Chapitre 19 : La cinquième nuit

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J'attend patiemment Peter. J'ai la dague. Elle est cachée. Sous mon lit. Et je ne la lui donnerai pas. Pour la simple et bonne raison que si je donne à Peter sa dague, il mourra. Que ce soit la véritable ou pas. Dans tous les cas il mourra.

Je ne sais pas si je l'aime, ou le déteste, ou les deux, mais je ne veux pas qu'il meurt. Alors sa dague, je la garderai.

Je suis assise sur mon lit l'air meurtris lorsqu'il arrive.

-Bonsoir Marie.
-Bonsoir Peter.

Je ne le regarde pas et pose mon regard sur mes pieds. C'est toujours aussi froid entre nous. Depuis hier soir du moins. Normal.

-Je... Je voulais te dire que... Que...

Il parait gêné, que veut-il me dire? Peut être qu'il m'aime?! Je m'excite trop vite et inutilement. Il m'a très bien fait comprendre hier soir que c'était non et re non.

-Que?

Je lève la tête. Il prend un air déterminer.

-Que je veux ma dague.

Je soupire et baisse la tête. Véritable fausse joie. Je lui dis, lasse:

-Je n'ai pas ta dague.

Son expression change. Il paraissait déterminé à l'instants d'avant et est maintenant quelque peu surpris. Puis il reprend son regard noir et déterminé.

-Marie? Tu mens.
-C'est vrai. Mais je ne te la donnerai pas.
-Et pourquoi ça?

Je redresse la tête et le regarde droit dans les yeux.

-Parce que tu vas mourir Peter. Et je ne veux pas que tu meurs.

Il hausse les sourcils. Surpris. Il s'approche de moi, se penche à hauteur de mes yeux, pose ses mains de part et d'autre de mes cuisses et dit:

-Marie, je t'ai déjà dis que j'étais comme invincible. Je suis trop fort. Avec la vraie ou une fausse dague, je gagnerai toujours. Et puis au pire, mourir est un phénomène inévitable. C'est le cycle de la vie. De toute façon, je sais qui est mon véritable ennemie. Une seule personne peut me tuer. Alors je vais simplement éviter de me battre avec cette personne.
-Crochet?

Il me regarde interloqué.

-Non ce n'est pas Crochet.
-Qui est ce?
-Ça, c'est un secret. Maintenant Marie, j'aimerais que tu me donnes la dague sil te plait. Tu n'as aucunes craintes à te faire.
-Non. Je ne te crois pas. Ce que j'ai vu est vrai.

Il arque un sourcil.

-Ce que tu as vu? Qu'as tu vus Marie?
-J'ai vu Crochet avec la dague et toi la dague enfoncé dans le coeur. Tu étais mort Peter.
-Et comment peux-tu être sûre que cela est vrai?

Je lui lance un regard noir.

-Car juste avant, j'ai vu la dague dans la malle du sous sol. Et je suis aller vérifier. Elle y était. Tout ce que j'ai vu était vrai.
-Peut être bien alors. Tu as peut être raison, même si pour le moment je ne vois pas très bien pourquoi. Mais je vais quand même courir le risque d'aller au Pays Imaginaire pour le tuer.

Je fronce les sourcils.

-Tu n'iras pas. Je ne te donnerai pas la dague.
-Si Marie, sinon j'irai la chercher de force.
-Tu ne sais pas où elle est.
-Je vais fouiller.
-Non!

Il ricane. Il va fouiller toute ma chambre pour la trouver cette putain de dague. Il se relève et regarde tout autour de nous. Puis me fixe.

-Lève toi.
-Non.
-Lève toi.
-Non.
-Lève toi putain!
-Non!

Il me foudroie du regard et s'approche de moi. Il me prend les cuisses et me soulève. Je manque de tomber. Je me rattrape à son cou avant de me fracasser par terre. Il me pose délicatement sur le matelas au sol et tente de soulever mon matelas de lit. Je dis bien il tente car j'arrive à temps à lui attraper la cheville de justesse. Je tire d'un coup sec. Il tombe et s'explose le nez sur la bordure de mon lit.

Je l'entend grogner et il me repousse violemment avec son pied. Je le lâche. Il met sa main sur son nez. Il saigne. Il se retourne rapidement. Son regard est rempli de flamme. Oups, j'ai gaffé. Je ne pensais pas faire autant.

-Je vais te butter!!

Il hurle en se jetant sur moi. Il fait peur. Pire que la dernière fois. Ces yeux sont rouge, sont nez saigne et ses dents sont serrés. Il me plaque contre le matelas. Et enfonce ses ongles dans mes bras. J'ai mal. Je me débat tant que je peux. Il appuie un peu plus. Je gémis malgré moi. Il se penche à mon oreille.

-Marie, grogne-t-il, je n'ai pas le droit, mais tu vas mourir, fais ta prière.

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