-elle jusqu'à ma fenêtre? Comment était-elle? Était ce un extraterrestre? Un animal doué de parole? Je ne sais pas.

Elle me disait toujours la même chose: "Marie, ouvre moi. Vite. Il fait froid." Marie c'est moi. Cette chose me connait, assurément. Moi pas. Et j'ai peur d'elle. Au fur et à mesure des jours elle est plus pressante, plus impulsive, plus agressive. Elle va même jusqu'à m'insulter. Elle veut rentrer. Pas moi. Je ne sais pas qui elle est et j'ai trop peur de voir à quoi elle ressemble. En aucun cas je ne la laisserais entrer chez moi.

Ça fait deux semaine. Deux semaines que cette chose tape à ma fenêtre et me parle. Je ne lui répond jamais. Jamais, jusqu'à aujourd'hui.

22h, les trois mêmes coups, puis la voix:

-Putain Marie!! Ouvre moi!! Tu veux que je pourrisse dehors?! Il caille!! Ouvre merde!

-Pourquoi?

J'ai parlé d'une petite voix, je me suis même surprise à parler, je ne m'attendais pas à lui répondre, n'y à ce qu'il m'entende. Pourtant il m'a entendu, je le sais, je le sens. Néanmoins, lui ne m'a pas répondu, du moins, pas tout de suite. Je crois que derrière ma fenêtre il était surpris, il ne s'attendait surement pas à ce que je lui réponde. Cela faisais quand même deux semaine qu'il s'acharnait sans réponse sans rien et là, enfin! Je lui avais répondu. Il souriait. Je le sentais. Je savais tout ce qu'il faisait. Comme si j'étais à côté de lui. Comme si j'étais lui. Cette fois, je savais qui étais la voix ou du moins son sexe. C'était un homme, environ 15 ans je dirais. Comme moi.

-Wouah. Tu as enfin décidé de me répondre Marie. J'ai cru que tu n'y arriverais jamais! Trop pétrifiée par ta peur, cachée sous ta couverture à te poser un millions de questions.

-Comment tu sais ça?!

Comment pouvait-il savoir comment je raisonnais? Comment je pensais? Ce que je faisais?

-Ouvre moi et tu verras.

J'avais peur de ce qui m'attendais. Je savais qu'il attendait. Il était impatient, le sourire en coin. Un regard charmeur, attendant. Je m'approchais de la fenêtre, je tremblais, je transpirais, je stressais. J'avais peur de ce que j'allais voir, j'avais peur de sa réaction, de ce qu'il allait me dire, de comment il allait réagir. J'avais peur du bruit que le velux allait faire en s'ouvrant brusquement, peur de réveiller mon petit frère à côté. Peur de tout, peur de lui.

J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai ouvert malgré cette peur qui me tenaillait. Il m'a fallu plus de courage pour faire cela que de passer mon oral d'anglais le mois dernier. Le velux fit un bruit assourdissant, j'ai cru que la maison allait s'écrouler. Bien sur il fait le même bruit que d'habitude mais là on est en pleine nuit, sans un bruit dans la maison, c'est pas crédible. Je me serais attendu à n'importe qui à part à lui. Il se trouvait là devant moi, il flottait dans les airs en face de moi.

-Bonsoir Marie. Ça fait longtemps.

-Salut Peter.